Après la Suède, une nouvelle coalition des droites fait une percée en Europe avec la victoire de Giorgia Meloni aux législatives de dimanche en Italie.
Giorgia Meloni avec son parti Fratelli d’Italia (FdI) s’est imposée comme la principale alternative au gouvernement, avec 25% des voix selon les premiers sondages de sortie des urnes, devenant ainsi le premier parti du pays. La coalition qu’elle forme avec le parti de droite nationale de la Ligue de Matteo Salvini, et Forza Italia, le parti conservateur de Silvio Berlusconi, récolterait jusqu’à 47% des suffrages, lui assurant la majorité absolue des sièges aussi bien à la Chambre des députés qu’au Sénat.
Giorgia Meloni revendique la direction du prochain gouvernement italien
Dans la soirée Giorgia Meloni a revendiqué mécaniquement la direction du prochain gouvernement. « Les Italiens ont envoyé un message clair en faveur d’un gouvernement de droite dirigé par Fratelli d’Italia », a déclaré Meloni lors d’une brève allocution à la presse à Rome. « Nous gouvernerons pour tous » les Italiens, a-t-elle promis.
? INFO – #Italie : Giorgia #Meloni est bien placée pour devenir cheffe, selon les résultats partiels, la coalition des droites a récolté plus de 44 % des voix, dimanche, s’assurant probablement la majorité absolue des sièges aussi bien à la Chambre des députés qu’au Sénat. pic.twitter.com/QGBFOGqBxL
— FranceNews24 (@FranceNews24) September 26, 2022
La formation fondée fin 2012 par Giorgia Meloni avec des dissidents du berlusconisme devance le Parti démocrate (PD) d’Enrico Letta, qui n’a pas réussi à susciter un vote utile pour faire barrage à cette coalition et ne recueille qu’entre 17 et 21%. Le taux de participation à la clôture des urnes chute à 64,07%, contre 73,86% en 2018.
La coalition a un « net avantage aussi bien à la Chambre qu’au Sénat », s’est réjoui sur Twitter Matteo Salvini.
Ce séisme intervient deux semaines après celui qui, en Suède, a vu la victoire d’un bloc conservateur devenant la première formation de droite du pays nordique.
Avant l’élection italienne, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait rappelé que l’UE disposait « d’instruments » pour sanctionner les Etats membres portant atteinte à l’Etat de droit et à ses valeurs communes, créant une polémique dans toute l’Europe.
« Les Italiens ont offert une leçon d’humilité à l’Union européenne qui, par la voix de Mme von der Leyen, prétendait leur dicter leur vote », a répondu sur Twitter le président du Rassemblement national français Jordan Bardella.
Les premières réactions européennes
Bêtes noire de Bruxelles, le Premier ministre hongrois Viktor Orban et son homologue polonais Mateusz Morawiecki ont adressé dès dimanche soir leurs « félicitations » à Mme Meloni.
M. Orban, par la voix de son directeur politique, le député Balazs Orban, a ajouté ce message: « Nous avons plus que jamais besoin d’amis partageant une vision et une approche communes de l’Europe ».
Meloni « a montré la voie vers une Europe orgueilleuse et libre de nations souveraines », s’est réjoui de son côté le leader du parti espagnol VOX, Santiago Abascal, classé également dans la droite nationaliste.
Fratelli d’Italia doit son succès autant aux promesses non tenues de ses adversaires et au vent de « dégagisme » qui souffle sur la péninsule qu’au charisme de sa dirigeante. Cette Romaine de 45 ans est parvenue à rassembler sur son nom les peurs et les colères de millions d’Italiens face à la flambée des prix, au chômage, aux menaces de récession ou à l’incurie des services publics.
Le gouvernement devra notamment gérer la crise causée par l’inflation galopante, l’Italie croulant déjà sous une dette représentant 150% du PIB, le ratio le plus élevé de la zone euro derrière la Grèce.
Pour Mme Meloni, « le défi sera de transformer son succès électoral en leadership de gouvernement qui puisse s’inscrire dans la durée, c’est cela la grande inconnue », a estimé dimanche soir Lorenzo De Sio, professeur de sciences politiques à l’université Luiss de Rome.
Dans le dossier ukrainien, l’Europe et les alliés de l’Italie, membre de l’Otan, scruteront également la répartition des portefeuilles entre les trois partis italiens, car si Giorgia Meloni est atlantiste et soutient les sanctions frappant Moscou, M. Salvini s’y oppose.
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