Les professeurs en grève en pleine correction des épreuves du bac peuvent être « en désaccord » avec le gouvernement mais « n’ont pas été élus par les citoyens au suffrage universel », a déclaré jeudi sa porte-parole Sibeth Ndiaye.
« Je respecte le droit de grève, mais la grève on peut la faire au mois de mars, à d’autres moments« , a-t-elle estimé sur Sud Radio, évoquant « une forme d’injustice vis-à-vis de ceux qui ont buché ».
« Nous avons renforcé les correcteurs, ceux qui peuvent potentiellement saisir les notes », et le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer a pris « une décision très courageuse » en annonçant la prise en compte provisoire de notes du contrôle continu si les copies n’étaient pas rendues à temps, a-t-elle fait valoir.
Face à cette décision qui « pose évidemment plein de questions », « évidemment les jurys auront de la souplesse pour apprécier ces faits-là dès lors qu’on aura les notes de la copie », a-t-elle promis.
Les correcteurs grévistes seront-ils sanctionnés ? « Il y a un truc syndical de base »: faire grève « se traduit par le fait qu’on ne travaille pas et donc par des retenues sur salaire », a-t-elle répondu.
Sibeth Ndiaye a souligné que le ministre de l’Éducation avait mené notamment sur la réforme du bac « des concertations depuis plus d’un an », et que cette réforme « s’applique de manière échelonnée », ce qui permettra de « voir d’ici 2021-2022 ce qui ne va pas et d’ajuster ».
Niant tout « entêtement » du gouvernement, elle a estimé qu’« on peut avoir un désaccord et considérer que des professeurs ne sont pas d’accord avec cette réforme », mais « ils n’ont pas été élus par les citoyens au suffrage universel. Donc à un moment donné il faut aussi qu’on puisse avancer, évidemment dans le dialogue », a-t-elle jugé.
Défendant « une société du dialogue et de la démocratie sociale », elle a estimé qu’« il ne faut pas être dans une position qui consisterait à dire eux contre nous », mais « ça ne peut pas non plus vouloir dire l’immobilisme ».
D. S avec AFP
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