Le groupe de grande distribution Carrefour compte supprimer plus de 1 200 postes dans ses hypermarchés français en 2019 dans le non-alimentaire, sans départs contraints, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.
Lors d’un comité central d’entreprise (CCE), la direction a détaillé les suppressions de postes prévues dans la bijouterie, le rayon multimédia, l’arrière-caisse, le service de la paie, l’encadrement, des fonctions administratives et les caisses des stations-service, selon les syndicats CGT et CFDT.
Carrefour touche chaque année 400 millions d’aides de l’Etat via le CICE et l’exonération de cotisations salariales, ce qui débouche non sur les créations d’emplois promises mais sur des suppressions de postes.
Et aujourd’hui près de 1000 licenciements pour 2019#GiletsJaunes pic.twitter.com/xzs8ESjNIn— robert (@elupour2017) 28 mars 2019
La CGT et FO, respectivement 3e et premier syndicat du groupe, parlent de 1 229 postes supprimés sur environ 60 000 salariés, et la CFDT d’« environ 1 300 postes », un chiffrage confirmé par une source proche des négociations.
Interrogée par l’agence France Presse (AFP), la direction de Carrefour a confirmé la tenue de négociations, sans confirmer ces chiffres.
« Le volume le plus important des suppressions est sur l’encadrement » avec plus de 500 postes de cadres concernés, a indiqué Sylvain Macé, de la CFDT Carrefour.
Le groupe a commencé à négocier avec les organisations syndicales un accord de rupture conventionnelle collective (RCC), une première chez Carrefour, pour accompagner ces suppressions de postes. La signature est escomptée d’ici l’été, selon plusieurs sources.
Après 4440 suppressions d’emplois en 2018, #Carrefour annonce 1500 licenciements en 2019 ! #Carrefour c’est plus de 2 milliards de #CICE en 5 ans (350 millions en 2018, 380 en 2017, 390 en 2016, 423 en 2015, 400 en 2014). Et sinon ça devait permettre de créer des emplois. Honteux
— Thomas Portes (@Portes_Thomas) 27 mars 2019
Issues de la dernière réforme du code du travail, les RCC permettent de supprimer des postes via des départs volontaires, sans justification économique. Elles nécessitent un accord signé par des syndicats représentant au moins 50% du personnel.
« On a pris un coup d’épée sur la tête », a réagi Gaëtan Couturier, de la CGT Carrefour, qui réclame le reclassement des salariés dont le poste va disparaître et refusera de signer l’accord de RCC.
Comme FO, la CFDT compte participer à la suite des négociations, mais M. Macé ne cache pas son « inquiétude sur la notion de volontariat » dans la mesure où les postes disparaissent.
Carrefour veut supprimer plus de 1 200 postes dans ses hypermarchés. Pourtant, le chiffre d’affaires du groupe a augmenté et présente un bénéfice net en hausse de 3,75% à 802 millions d’euros. Dès 2017 les salariés se méfiaient d’un plan social déguisé… https://t.co/wf0m9FNTvC pic.twitter.com/ngQHjvEVEq
— France Culture (@franceculture) 28 mars 2019
Michel Enguelz, délégué syndical central FO du groupe Carrefour, veut insister « sur les moyens et les perspectives d’avenir » afin d’« obtenir les meilleures conditions de départ possibles pour les salariés concernés ».
En début d’année, Carrefour avait présenté aux partenaires sociaux un plan de transformation de ses hypermarchés passant par un désengagement progressif de l’entreprise dans les rayons non-alimentaires, déficitaires.
D. S avec AFP
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