Un éboueur âgé de 46 ans, qui travaillait dans le Calvados, a accepté un cadeau d’un riverain qui lui a offert deux bières afin de le remercier d’avoir été là pendant la durée du confinement. Comme il les a bues pendant son temps de travail, ses employeurs l’ont licencié.
L’homme qui était salarié de COVED, une entreprise de collecte de déchets de Fresne-Camilly près de Caen, a reçu sa lettre de licenciement jeudi dernier et s’est suicidé quelques heures plus tard.
« Il a reçu sa lettre de licenciement le jeudi, le vendredi matin, il a revêtu sa tenue de travail et s’est donné la mort dans le garage de ses parents », explique à France Bleu Yannick Martin, délégué CGT à la COVED.
C’est un contrôle d’alcoolémie lors d’une tournée qui a révélé que le salarié avait un taux d’alcoolémie de 0,19 g par litre de sang. Avec son collègue, ils ont tous les deux été licenciés.
Son frère Pablito Patry reconnaît qu’il a commis une erreur en buvant pendant sa tournée. « Mais ça n’était jamais arrivé en 26 ans de carrière. Ils auraient pu lui laisser une deuxième chance », se désole-t-il.
Applaudi il y a trois semaines, jeté à la poubelle au premier faux pas ensuite, un salarié se donne la mort.
La gratitude envers les invisibles qui firent tenir la société debout? Déjà oubliée?
Le monde d’après?
La même violence sociale qu’avant.#Hontehttps://t.co/pE35vta7tN— Raphael Glucksmann (@rglucks1) June 10, 2020
« Ils sont où les héros du quotidien dont on parlait, qu’on applaudissait, ou tous les messages qu’on nous a mis sur nos poubelles ? », interroge M. Martin au micro de RTL. « Tous les messages qu’on a gardé d’ailleurs, car nous on était très touchés par cela. Mais la direction s’en fout de ça, le boulot était fait, mais on n’est pas des héros du quotidien pour eux. On est là pour faire ça, basta. »
L’homme, qui était veuf depuis 6 ans, laisse dans le deuil son fils de 18 ans. La famille envisage de porter plainte.
« Mes parents sont dévastés. C’est mon père qui a découvert le corps », raconte le frère de celui qui a « travaillé sans relâche pendant toute cette période. »
« On était les héros du quotidien. Là c’est le monde qui s’écroule », ajoute-t-il.
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