Immigration : « un demi-million d’entrées par an, c’est trop », estime Bruno Retailleau

Par Epoch Times avec AFP
9 février 2025 12:10 Mis à jour: 9 février 2025 12:13

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau additionnant le nombre de premiers titres de séjours et celui des demandes d’asile a estimé dans un entretien à paraitre dimanche dans le JDD que « un demi-million d’entrées par an, c’est trop ». 

« Aujourd’hui, nous ne maîtrisons plus les flux »

« Un demi-million d’entrées par an, c’est trop. La question migratoire est d’abord une question de nombre. Comme l’a dit le Premier ministre, tout est une question de proportion : dans un village des Pyrénées ou de Vendée, une famille de plus, ce n’est pas un problème. Trente, c’est un bouleversement. Aujourd’hui, nous ne maîtrisons plus les flux », a commenté le ministre dans une interview au journal du Dimanche.

La France a délivré 336.700 premiers titres de séjour l’an dernier, un chiffre en hausse de 1,8% par rapport à 2023, selon les chiffre dévoilés cette semaine par le ministère de l’Intérieur.

En ce qui concerne la demande d’asile, le ministère a fait état d’une baisse de 5,5% du total, à 157.947 dossiers.

M. Retailleau juge que « le sujet migratoire, c’est la capacité à réduire les entrées et à accélérer les sorties. Mais la priorité, ce sont d’abord les entrées ».

Normes juridiques contraignantes et réticence de certains États à coopérer

« Aujourd’hui, nous sommes confrontés à des normes juridiques qui nous entravent et à la réticence de certains États à coopérer sur les expulsions. L’exécution des OQTF ne dépend pas seulement de nous, mais surtout des pays d’origine, qui doivent délivrer des laissez-passer consulaires. Avant même d’accélérer les expulsions, il faut donc réduire les flux entrants. Cela passe notamment par une politique de visas plus restrictive », a-t-il mis en avant.

Le ministre a encouragé les parlementaires à avancer sur des sujets comme la durée de rétention en centres de rétention administrative (CRA), « sur le délit de séjour irrégulier, sur le pouvoir des préfets qui devraient être en mesure de suspendre une décision de remise en liberté prise par un juge des libertés lorsqu’elle concerne un individu dangereux ».

« Il faut aussi revoir la question des prestations sociales », a-t-il ajouté.

Concernant le cas de l’influenceur algérien « Doualemn » dont l’obligation de quitter le territoire français (OQTF) a été annulée et au cœur d’un bras de fer entre Alger et Paris, M. Retailleau a considéré que « l’État de droit a été dévoyé au point que la règle de droit ne protège plus la société française, mais désarme l’État régalien. Quand une règle ne protège plus les Français, il faut la changer ».

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