Au cours des dix dernières années, le Parti communiste chinois (PCC) a utilisé des tactiques diplomatiques d’intimidation et a joué sur les « zones grises » pour manipuler les entreprises et gouvernements étrangers afin qu’ils l’assistent à la réalisation d’un programme communiste central du régime.
L’Australian Strategic Policy Institute (ASPI) a exposé cette tactique dans son nouveau rapport, publié le 1er septembre, intitulé « The Chinese Communist Party’s coercive diplomacy » (la diplomatie coercitive du Parti communiste chinois). Le rapport identifie une série de menaces non militarisées et d’actions négatives que le PCC utilise pour forcer les pays cibles à changer leur comportement.
Tout comme les tactiques militaires chinoises de zones grises, la diplomatie coercitive se situe à cheval entre une agression pure et simple et la diplomatie normale. Elle comprend huit mesures différentes, dont les sanctions commerciales économiques, les restrictions d’investissement, les interdictions de tourisme et les boycotts.
Les mesures non économiques comprennent la détention arbitraire, l’exécution d’expatriés de la nation ciblée, les restrictions aux voyages officiels et les menaces émises par l’État.
Ceci dit, le rapport note que le PCC utilise principalement des menaces émises par l’État, des sanctions commerciales et l’interdiction de tourisme.
« L’approche du PCC est unique au sens qu’elle utilise rarement les méthodes traditionnelles de diplomatie coercitive, qui sont réglementées par la capacité officielle de l’État », note le rapport, qui explique que les tactiques sont souvent liées à une menace pour les intérêts fondamentaux du PCC.
« Les intérêts nationaux fondamentaux de la Chine sont étroitement liés à la sécurité politique que le PCC s’est lui-même définie. Tout comportement d’États ou d’entreprises étrangères perçu comme une violation de ces intérêts nationaux fondamentaux est donc traité comme une menace directe à la légitimité et à la survie du PCC », note le rapport.
Au niveau mondial, le PCC a déployé des tactiques coercitives diplomatiques 100 fois sur 27 pays au cours des dix dernières années, dont des pays européens, les États-Unis, le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les pays d’Asie de l’Est ; et 52 fois sur des entreprises étrangères – avec une forte augmentation depuis 2018.
L’Australie, selon les remarques de l’ASPI, a fait les frais de nombreuses tactiques coercitives du PCC, faisant face à un total de 27 menaces.
L’Australie a connu une escalade de ces tactiques au cours des huit derniers mois après que le gouvernement a demandé une enquête sur les origines du virus SRAS-CoV-2, le porte-parole des affaires étrangères du PCC, l’ambassade de Chine à Canberra et le consulat chinois à Sydney ayant publié des menaces et des avertissements au gouvernement Morrison.
Ils ont également envoyé des lettres d’avertissement aux journaux australiens et ont imposé des sanctions économiques aux secteurs australiens de l’orge, du bœuf, du tourisme et de l’enseignement supérieur, la dernière mesure coercitive a ciblé l’industrie vinicole australienne.
Contrecarrer le jeu de la politique étrangère du Parti communiste chinois
Selon l’ASPI, ces tactiques coercitives ne cessent que lorsque la nation ciblée cède à Pékin sur les questions internationales.
Citant la Norvège comme exemple, le rapport note la rupture des relations avec le PCC après que la Norvège a attribué un prix Nobel au dissident chinois Liu Xiaobo en 2010 ; le PCC a d’abord menacé, puis appliqué des sanctions économiques sur le saumon norvégien.
Après six ans, les relations diplomatiques se sont améliorées lorsque la Norvège a changé de politique et a montré son soutien aux objectifs de Pékin en refusant de rencontrer le Dalaï-Lama en 2014, en soutenant publiquement la politique de l’« enfant unique » et en appuyant la Chine pour qu’elle soit observatrice au Conseil de l’Arctique en 2013.
Cela dit, d’après l’ASPI : « La Chine est très calculatrice et peu encline à prendre des risques en imposant ces sanctions afin d’éviter tout dommage à l’économie chinoise. »
Le professeur James Laurenceson de l’université de technologie de Sydney, de l’Institut des relations Australie-Chine, est d’accord sur ce point, soutenant sur la radio ABC le 1er septembre que le PCC ne veut pas nuire à ses résultats économiques en fin de compte.
« Je repense à l’incident du vin en 2017, qui a duré environ trois semaines, et après cela, les flux de vin vers la Chine ont recommencé à progresser. En fait, à la fin de l’année, les exportations de vin australien vers la Chine ont atteint un niveau record », a déclaré M. Laurenceson.
Actuellement, les exportations vers la Chine sont à un niveau record, a rapporté l’Australian Financial Review le 4 août. Près de la moitié des biens australiens, soit 48,8 %, sont exportés vers la Chine, le régime communiste ayant mis en place une politique agressive de stimulation de son économie.
L’ASPI note que l’Australie peut surmonter ces tactiques si elle s’associe à des nations partageant les mêmes idées pour créer un bloc qui répond aux menaces coercitives en menant des actions coordonnées qui font reculer des entités internationales comme le G7, le G10, l’Organisation mondiale de la santé et la Banque mondiale.
En outre, ils suggèrent que l’Australie, les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni et la Nouvelle-Zélande établissent un pacte de sécurité économique.
« En utilisant leur dispositif de renseignement collectif, les pays du Groupe des cinq (Five Eyes) pourraient attribuer conjointement et avec autorité toute mesure coercitive prise contre l’un des cinq membres et prendre des mesures économiques et diplomatiques collectives en représailles », a fait valoir l’ASPI.
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