Soldats tués au Burkina Faso : le père d’Alain Bertoncello « très fier de son fils »

13 mai 2019 10:44 Mis à jour: 9 juillet 2019 18:10

Quelques jours après le décès de son fils pendant l’opération des commandos marine destinée à libérer les otages détenus au Burkina Faso, le père d’Alain Bertoncello s’est exprimé dans le cadre d’un entretien accordé aux journalistes de France Bleu.

Samedi dernier, Jean-Luc Bertoncello a accepté de livrer quelques mots sur son fils Alain, mort pendant une opération menée par le commando Hubert dans la nuit du jeudi 9 au vendredi 10 mai dans l’est du Burkina Faso afin de libérer quatre otages, dont Laurent Lassimouillas et Patrick Picque – deux ressortissants français enlevés le 1er mai dans le parc national de la Pendjari, au Bénin.

Professeur de Sciences et vie de la Terre (SVT) à Montagny-les-Lanches, en Haute-Savoie, Jean-Luc Bertoncello était conscient des risques encourus par son fils lorsqu’il a décidé d’embrasser la carrière de fusilier marin.

« Il aimait l’ordre. Toujours carré dans sa façon de faire. Sa chambre était particulièrement bien rangée, il a toujours fait son lit tout seul. Ça ne l’empêchait pas d’être joyeux, d’aimer la vie », explique le père du soldat.

« Le plus important, c’était qu’il se fasse plaisir. Nous avons trois enfants dont on est fiers parce qu’ils s’impliquent et se donnent à fond. Alain se donnait à fond et il a réussi », poursuit Jean-Luc Bertoncello.

« Il était en tête de la colonne, avec son collègue »

Revenant sur l’opération menée par le commando Hubert dans la nuit du jeudi 9 au vendredi 10 mai, le père du jeune homme de 28 ans affirme être fier de son fils dont le sacrifice a permis de libérer les quatre otages détenus au Burkina Faso.

« Il a réussi sa mission. Les quatre otages ont été libérés sains et saufs. Il était en tête de la colonne, avec son collègue. Il était devant. Ils ont été les premiers à tomber. C’est eux qui y sont restés, qui ont pris le choc. Mais les otages sont en vie. On peut quand même être fier de son fils, quoi. »

Si une polémique est née quant « aux risques majeurs » – selon les propres mots du ministre des Affaires étrangères qui a réagi ce samedi sur les ondes d’Europe 1 – pris par les deux ressortissants français partis en vacances au Bénin, le père d’Alain Bertoncello préfère couper court et souhaiter le meilleur aux otages libérés.

« Je leur souhaite d’être heureux surtout. Le but était de les libérer pour qu’ils soient heureux après. Mon fils faisait partie d’un commando dédié à des missions spéciales, des missions fortes. Il y a très, très peu de militaires formés pour cela. Ils ont fait ce qu’il fallait. »

« C’est très important que les gens sachent »

Revenant sur l’hommage national qui aura lieu aux Invalides le mardi 14 mai en hommage aux deux commandos marine ayant perdu la vie, le père d’Alain Bertoncello a salué l’initiative prise par le gouvernement français :

« Pour un militaire, c’est très important. Pour la vie de son commando aussi. Mon fils avait été très fier de participer au 14 juillet sur les Champs Elysées à Paris. Là, évidemment, c’est spécial, puisque c’est pour célébrer le fait qu’il n’est plus là. Mais c’est très important que les gens sachent qu’il y a des pompiers, des gendarmes, des militaires, des infirmières… qui sont prêts à sacrifier leur vie. Mon fils en faisait partie. »

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