C’était la compagne de route du célèbre aventurier, mais elle est morte.
C’est grâce à Momo qu’il a tenu le coup moralement, empêtré dans les glaces du Groenland durant quatre long mois. C’est grâce à Momo qu’il a pu manger de bons œufs, alors que la nourriture se faisait rare. Et c’est encore grâce à Momo qu’il est devenu célèbre. Le jeune navigateur Guirec Soudée vient d’annoncer, ce mercredi soir, que sa poule Monique était morte. Elle avait passé 9 ans à ses côtés, l’accompagnant notamment dans son tour du monde, réalisé entre 2013 et 2014.
« C’est dur de me résoudre à tourner la page »
« Ma petite Momo est partie. Une grande page se tourne », a écrit ce mercredi 1er mars sur Twitter Guirec Soudée. Sur son blog, il a rendu hommage à cette compagne de route pas comme les autres. Il y raconte la complicité qui les liaient tous deux.
« Je savais qu’elle n’était pas éternelle, mais c’est dur de me résoudre à tourner la page d’un chapitre aussi important de ma vie, 9 ans mais surtout 5 ans à bord d’Yvinec, à vivre les expériences les plus folles, les plus inoubliables », a-t-il écrit dans son hommage.
C’est en 2014 que le navigateur, originaire de Plougrescant (Côtes-d’Armor), s’était embarqué dans son aventure reliant le pôle Nord au pôle Sud, à bord de son voilier. « Sans toi je serais devenu fou pendant nos 130 jours d’hivernage en autarcie au Groenland dont une bonne partie de nuit polaire », a-t-il indiqué, ajoutant : « Moi qui n’arrivais même pas à pêcher à travers la banquise, tu as continué de pondre chaque jour, en sachant que notre vie en dépendait. »
Ma petite Momo est partie.
Une grande page se tourne.https://t.co/3jCrN9grcj pic.twitter.com/n8Cazoagi2— Guirec Soudée (@GuirecSoudee) March 1, 2023
« J’ai fait de la prison au Canada pour tes beaux yeux »
C’est en faisant escale aux Canaries que des amis lui avaient offert Monique, qui dès lors ne l’avait plus quitté d’une semelle. Le navigateur reconnaît dans son message qu’il était « beaucoup plus facile de sympathiser avec les gens à chaque escale » avec Monique dans son giron. Il précise à ce propos qu’à Saqqaq (village du Groenland), « personne n’avait jamais vu de poule vivante ! »
Auprès des centaines de milliers d’internautes, Guirec Soudée était devenu une vedette grâce à Momo. « J’en ai fait des sacrifices pour toi aussi, j’ai fait de la prison au Canada pour tes beaux yeux et j’ai renoncé à Tahiti parce que personne ne voulait de toi là-bas à cause de la grippe aviaire », raconte encore le marin.
Mais parfois, il l’aurait bien « rôtie sur le poêle », car lorsqu’elle s’ennuyait, elle avait la fâcheuse tendance de se « lâcher » sur le clavier de son ordinateur. Mais il n’aurait jamais fait une telle chose, car il y tenait à sa petite Momo. Elle lui a d’ailleurs fait « des frayeurs ». « J’ai bien cru te perdre plusieurs fois », se souvient-il.
« Moi je ne t’oublierai jamais ma petite Momo. Merci pour tout »
Mais c’est surtout la complicité entre lui et sa poule que Guirec Soudée retient. « Chaque fois que j’ai craqué, de rage, de joie ou de tristesse, tu me comprenais », confie celui qui a notamment réalisé un film dans lequel il retrace ses péripéties.
Une fois de retour sur sa petite « île paradisiaque » des Côtes-d’Armor en Bretagne, Monique ne quittait « pas d’une semelle » son maître. Mais très vite, elle est devenue « la star des grands espaces », avec ses nouvelles copines à plumes, « à retourner la terre, le sable et toutes les algues sur [son] passage ». C’est alors que Guirec Soudée s’est lancé dans la traversée de l’Atlantique à la rame, « dans un rafiot minuscule et hermétique » où il n’était pas possible d’embarquer Monique. « Tu m’en as voulu je sais, mais c’était pour ton bien, tu n’aurais pas survécu 24 heures ! Tu la méritais ta retraite », conclut-il, avant de remercier Momo. « Moi je ne t’oublierai jamais ma petite Momo. Merci pour tout ».
Le navigateur a d’ores et déjà prévu de participer à la 10e édition du Vendée Globe, en 2024.
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