La doyenne de l’humanité, la Française sœur André, est décédée mardi 17 janvier à l’âge de 118 ans, après une vie marquée jusqu’au bout par le goût des autres et un humour ravageur.
À quelques jours de ses 119 ans, « elle est décédée à 2H00 du matin. Il y a une grande tristesse mais elle le voulait, c’était son désir de rejoindre son frère adoré. Pour elle, c’est une libération », a annoncé David Tavella, chargé de la communication à l’Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendante Sainte-Catherine-Labouré de Toulon dans le Var, sur la côte méditerranéenne où elle résidait.
Clouée sur un fauteuil roulant, aveugle, sœur André regrettait d’être moins mobile et d’avoir perdu en partie ses capacités. « On dit que le travail tue, moi c’est le travail qui m’a fait vivre, j’ai travaillé jusqu’à 108 ans », racontait-elle en avril 2022, lorsqu’elle avait été faite doyenne de l’humanité, après le décès à 119 ans de la Japonaise Kane Tanaka.
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Doyenne des Français depuis 2017
Depuis 2017, sœur André portait déjà depuis 2017 celui de doyenne des Français, puis des Européennes à partir de 2019. Aucun organisme officiel n’attribue ces titres de doyen ou doyenne mais les spécialistes s’accordaient pour dire que sœur André était jusqu’à présent la personne la plus âgée vivante dont l’état civil avait été vérifié.
Elle aimait blaguer régulièrement sur le record à battre, celui de Jeanne Calment, morte à 122 ans à Arles en 1997, dans ce sud de la France qu’elles ont partagé. Mais Jeanne Calment reste donc la personne ayant vécu le plus longtemps dans l’histoire de l’humanité et dont l’état civil a été vérifié.
Symbole d’espoir durant la pandémie du Covid
En 2021, elle avait traversé le Covid sans aucune difficulté, devenant un symbole d’espoir qui avait suscité un flot de lettres du monde entier. Elle répondait à presque toutes les sollicitations, sauf les demandes de mèches de cheveux ou de recherches ADN !
Depuis plusieurs années, cette femme née Lucile Randon le 11 février 1904 à Alès dans le Gard, ne cachait pas une certaine lassitude : elle souhaitait « se retirer de cette affaire ». Mais « le bon Dieu ne m’entend(ait) pas », avait-elle confié à l’agence France Presse (AFP) en janvier 2022, lors d’une longue rencontre.
Issue d’une famille protestante non pratiquante, sœur André, écrit au masculin en hommage à l’un de ses trois frères qu’elle adorait, a été gouvernante à Paris avant de rentrer tardivement dans les ordres, au sein de la compagnie des Filles de la Charité.
Elle a travaillé officiellement jusqu’à la fin des années 1970 et passé ensuite 30 ans dans un Ehpad en Savoie où elle s’occupait de pensionnaires parfois plus jeunes qu’elle, avant d’arriver dans l’établissement toulonnais qui accueille plusieurs religieuses.
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« Immense tristesse »
Elle attendait toujours avec joie la visite de ses petits-neveux et arrières petits-neveux ou celle du maire de Toulon, Hubert Falco, qu’elle appréciait beaucoup, et qui a exprimé « son immense tristesse », surtout depuis qu’il n’avait pas hésité à se mettre à genoux pour lui refaire ses lacets.
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C’est avec une immense tristesse et énormément d’émotions que j’apprends le décès ce soir de notre Doyenne de l’Humanité #SoeurAndré à l’@ehpadscl de #Toulon à 118 ans. pic.twitter.com/R2HWrnyLkB
— Hubert Falco (@hubertfalco) January 17, 2023
« Aimer sans restriction, aimer sans rien attendre en retour »
De son long passage sur terre, sœur André aura inlassablement conseillé « toujours d’aimer sans restriction, d’aimer sans rien attendre en retour car quand on aime les autres, quand on va vers les autres, on a pas peur de l’inconnu », expliquait David Tavella devenu son confident.
Car comme elle le disait, s’il devait y avoir deux buts dans une vie ce serait de « partager un grand amour et de ne pas transiger sur ses besoins ».
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