Il y a les faits réels. Ensuite, il y a la couverture médiatique. Les deux sont souvent en contradiction. Est-ce que les faits réels peuvent corriger la façon dont ils sont présentés ? Cela dépend…
Vous vous souvenez du premier discours d’investiture du président Trump ? Le fait est que, comme je l’ai souligné à l’époque, ce discours était « courtois et clair ».
Cependant, sa présentation dans les grands médias américains a été tout à fait différente.
Le Chicago Tribune a décrit ce discours comme « grossier, enflammé et méchant… d’un ton combatif et sombre ».
De son côté, Andrew Ferguson, écrivant dans le Wall Street Journal, a mentionné que « le candidat qui a fait campagne comme sociopathe montre des signes qu’il peut encore gouverner comme tel ». (Un « sociopathe » ? Caligula était un sociopathe…)
Bien sûr, le commentateur politique Chris Matthews – prêt comme toujours à se conformer au principe selon lequel plus la conversation est longue, plus la probabilité d’une comparaison avec Hitler est grande – a qualifié le discours de « hitlérien ».
Presque tous les grands médias, en commençant par Weekly Standard, ont qualifié le discours « d’obscur ».
Comme résultat, j’ai entendu même un ami politiquement mature parler de ce discours comme « dégoûtant », « méchant » et « à la limite de l’anti-américain ».
La rhétorique médiatique verrouillée
J’ai dit que le discours de Trump était courtois. Voici comment il a commencé :
« Tous les quatre ans, nous nous réunissons sur ces marches pour procéder au transfert de pouvoir de manière ordonnée et pacifique, et nous sommes reconnaissants au président Obama et à la première dame Michelle Obama pour leur aimable aide tout au long de cette transition. Ils ont été magnifiques. »
« Grossier » ? « Enflammé » ? « Méchant » ? « Dégoûtant » ?
Certes, ce n’était qu’un prélude. Le reste de ce court discours (il ne comptait que 1.400 mots environ) est ce que j’ai appelé un « langage clair ». Trump a négocié le passage du prélude courtois à la substance franche avec le mot « cependant » :
« Cependant, la cérémonie d’aujourd’hui a une signification très particulière. Car, aujourd’hui, nous ne nous contentons pas de transférer le pouvoir d’une administration à une autre, ou d’un parti à un autre, mais nous transférons le pouvoir de Washington – et nous te le rendons, à toi, peuple américain. »
En d’autres termes, l’objectif n’était pas simplement de transférer le pouvoir d’un parti à un autre – portant des casquettes différentes, mais ayant les mêmes mains qui saisissent votre argent avec un appétit insatiable – mais de le transférer de Washington là où les pères fondateurs des États-Unis pensaient qu’il devait être, à « nous, le peuple ».
Trump a commencé son premier discours d’inauguration par quelques observations générales :
« Depuis trop longtemps, un petit groupe dans notre capitale nationale a récolté les fruits de la gouvernance alors que le peuple en a assumé le coût. Washington prospérait, mais le peuple ne partageait pas ses richesses. Les politiciens prospéraient, mais les emplois disparaissaient et les usines se fermaient. L’establishment se protégeait lui-même, mais ne protégeait pas les citoyens de notre pays. »
Alors, laquelle de ces affirmations trouvez-vous « obscure » ? « enflammée » ? « méchante » ? « dégoûtante » ? Ou, plus précisément, laquelle trouvez-vous fausse ?
Cela n’avait aucune importance. La rhétorique médiatique avait déjà ses repères. Ses paramètres étaient verrouillés. Donald Trump était « mauvais ». Il était « obscur », « méchant », « grossier » et « diviseur ». Rien de ce qu’il a dit ni de ce qu’il a fait lors des trois dernières années et demie de sa présidence n’a réussi à modifier cette rhétorique.
Un filtre idéologique
L’imperméabilité des discours médiatiques aux faits réels est frappante. Cela me rappelle une anecdote que le romancier Anthony Trollope raconte dans son autobiographie.
De passage à Salt Lake City en 1872, le romancier est allé voir Brigham Young, président de l’Église de mormons. Lui ayant envoyé sa carte, le romancier attendait d’être reçu.
« Il m’a reçu sur le pas de sa porte, sans me demander d’entrer, et il m’a demandé si j’étais un mineur », a confié Trollope. « Quand je lui ai dit que je n’étais pas un mineur, il m’a demandé si je gagnais mon pain. Je lui ai dit que oui. Il m’a répondu : ‘Je pense que vous êtes un mineur.’ Je lui ai de nouveau assuré que je n’en étais pas un. ‘Alors comment gagnez-vous votre pain ?’ Je lui ai répondu que je le faisais en écrivant des livres. ‘Je suis sûr que vous êtes un mineur’, a-t-il dit. Puis il m’a tourné le dos, est entré dans la maison et a fermé la porte. »
C’est la même chose en ce qui concerne l’attitude des médias vis-à-vis de Donald Trump. « Je pense que c’est un fanatique. » Non, il ne l’est pas : on n’a qu’à regarder ce qu’il a fait.
« Je pense qu’il est antisémite. » Non, il ne l’est pas : on n’a qu’à regarder sa fille, convertie au judaïsme et mariée à un juif orthodoxe, qu’à regarder ses petits-enfants, son comportement envers Israël.
« Je pense que c’est un diviseur. » Non, il ne l’est pas : on n’a qu’à regarder tout ce qu’il a fait pour rassembler le pays.
Rien de tout cela n’a aucune importance. Aucune objection n’a d’importance et la présentation médiatique reste la même. Le nom « Trump » est devenu une sorte de talisman magique qui brouille la raison des âmes sensibles en introduisant un filtre idéologique entre elles et la réalité.
Le discours au Mont Rushmore
Le 3 juillet, au Mont Rushmore, le président américain a déclaré que « les gouvernements existent pour protéger la sécurité et le bonheur de leur propre peuple. Une nation doit d’abord s’occuper de ses propres citoyens. Nous devons d’abord prendre soin de l’Amérique ».
Ce sont les paroles que Trump a prononcées. Le New York Times a tout de suite publié un article intitulé « Trump utilise le discours au Mont Rushmore pour livrer un message de division par guerre des cultures ».
Le président a poursuivi : « Nous croyons à l’égalité de possibilités, à l’égalité de justice et à l’égalité de traitement pour les citoyens de toutes les races, origines, religions et croyances. Chaque enfant, quelle que soit sa couleur – né et à naître – est fait à l’image de Dieu. »
Tout de suite, le magazine Mother Jones rédige un article « Les cinq choses les plus scandaleuses que Trump a dites au Mont Rushmore », ajoutant dans son sous-titre « Il a utilisé le rassemblement lors de cette fête pour attiser la guerre des cultures ».
Le président a indiqué : « Nous voulons un débat libre et ouvert, pas des codes de discours ni annuler la culture. »
Alors, CNN a surpassé Mother Jones en énumérant « les 28 lignes les plus scandaleuses du discours de Donald Trump au Mont Rushmore ».
À chaque heure qui passait, le nombre augmentait.
Un autre article du New York Times informait les lecteurs que Trump « a utilisé le week-end du 4 juillet pour semer la division lors d’une crise nationale, pour nier son échec à contenir l’aggravation de la pandémie de coronavirus, tout en livrant une vulgaire diatribe contre ce qu’il a qualifié de ‘nouveau fascisme d’extrême gauche’ ».
Vous pouvez voir comment les narrateurs médiatiques qui maintiennent à flot leur rhétorique essaient de tourner les choses. Si vous êtes d’accord avec cette rhétorique, alors vous êtes un citoyen honnête. Si vous la contestez, vous êtes Hitler.
En déclarant que le président est un personnage « sombre » et « diviseur », ils annoncent que Joe Biden, son concurrent démocrate à la présidence, est un « rassembleur » ou du moins (pour parler franchement) un anesthésiste.
Donald Trump a parlé pendant environ une heure au Mont Rushmore, prononçant un discours magnifique et de grande envergure – l’un des meilleurs discours présidentiels depuis des décennies. Il a réaffirmé tout ce qui a fait de l’Amérique le « dernier et le plus bel espoir sur la terre » (comme l’a dit Abraham Lincoln).
Il s’est également engagé sans détour à s’opposer aux émeutiers anarchistes et anti-américains qui sévissent dans les villes à travers les États-Unis – le terme « nouveau fascisme d’extrême gauche », cité par le New York Times, est tout à fait exact.
Pendant ce temps, Joe Biden a délivré un message de quelques mots dans lequel il accusait à plusieurs reprises l’Amérique de « racisme systémique ». Est-ce « unificateur » ?
J’ai fait référence ci-dessus au « premier » discours d’investiture du président Trump. Le présenter ainsi, c’est laisser entendre qu’il y en a ou qu’il y en aura un deuxième. L’excellente performance de Donald Trump au cours de ses trois premières années et demie m’avait déjà convaincu qu’il était susceptible d’être réélu.
Sa gestion sobre de la pandémie du virus du PCC a renforcé cette conviction, tout comme sa gestion ferme des hooligans cyniques qui utilisent le slogan du racisme pour détruire nos villes.
Son discours digne et imposant au Mont Rushmore le confirme. Une poignée de clichés vides de Joe Biden ne fera qu’augmenter l’ampleur de la victoire de Trump.
Roger Kimball est le rédacteur en chef et l’éditeur du magazine The New Criterion et l’éditeur de Encounter Books. Son livre le plus récent est The Fortunes of Permanence: Culture and Anarchy in an Age of Amnesia.
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