Onze militaires et deux policiers vénézuéliens ont déserté samedi, passant en Colombie à Cucuta, alors que la tension montait à la frontière fermée par le gouvernement de Nicolas Maduro pour bloquer l’entrée de l’aide humanitaire, a annoncé le service des migrations colombien.
L’un des militaires s’est présenté comme le major Hugo Parra, en uniforme de la Force armée nationale bolivarienne. « Je reconnais notre président Juan Guaido et je lutterai avec le peuple vénézuélien à chaque étape », a déclaré à la presse le major Parra, qui s’est entretenu avec l’opposant dans un entrepôt proche du pont international de Tienditas, d’où est partie l’aide vers le Venezuela.
Dans un communiqué aux médias, le service des migrations a précisé qu’au total 13 membres des forces de sécurité vénézuéliennes avaient franchi la frontière. Dix sont « membres de la Garde nationale vénézuélienne et deux des femmes des la police nationale bolivarienne, qui ont fui la dictature de Nicolas Maduro. Un autre s’est livré dans le département d’Auraca » (est, frontalier du Venezuela), selon cette source.
Juan Guaido, qu’une cinquantaine de pays ont reconnu comme président par intérim du Venezuela, a promis une amnistie aux militaires qui rompraient avec le régime de Nicolas Maduro, accusé d’avoir été réélu frauduleusement à la présidence.
« Les soldats avec lesquels j’ai parlé ont suivi leur désir de vie et d’avenir pour leurs enfants que l’Usurpateur ne leur garantit pas. Soldat vénézuélien, le message est clair: fait ce que te commande la Constitution. Il y aura une amnistie et des garanties pour ceux qui se mettent du côté du peuple », a-t-il écrit sur Twitter.
Les trois premières désertions ont eu lieu dans la matinée, avant que Juan Guaido annonce la sortie des entrepôts de Cucuta des camions d’aliments et de médicaments, envoyés par les Etats-Unis et leurs alliés. Selon le service des migrations, trois membres de la Garde nationale bolivarienne ont alors renversé, avec un véhicule blindé, l’une des barrières de sécurité du pont Simon Bolivar qui unit les deux pays, à Cucuta.
Une femme, qui se trouvait au poste-frontière, a été blessée lors de leur passage. Un journaliste de l’AFP a vu des traces de sang sur la barrière. Le gouvernement de Maduro a ordonné vendredi soir la fermeture de la frontière dans l’Etat de Tachira (ouest), frontalier de Cucuta. L’opposition à Maduro était samedi déterminée à faire entrer l’aide stockée notamment à Cucuta, ainsi qu’au Brésil, mais refusée par le régime chaviste qui y voit les prémices à une intervention militaire des Etats-Unis.
D.C avec AFP
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