Des milliers de lycéens de la province centrale du Henan sont confinés depuis début octobre dans des installations de quarantaine improvisées, telles que des écoles, en raison d’une récente vague de Covid‑19 dans la province.
Plusieurs comtés du Henan, dont le comté de Bo’ai, le comté de Yucheng et le comté de Yanling, ont confiné leurs habitants et lycéens. Toutefois, selon les habitants, les autorités n’ont pas révélé combien d’entre eux avaient été testés positifs au Covid‑19.
Les lycéens partagent des chambres avec d’autres élèves qui ont été testés positifs. Il y manque d’eau, de nourriture appropriée, de médicaments, de vêtements et de couvertures alors que les températures baissent.
Les autorités locales n’ont pas informé les parents de l’endroit où se trouvent les élèves, et certains adultes ont également été confinés.
Désespérés, certains parents ont lancé un appel à l’aide en ligne.
Les autorités « mettent en danger la vie des enfants » s’indigne une maman
Li Mei (pseudonyme), dont le fils étudie à l’école secondaire n°1 du comté de Yanling, dans la ville de Xuchang (province du Henan), a déclaré que la pandémie était plus grave que ce que les autorités locales avaient révélé.
L’enseignement secondaire chinois comprend trois années de collège et trois années de lycée, et les élèves de l’école ont entre 12 et 18 ans.
Lors d’un entretien avec l’édition en langue chinoise d’Epoch Times le 2 novembre, Mme Li a révélé que les autorités du comté avaient lancé des confinements il y a plus d’un mois et demi, mais qu’elles ne signalaient aucun cas positif de Covid‑19.
« Nous ne savons pas si le gouvernement du comté a dissimulé les chiffres de la pandémie ou si les autorités de niveau supérieur les ont modifiés. »
Selon Mme Li, plus de 1000 élèves de l’école ont été testés positifs au Covid‑19, et plus de 10.000 habitants du comté ont été testés positifs à la maladie.
Le fils de Mme Li fait partie des personnes confinées. Elle a affirmé que son fils avait eu deux fois une forte fièvre et des vertiges, mais qu’il n’avait pas été informé des résultats des tests. Les élèves doivent boire l’eau du robinet, qui n’est pas potable dans certaines régions de Chine, malgré les piles de bouteilles d’eau à l’entrée de l’école.
« Il n’y a pas de personnel médical dans l’école confinée, malgré les avis émis par le gouvernement pour qu’une équipe médicale y soit envoyée. En fait, les élèves n’ont vu aucun professionnel de la santé », a précisé Mme Li, ajoutant qu’un seul élève disposait d’un téléphone portable. C’était le seul moyen de communication pour les élèves enfermés dans l’école.
« Nous nous sommes portés volontaires pour aller à l’école afin de prendre soin des élèves, mais le gouvernement du comté ne nous a pas autorisés à y aller. Peut‑être ont‑ils peur que nous, les adultes, révélions la véritable situation dans l’école », s’est révolté Mme Li. « Ils jouent avec la vie des enfants [pour leur carrière politique] ! »
Yanling avec une population de 547.411 habitants est un comté relativement petit en Chine. Mme Li a déclaré que le comté n’avait pas suffisamment de professionnels de la santé pour faire face à l’épidémie.
Une femme prétendant être la mère d’un élève du collège a mis en ligne une vidéo à 4h30 du matin le 1er novembre, prenant la parole au nom de son enfant et de tous les autres élèves confinés dans l’école Yanling n°1.
La mère anonyme a déclaré qu’elle était confinée dans un entrepôt de la ville de Zhengzhou, au cœur de la province du Henan. Elle a dit qu’elle était sur le point de s’effondrer en voyant des vidéos et des messages en ligne déchirants sur les mauvaises conditions des élèves confinés dans l’école. Elle a demandé à tous ceux qui ont vu sa vidéo de la rediffuser et de la faire voir à un plus grand nombre de personnes, « pour aider ces pauvres enfants sans défense ».
Xuchang, la ville qui supervise Yanling, a signalé un total de 46 patients atteints du Covid‑19 entre le 1er et le 6 novembre, dont un seul était symptomatique et les autres asymptomatiques.
Un utilisateur de Weibo, le Twitter chinois, a écrit qu’il y avait de nombreuses installations de quarantaine dans le petit comté et que de nombreux élèves de l’école secondaire supérieure n°1 avaient de la fièvre.
« Ma sœur m’a appelé pour me dire qu’elle avait une forte fièvre. La seule chose que je pouvais faire était de lui dire de boire plus d’eau. Mais elle a dit qu’il ne restait qu’une seule bouteille d’eau pour les huit élèves de son dortoir », a écrit l’utilisateur de Weibo.
Un autre utilisateur a déclaré que de nombreux domiciles étaient verrouillés avec des barres de fer par les autorités locales depuis l’extérieur. « S’il vous plaît, aidez‑nous à reposter et à faire en sorte que le sujet [de la pandémie de Yanling] devienne un sujet viral pour attirer l’attention ! » a‑t‑il écrit.
« Il est vrai que la pandémie est grave à Yanling parce que nos dirigeants du comté ne font que la dissimuler pour leur carrière politique ! » a écrit un autre utilisateur de Weibo.
Des milliers d’étudiants confinés dans d’autres comtés
Liu Fang (pseudonyme) habite dans le comté de Bo’ai, dans la ville de Jiaozuo, dans la province du Henan. Ses deux enfants sont élèves à l’école intermédiaire n°1 de Bo’ai.
« La direction de l’école nous a dit qu’il n’y avait eu que deux cas positifs le 30 octobre, mais mes enfants ont rétorqué que les dires de leurs professeurs n’étaient pas vrai et que la moitié des élèves étaient infectés [par le Covid‑19] », a signalé Mme Liu à l’édition en langue chinoise d’Epoch Times le 2 novembre.
Le collège compte plus de 6000 élèves, et une épidémie de Covid‑19 s’est déclarée dans l’établissement le 23 octobre, selon Mme Liu. Mais les autorités locales ont transféré les élèves dans différents centres d’isolement sans en avertir les parents.
« Nos enfants n’ont apporté que quelques vêtements légers lorsqu’ils sont retournés à l’école le 2 octobre, mais nous ne sommes pas autorisés à leur fournir des vêtements chauds », a déploré Liu, ajoutant qu’elle n’a pas pu entrer en contact avec ses enfants.
« Laissez‑nous ramener nos enfants chez nous ; nous sommes prêts à être mis en quarantaine avec eux. »
Elle a aussi dévoilé à Epoch Times que sa résidence avait été scellée par d’épais fils de fer : « Nous sommes confinés depuis le 7 octobre. »
Le comté de Yucheng de la ville de Shangqiu, dans la province du Henan, a également connu une épidémie en octobre, selon Wang Yan (un pseudonyme), une habitante du comté.
Mme Wang a déclaré que sa fille était étudiante dans une école secondaire locale, qui compte plus de 4000 élèves, lors d’un entretien téléphonique avec l’édition en langue chinoise d’Epoch Times le 2 novembre.
Mme Wang a déclaré que sa fille et deux autres élèves du même dortoir avaient de la fièvre.
« L’école n’a pas fait passer de tests PCR aux étudiants, donc nous ne savons pas si c’est juste la grippe ou le Covid. »
« L’école ne nous a rien dit sur l’épidémie. Le gouvernement du comté n’a signalé qu’un seul cas positif, qui était un enseignant », a ajouté Mme Wang.
Epoch Times a consulté les rapports de pandémie sur le site Web du Comité de la santé de la province du Henan du 22 au 31 octobre et a constaté que seule la ville de Jiaozuo a signalé trois cas asymptomatiques le 30 octobre, tandis que les deux autres villes n’ont signalé aucun cas pendant cette période.
Epoch Times a contacté le Comité de la santé de la province du Henan pour une demande de commentaires.
Xia Song, Gu Xiaohua et Hong Ning ont contribué à cet article.
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