Les députés britanniques doivent tenir cette semaine une série de votes stratégiques sur le Brexit. Sur l’accord de Theresa May, si la Première ministre conservatrice le leur soumet une troisième fois, mais aussi sur la manière dont ils envisagent ce divorce.
Voici un aperçu des forces en présence à la Chambre des Communes:
Le 12 mars, 235 députés tories avaient voté en faveur de l’accord de divorce négocié par Theresa May. C’est 39 de plus que lors du premier vote sur le texte, le 15 janvier. Mais la dirigeante doit encore en convaincre 75 de changer d’avis pour espérer voir l’accord adopté, et a laissé entendre qu’en l’absence de soutien suffisant, le texte pourrait ne pas être représenté.
Or Mme May a peut-être perdu des points ces derniers jours. Lors d’une allocution télévisée mercredi, elle s’était placée du côté du peuple contre le Parlement et avait tancé les députés, « incapables de se mettre d’accord pour mettre en oeuvre le retrait ». Une intervention jugée contre-productive, qui n’a pas manqué de faire réagir des parlementaires furieux.
Sur le fond, les eurosceptiques du Parti conservateur reprochent au texte les dispositions relatives au « backstop », ou filet de sécurité, qui prévoit en dernier recours le maintien du Royaume-Uni dans une union douanière avec l’UE et un alignement plus poussé de l’Irlande du Nord sur les normes européennes. Ils refusent ce dispositif qui empêche, selon eux, de couper les liens avec les 27.
Parmi les plus intransigeants figurent les membres de l’European Research Group (ERG), qui regroupe 60 à 85 députés emmenés par Jacob Rees-Mogg. Une sortie sans accord ne leur fait pas peur. A l’opposé, une poignée de députés conservateurs ayant fait campagne contre le Brexit lors du référendum du 23 juin 2016 restent fermement opposés à celui-ci, et défendent l’organisation d’un second référendum.
Le petit parti nord-irlandais ultra-conservateur, allié des Tories, offre à Theresa May une courte majorité absolue au Parlement. Pro-Brexit, ses 10 députés ont tous rejeté l’accord lors des deux premiers votes. Ils refusent le « filet de sécurité » qui remet en cause selon eux l’intégrité économique et politique du Royaume-Uni. La plupart des 245 députés travaillistes sont pro-UE. Dans leur écrasante majorité, ils avaient suivi la ligne du parti et voté contre l’accord lors des précédents votes. Seuls trois d’entre eux l’avaient soutenu.
Depuis, le chef du parti, Jeremy Corbyn a fait évoluer sa position et annoncé qu’il soutenait désormais l’organisation d’un second référendum. Mais une partie des députés travaillistes, élus de circonscriptions qui ont voté pour le Brexit, est très réticente à cette idée. Le gouvernement espère convaincre certains d’entre eux de s’opposer à la consigne de vote du parti et de soutenir la nouvelle version de l’accord, afin de garantir la concrétisation du Brexit.
Troisième force au parlement, le Parti national écossais compte 35 députés favorables à l’UE, qui se sont tous opposés à l’accord de divorce lors des précédents votes. Le SNP souhaite que le Royaume-Uni, ou l’Écosse au minimum, reste dans le marché unique et l’union douanière. Faute de quoi la cheffe du SNP et Première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, a promis d’organiser un autre référendum sur l’indépendance de l’Écosse.
Europhiles, les 11 députés « lib dem » sont farouchement opposés au Brexit, et s’opposent à l’adoption de l’accord de divorce. Ils défendent l’organisation d’un second référendum pour donner aux Britanniques le dernier mot. Ce groupe s’est constitué en février, sous l’impulsion d’ex-députés travaillistes europhiles, mécontents du positionnement du Labour. Ils ont rapidement été rejoints par trois ex-députés conservateurs. Désormais onze, ils défendent l’organisation d’un second référendum. Tous ont rejeté l’accord de Brexit.
D.C avec AFP
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