L’installation de quatre usines de batteries pour automobiles électriques dans la Vallée de la batterie, dont la première est inaugurée fin mai, devrait entraîner la création de plus de 20.000 emplois d’ici 2030, selon les professionnels du secteur.
Cela ne compensera pas les dizaines de milliers d’emplois qui auront disparu d’ici-là en France dans l’automobile, secouée par une révolution technologique à marche forcée. Selon la Plateforme automobile (PFA), les effectifs dans la filière amont ont diminué de 85.000 dans la décennie écoulée, soit un repli annuel de plus de 2%, et ne représentaient plus que 350.000 emplois en 2021. En outre, avec l’électrification, 52.000 emplois devraient disparaître d’ici 2030, dont 32.000 chez les constructeurs et 20.000 autres dans les fonderies, forges et autres entreprises difficiles à reconvertir. La CGT estime, s’appuyant sur un rapport d’experts qu’elle a mandatés, qu’il pourrait y avoir au moins 50.000 suppressions de postes directs.
Côté création de postes, PFA table sur 23.000 à 35.000 emplois crées d’ici 2030, dont 12.000 dans les usines de batteries et les lignes de production dédiées aux moteurs électriques chez les constructeurs, et 11.000 dans l’électrique et l’électronique, l’aluminium etc.
Batteries, cellules bas carbone, nouvelle génération « solide » : 15.700 emplois
L’usine d’Automotive cell company (ACC), coentreprise de Stellantis, TotalEnergies et Mercedes-Benz, inaugurée le 30 mai, sera la première à produire des batteries « made in France » pour équiper des véhicules Stellantis et autres. La production industrielle doit commencer pendant l’été et la commercialisation en novembre 2023. ACC compte embaucher 1200 personnes d’ici fin 2025, lorsque deux des trois blocs de l’usine seront opérationnels. La suite « dépendra du marché », souligne le directeur de l’usine Frédéric Przybylski.
Le groupe sino-japonais AESC-Envision, installé près de l’usine de Renault Electricity à Douai (Nord), fournira Renault à partir de début 2025. Il compte embaucher 1000 personnes d’ici fin 2024 pour produire de quoi équiper de 180.000 à 200.000 véhicules par an. Il n’a pas officiellement chiffré ses besoins en main d’œuvre après cette première phase, qui dépendront largement des commandes de Renault.
La start-up grenobloise Verkor, créée en 2020 et soutenue par Renault, Schneider Electric et Arkema, a annoncé en février 2021 l’implantation de sa « gigafactory » de cellules de batterie bas-carbone à Dunkerque (Nord). L’usine de 150 hectares, en cours de construction, produira à partir de mi-2025, majoritairement pour Renault. Elle compte recruter 1200 personnes sur son site dunkerquois.
Le groupe taïwanais ProLogium, qui a également choisi Dunkerque pour sa première usine à l’étranger, vise une entrée en production à partir de fin 2026. Elle doit y produire en masse une nouvelle génération de batterie, dite « solide », plus résistante et plus puissante que les précédentes, selon le groupe. Elles sont censées être plus sécurisées, moins lourdes et plus rapides à charger que les batteries lithium-ion actuelles. ProLogium compte créer 3000 emplois et estime à 12.000 le nombre d’emplois indirects.
Recyclage, raffinage du graphite et production de matériaux de cathodes : 490o emplois
Extension de la centrale nucléaire de Gravelines, usines de recyclage des batteries ou sites de raffinage du graphite : des milliers d’emplois indirects devraient être créés autour de la Vallée de la batterie. Le chinois XTC et le français Orano ont annoncé mi-mai la création d’une coentreprise destinée à produire des matériaux de cathodes pour les batteries lithium, qui emploierait 1700 personnes à Dunkerque. Outre ces emplois indirects, les constructeurs embauchent également sur leurs lignes de véhicules électriques. Ainsi Renault Electricity à Douai prévoit de créer 3200 emplois d’ici 2030.
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