Un homme, condamné en 2003 pour avoir tué son épouse, s’est suicidé vendredi après avoir assassiné l’avocate qui l’avait défendu et avec laquelle il entretenait une liaison, ont indiqué les autorités en Espagne.
Ce nouveau cas de violence faite aux femmes est tellement particulier qu’il a fait l’objet d’une conférence de presse de la préfète de l’Aragon (nord-est), Carmen Sanchez, apparue très émue devant les médias. « Les enquêteurs considèrent qu’il y avait une relation personnelle entre eux », et l’entourage familial l’a confirmé, « c’est donc un crime de violence de genre », a déclaré la préfète.
L’avocate avait en effet assuré la défense de l’homme à son procès en 2003, quand il avait été jugé et condamné à 18 ans de réclusion pour l’assassinat par balles de son épouse il y a 15 ans, selon une porte-parole du barreau de la ville de Saragosse.
En liberté conditionnelle depuis janvier 2017, l’homme a été découvert mort dans la nuit de jeudi à vendredi à Teruel, où il s’est « jeté d’un pont », selon les premiers éléments de l’enquête cités par la préfète. Dans sa résidence à Saragosse, les policiers ont découvert quelques heures plus tard le cadavre de l’avocate de 48 ans, portant des marques de coups à l’arme blanche.
L’avocate était mariée et son époux avait fait état jeudi soir de sa disparition. « Nous ne permettrons pas un pas en arrière contre la violence de genre », a écrit sur Twitter le Premier ministre Pedro Sanchez, relevant que « quatre femmes ont été assassinées ces derniers jours » en Espagne, par leur conjoint, ex-compagnon ou amant. 47 femmes ont été tuées ainsi en 2018.
La lutte contre les violences sexistes est une cause nationale en Espagne où une loi pionnière contre ce phénomène avait été adoptée en 2004 à l’unanimité par le parlement.
D.C avec AFP
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