Il y a deux mille ans, un érudit a échoué à maintes reprises à l’examen impérial. Il s’est finalement lassé de courir après la gloire et l’argent. Il s’est alors employé à apprendre le Tao et il est parti dans une grotte en montagne pour chercher à devenir le disciple d’un maître taoïste.
Après avoir examiné attentivement l’érudit, le Taoïste était ravi de l’avoir comme disciple. Le Taoïste a appris à l’érudit à méditer, et lui a enseigné quelque chose de nouveau chaque jour.
Plusieurs années plus tard, le taoïste déclara à l’érudit : « Je souhaite construire un magnifique palais. Cependant, je n’ai pas l’argent nécessaire. S’il vous plaît, allez en ville pendant la journée pour vendre du rouge à joues. Puis méditez chaque soir à votre retour ».
L’érudit demanda : « Maître, je n’ai pas d’argent. Comment puis-je acheter du rouge à joues ?»
Le taoïste montra du doigt un tas de pierres et, en un éclair, celui-ci s’est transformé en rouge fin. L’érudit confus, pensa : « Le maître a la capacité de transformer les pierres en or. Pourquoi me demande-t-il de retourner dans la société et de vendre du rouge à joues pour gagner de l’argent? »
Mais l’érudit savait qu’il était important de suivre les instructions de son maître. Alors, en dépit de ses réticences, il quitta la montagne avec le rouge à joues et se dirigea vers le marché.
Vaincre la peur
L’érudit était très timide, il trouvait donc gênant de parler à haute voix dans la rue. Il a installé un stand dans un endroit peu fréquenté et parlait doucement, la tête baissée. Parce qu’il était aussi silencieux qu’un moustique, les passants pouvaient à peine l’entendre.
Son maître, observant de loin, a vu qu’il avait peur des gens et qu’il avait besoin d’aide pour surmonter sa peur.
Le taoïste s’est transformé en boucher à l’attitude autoritaire. Le boucher, avec son couteau à la main, s’approcha de l’érudit et demanda à savoir ce qu’il faisait. Sans lever la tête, l’érudit répondit : « Je vends du rouge à joues ».
« Qu’avez-vous dit ? je ne vous entends pas ! » cria le boucher, mettant son couteau sur le cou de l’érudit. L’érudit se calma. Regardant le couteau il répondit d’une voix tremblante : « Je vends du rouge à joues ».
« Vous devez crier si vous voulez vendre quelque chose. La rue est si fréquentée et votre voix est si basse. Qui peut vous entendre ? » hurla le boucher.
L’érudit, confus, s’est demandé pourquoi ce voyou était soudainement apparu. Quoi qu’il en soit, il savait qu’il devait vendre le rouge à joues pour remplir la mission de son maître. Sa peur a soudainement disparu et il était capable de crier fort pour attirer les clients.
Ce soir-là, pendant sa méditation, l’érudit a mis du temps à se calmer et à atteindre la tranquillité. Il n’a rien demandé à son maître à propos de ce qui s’était passé mais a essayé de s’éveiller lui-même.
L’érudit a compris qu’en tant que pratiquant spirituel, son cœur devrait être entièrement dédié à cultiver son caractère. C’est seulement ainsi qu’il pourrait être insensible à la société. Et qu’en tant que pratiquant, il n’avait pas à avoir peur.
Un coeur impassible
Un mois s’est écoulé et l’érudit n’avait toujours pas vendu une seule boite de rouge à joues. Il se demandait pourquoi vendre du rouge à joues était plus dur que la cultivation. Mais comme son maître lui avait demandé de vendre du rouge à joues, il était déterminé à le faire avec joie. L’érudit s’est rendu compte qu’il devait mettre tout son cœur aussi bien à la cultivation qu’à la vente du rouge à joues.
Il savait que pour vendre du rouge à joues, il devait trouver la bonne clientèle : des femmes. Mais il se demandait comment il serait capable de cultiver s’il entrait en contact avec des femmes. Certaines d’entre elles se mettaient du rouge sur le visage et lui demandaient si elles étaient belles.
L’érudit s’est finalement éveillé à une nouvelle compréhension : « Les êtres humains sont des êtres humains, qu’ils soient hommes ou femmes. Je suis un pratiquant, pas un homme ordinaire, alors comment ces affaires humaines pourraient-elles m’émouvoir ? »
A cette pensée, l’érudit s’est calmé. Dès lors, bien qu’il soit entré en contact avec toutes sortes de personnes, son cœur est resté inébranlable.
Après avoir atteint un certain niveau de cultivation, des fées célestes sont descendues pour le tester. Elles se sont transformées en belles femmes et ont eu des gestes séducteurs à son égard. Le cœur de l’érudit était concentré à chaque seconde sur sa cultivation et il ne fut pas troublé. Les fées sont alors parties.
Vous m’avez aidé à construire le palais
Une fée déguisée en vieille dame, est revenue. Elle a acheté du rouge à joues et en a mis sur son visage. En un instant, elle s’est transformée en belle jeune fille. Les gens dans la rue ont été témoins de ce miracle et sont venus les uns après les autres acheter du rouge à joues.
Ce même jour, l’impératrice douairière est allée au temple brûler de l’encens. Elle a vu les gens affluer pour acheter du rouge à joues et a envoyé ses servantes enquêter. Après avoir appris que le rouge à joues était magique, elle a donné l’ordre d’acheter le tout pour 10 livres d’or.
L’érudit a pensé que le souhait de son maître serait maintenant certainement réalisé. Il a pris l’or et est retourné joyeusement à son temple.
Sur le chemin du retour, il a rencontré des soldats à cheval qui harcelaient un groupe de jeunes filles. L’érudit a senti que sauver ces vies était la chose la plus importante qu’il pouvait faire, alors il a crié : « J’ai 10 livres d’or, je vous les donne si vous laissez toutes les filles partir ». Fascinés par l’or, les soldats ont immédiatement libéré les filles.
A ce moment-là, tout l’or avait disparu et l’érudit se retrouvait sans rien. Abattu, il est retourné au temple en se demandant comment le vœu de son maître pourrait maintenant être réalisé.
Au temple, après que l’érudit ait raconté ce qui s’était passé, le Taoïste a montré le ciel. L’érudit a regardé et a vu un beau palais dans les cieux. « Vous m’avez aidé à construire ce palais », déclara le Taoïste.
« Vous avez gardé un cœur impassible en vendant du rouge à joues, ce qui a permis de construire le palais », s’exclama-t-il.
Traduite en anglais par Dora Li, cette histoire est réimprimée avec l’autorisation de l’ouvrage « Treasured Tales of China », Vol. 1, disponible sur Amazon.
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