Rétrospective des liens commerciaux de la famille Biden avec la Chine

Par Frank Fang
25 octobre 2020 00:27 Mis à jour: 25 octobre 2020 06:51

Le candidat à la présidence américaine du Parti démocrate et ancien vice-président Joe Biden a longtemps plaidé pour un engagement accru avec la Chine, depuis l’époque où il était sénateur américain représentant le Delaware.

Entre-temps, son fils, Hunter Biden, a participé à un fonds d’investissement privé soutenu par l’État chinois qui a réalisé une série d’investissements dans des entreprises chinoises, dont certaines ont des liens étroits avec le régime de Pékin.

Ces activités commerciales ont attiré l’attention au milieu de la course à la présidence de Joe Biden.

Ces dernières semaines, des courriels obtenus par le New York Post et un rapport de deux commissions du Sénat américain ont révélé que le jeune Biden avait également des relations d’affaires avec des cadres chinois d’un conglomérat pétrolier ayant des liens avec l’armée chinoise.

Un courriel obtenu par le Post, daté de mai 2017 et confirmé par la suite auprès de l’un de ses destinataires, décrit un projet d’accord avec le géant pétrolier chinois CEFC, qui a fait faillite depuis, dans lequel Hunter Biden aurait été « président / vice-président, selon l’accord avec la CEFC ». Les actions de la nouvelle société seraient réparties en « 20 » pour « H » et « 10 détenues par H pour le grand patron ? [sic] »

Tony Bobulinski, un ancien associé de Hunter Biden et destinataire de ce courriel, a déclaré que l’appellation « grand patron » était une référence à Joe Biden.

Les relations de Hunter Biden avec la Chine ont soulevé des questions quant à savoir si elles ont influencé les décisions politiques de Joe Biden lorsqu’il était vice-président ou si elles auraient une incidence sur la manière dont Biden composerait avec la Chine en tant que président.

La campagne de Biden n’a pas répondu à une demande de commentaires sur ces allégations avant la publication de cet article.

Joe Biden a déclaré qu’il n’avait jamais parlé à son fils de ces activités commerciales.

Position par rapport à la Chine

Après que Washington et Pékin ont établi des relations diplomatiques complètes en décembre 1978, Joe Biden a fait partie d’un groupe de sénateurs américains qui ont visité la Chine en avril de l’année suivante.

Au cours de ce voyage, il a rencontré Deng Xiaoping, qui était alors Vice-premier ministre chinois. Deng Xiaoping est devenu par la suite le chef suprême du régime.

Lors de son discours à la séance d’ouverture du dialogue stratégique et économique États-Unis-Chine en mai 2011, l’aîné Biden a déclaré qu’il avait été témoin de « la remarquable transformation de la Chine » lors du voyage de 1979.

« En tant que jeune membre d’une commission des relations étrangères, j’ai écrit, dit et cru ce que je continue de croire maintenant : que la montée en puissance de la Chine est un développement positif, non seulement pour la Chine, mais aussi pour les États-Unis et le monde entier », a déclaré M. Biden.

Il a également fait partie de ceux qui ont exhorté Washington à normaliser les relations commerciales avec Pékin.

« Je voudrais souligner que mon soutien dans l’établissement de relations commerciales normales et permanentes avec la Chine est basé non seulement sur une évaluation des avantages économiques pour les États-Unis, non seulement sur les perspectives de réforme politique en Chine, mais aussi sur l’impact sur notre sécurité nationale », a déclaré Joe Biden au Sénat en septembre 2000.

L’ancien président Bill Clinton a signé en octobre 2000 un projet de loi octroyant à la Chine un statut des relations commerciales normales et permanentes (PNTR), ce qui a ouvert la voie à l’adhésion de Pékin à l’Organisation mondiale du commerce en décembre de l’année suivante.

En août 2001, M. Biden a effectué un autre voyage en Chine, où il a rencontré le chef du Parti communiste chinois (PCC) d’alors, Jiang Zemin, à Beidaihe, une ville de villégiature située dans la province chinoise du Hebei. Selon les médias publics chinois, M. Biden a déclaré lors de cette rencontre que « les États-Unis veulent que la Chine soit développée et puissante, ce qui sert les intérêts des deux pays ».

Au cours de la campagne présidentielle de cette année, Joe Biden a critiqué plus ouvertement le régime, en particulier pour ses violations des droits de l’homme.

Le groupe Wanxiang

Alors que Joe Biden était vice-président de début 2009 à début 2017, son deuxième fils, Hunter, a commencé à développer des affaires en Chine.

Un an auparavant, en 2008, Hunter Biden avait fondé une société de conseil appelée Seneca Global Advisors, avec Chris Heinz, le gendre de l’ancien secrétaire d’État John Kerry, et d’autres gens.

L’un des clients de Seneca était une société basée à Chicago et nommée GreatPoint Energy. En mai 2012, GreatPoint a conclu un accord de partenariat de 1,25 milliard de dollars avec la société chinoise Wanxiang Group pour la construction d’une grande usine de conversion du charbon en gaz naturel dans le désert de Gobi, dans la région du Xinjiang, à l’extrême-ouest de la Chine. On ne sait pas exactement si Hunter Biden a été directement impliqué dans la conclusion de cet accord.

L’accord sur l’énergie a été conclu trois mois après que le vice-président Biden a rencontré Xi Jinping, qui était alors vice-président de la Chine, à Los Angeles. Xi est maintenant le leader du PCC.

Wanxiang Group, un conglomérat de pièces automobiles basé à Hangzhou, en Chine, est une société cotée en bourse qui a des liens étroits avec le PCC. En 1997, la société a été l’une des 120 entreprises choisies par le Conseil d’État chinois, qui fonctionne comme un genre de cabinet, pour être des « groupes d’entreprises pilotes », ce qui signifie que ces entreprises ont reçu un soutien financier spécial du gouvernement.

Le fondateur du conglomérat, Lu Guanqiu, a été pendant de nombreuses années un délégué de l’Assemblée populaire nationale chinoise, jusqu’à sa mort en 2017. Son fils, Lu Weiding, occupe actuellement les postes de secrétaire du PCC et de président du Wanxiang Group.

Le jeune Lu, dans un discours prononcé à la compagnie en juillet, a déclaré que Wanxiang Group « écoute le Parti et suit le Parti ».

Selon le site web de Wanxiang Group, Joe Biden a rencontré les responsables de Wanxiang Group aux États-Unis en juillet 2014, alors qu’il était vice-président, et de nouveau en septembre 2018, après avoir quitté son poste. Lors de la rencontre de 2014, Joe Biden a déclaré qu’il avait de « bonnes relations » avec Xi.

Wanxiang Group a réussi à acquérir deux entreprises américaines alors même que les législateurs avaient soulevé certaines inquiétudes. Les deux sociétés avaient reçu des prêts du gouvernement américain, ce qui signifie que l’argent des contribuables américains a été utilisé pour financer la technologie obtenue par le conglomérat chinois.

En décembre 2012, Wanxiang Group a remporté une enchère pour acquérir A123 Systems, un fabricant américain de batteries pour voitures électriques qui avait fait faillite, avec une offre gagnante de 256,6 millions de dollars. L’acquisition a finalement été approuvée par le Comité sur l’investissement étranger aux États-Unis, l’agence américaine qui examine les investissements étrangers en fonction des risques pour la sécurité nationale ; la division de la défense d’A123, un fournisseur du Pentagone, a été vendue à une autre société.

En 2009, A123 a obtenu une subvention de 249 millions de dollars du ministère américain de l’Énergie, que la société a utilisée pour ouvrir une usine de production en série de batteries pour véhicules électriques.

Un client d’A123, Fisker Automotive, a été racheté par le Wanxiang Group lors d’une vente aux enchères de faillite en février 2014, selon Reuters. Cinq ans plus tôt, en 2009, le ministère américain de l’Énergie avait annoncé un prêt de 528 millions de dollars à Fisker Automotive pour développer des véhicules hybrides.

Selon le dépôt de bilan de Fisker Automotive en novembre 2013, « Robert Hunter Biden » (nom complet de Hunter) faisait partie de la longue liste de créanciers de la société.

Les partenaires de BHR

Hunter Biden a cofondé la société américaine d’investissement et de conseil Rosemont Seneca Partners en 2009, et la société a été constituée dans le Delaware en 2013. Il a été l’un des quatre actionnaires fondateurs d’une société d’investissement privée appelée Bohai Harvest RST Shanghai Equity Investment Fund Management (ou BHR Partners), qui a été officiellement constituée à Shanghai le 16 décembre 2013.

Les autres actionnaires de BHR Partners étaient des sociétés chinoises de gestion d’actifs – Bohai Industrial Investment Fund et Harvest Fund Management – ainsi que la société de conseil en investissement Thornton Group, basée au Massachusetts. Bohai Industrial Investment est la division de capitaux privés de Bank of China International Holdings (BOCI), elle-même une filiale de la Banque de Chine, gérée par l’État.

En juillet 2014, le Wall Street Journal a rapporté que le fonds avait un objectif de collecte de fonds de 1,5 milliard de dollars, citant un porte-parole de la BOCI. BHR Partners n’a pas dit s’il avait atteint son objectif.

Quelques jours avant l’enregistrement officiel de BHR Partners, Hunter Biden a rejoint son père lors d’une visite officielle en Chine ; le porte-parole du jeune Biden et un ancien employé de BHR Partners ont déclaré au Journal que la création de la société avait été négociée pendant de nombreux mois avant le voyage en Chine, et que ses actionnaires avaient demandé l’enregistrement de l’entreprise un mois avant le voyage.

Ils ont décrit le timing comme une coïncidence.

Depuis la création de la société, Hunter Biden a été un membre non rémunéré de son conseil d’administration. Il est ensuite devenu actionnaire en octobre 2017, après la fin du mandat de vice-président de Joe Biden, a rapporté le Journal.

On ne sait pas exactement quel rôle le jeune Biden a joué dans l’obtention des contrats de BHR Partners.

Hunter Biden continue de détenir une participation dans la société. Selon un article de juillet du site Daily Caller, citant des documents commerciaux chinois, il détient une participation de 10 % de BHR Partners par l’intermédiaire de son entreprise, Skaneateles LLC.

Les investissements de BHR

BHR Partners a investi dans des entreprises chinoises qui ont fait l’objet d’un examen minutieux de la part du gouvernement américain.

En septembre 2015, BHR Partners et AVIC Automotive, une filiale de la société d’État chinoise de défense AVIC, ont conjointement acquis Henniges Automotive, basée dans le Michigan. Selon Rubber & Plastics News, AVIC Automotive a acquis 51 % du fabricant de pièces automobiles et BHR Partners, le reste.

Selon les données de la société de recherche chinoise Zero2IPO Group, BHR Partners a également investi dans la société d’État China General Nuclear Power Corp. (CGN), une entreprise publique. En août 2017, Ho Szu-hsiung, un citoyen américain naturalisé et ingénieur nucléaire employé comme consultant par CGN, a été condamné à deux ans de prison pour avoir aidé la Chine à développer ses programmes nucléaires, en violation de la loi sur l’énergie atomique.

La CGN et AVIC faisaient partie des 20 entreprises chinoises désignées par le Pentagone en juin comme étant détenues ou contrôlées par l’armée chinoise, l’Armée populaire de libération.

En novembre 2017, les médias publics chinois ont rapporté que Megvii Technology, une entreprise chinoise de reconnaissance faciale et d’intelligence artificielle, avait levé 460 millions de dollars lors d’un appel de fonds, auprès d’une série d’investisseurs dont BHR Partners.

Megvii était l’une des 28 entités basées en Chine qui ont été mises sur la liste noire du ministère américain du Commerce en octobre 2019 pour son rôle dans la violation des droits de l’homme au Xinjiang, où l’on estime à un million le nombre de membres de la minorité ethnique ouïgoure détenus dans des camps d’internement.

L’un des investissements de BHR Partners concerne les mines de la République démocratique du Congo (RDC), qui a fait l’objet ces dernières années d’un examen minutieux en raison d’allégations de travail d’enfants.

En avril 2017, la société canadienne Lundin Mining a annoncé qu’elle avait vendu sa participation de 24 % dans Tenke Fungurume Mining S.A., l’un des plus grands producteurs de cuivre et de cobalt de la RDC, à BHR Partners pour 1,136 milliard de dollars. BHR a effectué cet achat par l’intermédiaire d’une holding appelée BHR Newwood DRC Holdings Ltd.

En janvier 2019, BHR Newwood DRC Holdings a ensuite été vendue à China Molybdenum Co. Ltd, permettant à l’extracteur minier chinois d’augmenter sa participation dans la mine de Tenke à 80 %, selon Reuters.

China Moly, qui est basée à Luoyang, une ville de la province du Henan, a des liens étroits avec le PCC. Selon son site web, le mineur chinois a invité un professeur nommé Zhao Jiaguo de l’école locale du Parti à donner une conférence en décembre de l’année dernière à plus de 200 membres du Parti de l’entreprise – dont le secrétaire du Parti de l’entreprise Wang Huajun et le directeur général adjoint Jin Shigun.

En septembre 2014, BHR Partners a réalisé deux investissements distincts dans le géant pétrolier chinois Sinopec, propriété de l’État.

Selon une version archivée du site web de BHR, il a investi 4 milliards de yuans (environ 0,51 milliards d’euros) dans Sinopec Chemical Commercial Holding, une filiale de Sinopec. Une autre filiale, Sinopec Marketing, a reçu un investissement de 6 milliards de yuans (environ 76 milliards d’euros) de BHR Partners.

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