Un navire de la marine nationale française a effectué en septembre le premier tour du monde de son histoire en passant par le mythique passage du Nord-Est, de la Norvège au détroit de Béring via l’Arctique russe, a raconté jeudi son commandant.
Lors d’un point de presse au ministère français de la Défense, le capitaine de frégate Philippe Guéna, commandant du bâtiment de soutien et d’assistance hauturier (BSAH) Rhône, a précisé qu’il s’agissait du premier tour du monde par un navire de guerre français depuis celui effectué, en 2001, par le porte-hélicoptère Jeanne d’Arc. « C’est la première fois qu’un navire de la marine nationale effectue cette traversée », a-t-il précisé, « et c’est la première fois qu’un bateau militaire non-russe emprunte le passage du Nord-Est depuis 1940 ».
Parti de Brest (ouest de la France) le 23 août, le BSAH Rhône, mis en service en juillet, a atteint le détroit de Béring le 14 septembre, après une navigation dans des mers libres de glaces à cette saison, en se glissant entre les icebergs. Il est rentré à son port d’attache le 4 décembre. La navigation s’est effectuée la plupart du temps dans les eaux internationales, mais avec quelques passages dans les eaux russes, avec l’accord des autorités de Moscou, a précisé le commandant Guéna.
Le Rhône n’est pas un brise-glace, et le mois de septembre avait été choisi parce que c’est la période de l’année où le passage du Nord-Est est le plus libre de glaces. Lors de son périple, le Rhône a rencontré le premier porte-conteneur à franchir ce passage, dans une route commerciale appelée à se développer en raison du réchauffement climatique. « A cette époque de l’année, nous n’avions que 4 ou 5 heures de nuit, jamais de nuit totale, du crépuscule à l’aube, dont nous pouvions surveiller facilement les glaçons », a précisé le premier-maître Charles (qui n’a révélé que son prénom), officier chef de quart sur le Rhône.
« Cette route maritime du Nord est appelée à se développer », a précisé le commandant Guéna, qui a ajouté que pour rallier la Chine depuis l’Europe cela permettait un gain en carburant de 30 à 40%, sans limitation de taille des navires, sans taxes et sans piraterie. « Aujourd’hui, de 20 à 40 bâtiments par an empruntent ce passage », a-t-il précisé. La Russie a prévu de développer rapidement cette voie maritime, notamment pour l’exportation de son gaz naturel, a ajouté le commandant du Rhône.
D.C avec AFP
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