Des ancêtres communs, une culture commune et des conditions de vie communes, tout ceci peut affecter le génome d’un groupe ethnique particulier. Des chercheurs américains ont examiné la méthylation de l’ADN, c’est-à-dire les mécanismes moléculaires modulant l’expression d’un patrimoine génétique en fonction du contexte.
La méthylation de l’ADN peut refléter un cas individuel, comme un trouble de stress post-traumatique, les effets du tabagisme de la mère, ou des cas collectifs comme la pollution de l’air venant des conditions de vie ou le traumatisme d’une guerre, etc. Les chercheurs ont étudié 573 enfants de Mexico et de Puerto Rico, et les résultats ont été publiés dans la revue académique eLife.
Ils ont identifié 916 différences dans la méthylation, associés aux deux groupes ethniques de Mexico et de Puerto Rico. Les chercheurs ont découvert que seulement ¾ des différences entre les deux groupes pouvaient être expliquées par l’origine génétique. Les chercheurs ont donc conclu qu’un quart de l’empreinte génétique pouvait refléter des différences environnementales, sociales et culturelles entre les deux groupes.
Différentes ethnies et groupes ethniques tendent à suivre différentes habitudes alimentaires, aussi bien qu’avoir des approches différentes du tabagisme ou du lien avec la nature. La méthylation de l’ADN peut refléter ces différences environnementales et culturelles subtiles.
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Le Dr. Estebans Burchard, professeur en génie biologique et en médecine à l’université de Californie à San Francisco, étudie cela depuis 20 ans. Son étude a fourni une expérience inestimable dans le développement de l’éthique culturelle en médecine.
Le Dr. Burchard s’est exprimé à ce propos : « Cela approfondit notre compréhension du concept d’un tout ethnique, un des mystères de la biologie ethnique. Et un quart de la différence constatée n’est pas due à des différences génétiques, mais à des traits ethniques. »
En pensant au futur, le Dr. Burchard rapporte que son équipe doit encore déterminer si ces découvertes peuvent s’appliquer à d’autres personnes en dehors de l’étude. Les scientifiques et les professionnels de la santé considèrent de plus en plus les caractéristiques génétiques et ethniques afin de diagnostiquer des problèmes de santé et de traiter les maladies.
Des études ont montré que ce serait une sérieuse erreur en médecine que de traiter les ethnies comme des structures sociales sans considérer leurs origines ethniques. Le Dr. Burchard pense que la médecine à venir devra considérer avec attention aussi bien la lignée génétique, que l’origine ethnique et les facteurs culturels.
Dans une étude publiée en 2011, le Dr. Burchard a déclaré que la recherche médicale ignorait les nuances des facteurs ethniques, et que 94 % des sujets de la recherche génétique moderne sont des Caucasiens. « Nous avons étudié beaucoup de personnes blanches, et nous avons ensuite essayé d’appliquer ces conclusions à des Sri-Lankais, des Noirs, des Asiatiques et d’autres groupes ethniques. Ce n’est pas seulement une injustice sociale mais également de la mauvaise science et de la mauvaise médecine. »
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