Dans un petit livre de 159 pages, intitulé « Les vrais responsables de la crise de l’énergie » (l’Artilleur), le professeur Rémy Prud’homme explique de façon lumineuse la hausse des prix de l’énergie qui est due à des décisions politiques.
L’arrêt de centrales nucléaires en Allemagne, Japon et France a contribué à la hausse des prix de production de l’électricité.
En euros constants, les dépenses énergétiques hors taxes par ménage français ont baissé de 5% de 2011 à 2019. Pendant la même période les taxes énergétiques par ménage augmentaient de 34%, les dépenses TTC augmentant ainsi de 26 %. Les taxes expliquent plus de la moitié de la hausse du coût de l’énergie, qui a particulièrement augmenté depuis 2008. Elles représentaient en France en 2019 44% de la valeur de la consommation pour les produits pétroliers, 25 % pour le gaz et 29 % pour l’électricité. Rémy Prud’homme rappelle que « tous les ministres de l’Environnement expriment clairement leur intention de voir les prix de l’énergie augmenter grâce aux taxes carbone ». Constater que les taxes sont largement responsables de la hausse des prix de l’énergie, c’est reconnaître la responsabilité des politiques décidées par les dirigeants politiques, sous le prétexte de faire baisser les émissions de CO2.
En 2020, les « intermittents » (éoliennes et panneaux solaires) ne représentaient que 1,2 % de l’énergie consommée dans le monde, mais leur influence sur les prix des autres énergies a été considérable. Ils sont subventionnés par des taxes sur les autres énergies (cf ci-dessus). Ils obligent à de lourds investissements dans les réseaux électriques, pour les raccorder à de plus nombreux producteurs (en France plus de 10.000, contre une centaine de centrales et barrages ; coût : 1 milliard par an). Ils ne sont disponibles qu’environ 1000 heures par an pour le soleil et 2000 heures pour le vent (sur 8760 heures annuelles).
Leur électricité doit être achetée à un prix élevé à ces heures- là, qui sont celles où la demande est la plus faible (par exemple milieu de journée en été) et où le prix de vente sur le marché européen est le plus bas. Aux heures où ils ne fonctionnent pas, il faut les remplacer par des centrales à gaz, qui ne fonctionnent donc pas de façon permanente, à un coût plus élevé.
En France de 2010 à 2020 la production des intermittents a augmenté de 250 % et celle des centrales à gaz de 15 %. La production de ces centrales à gaz est plus chère que celle des centrales nucléaires, dont la production a dû baisser, la demande étant stable. L’arrêt de centrales nucléaires en Allemagne, Japon et France a contribué à la hausse des prix de production de l’électricité.
De 2000 à 2020 les réserves prouvées de pétrole ont crû de 33 % (et de 36 % pour le gaz).
On ne peut mettre en cause pour expliquer la hausse des prix ni la fin du pétrole ni la hausse des coûts de production des produits pétroliers. De 2000 à 2020 les réserves prouvées de pétrole ont crû de 33 % (et de 36 % pour le gaz). Les prix du gaz ont baissé de 80% de 2005 à 2020, suivant la baisse de leur coût de production. Le développement du pétrole et du gaz de schiste par la fracturation hydraulique a augmenté l’offre et donc fait baisser les prix. Certes des variations du prix du pétrole sont dues au cartel de l’OPEP qui a joué un rôle en 1973 (premier choc) et en 1979 (deuxième). Mais la conjoncture économique a joué un rôle plus important. A certaines périodes, l’Arabie Saoudite a voulu éviter des prix trop élevés (en dollars) et a augmenté sa production. Pour les Européens le rapport euro/dollar, passé depuis 2008 de 1,40 à 1, a eu une forte incidence.
L’Union Européenne a contribué à l’augmentation des prix en créant un marché unique de l’électricité, dont le prix dépend en réalité du prix du gaz en Allemagne. La hausse récente du prix européen du gaz est due aussi à des décisions politiques : les Allemands avaient, avant cette année, accepté que 55% de leur consommation de gaz soient fournis par la Russie.
Les écologistes ont freiné les investissements dans la production d’électricité thermique. Ceux-ci ont diminué de 40 % de 2010 à 2020, comme la production elle-même, alimentant ainsi les hausses de prix futures. Bref la hausse des prix de l’énergie, qui va se poursuivre, est due à des décisions politiques. A cet égard, les gilets jaunes avaient raison.
Article écrit par Alain Mathieu, avec l’aimable autorisation de l’IREF.
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