L’institution internationale a expliqué mardi dans un rapport dédié au Royaume-Uni assorti de nombreuses recommandations que la sortie prochaine de l’UE avait nourri l’incertitude et menaçait la croissance économique.
En conséquence, « si le Brexit était annulé par une décision politique (un changement de majorité, un nouveau référendum, etc.), l’impact positif pour l’économie serait très important », a souligné l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Le gouvernement conservateur a toutefois rétorqué qu’il n’était pas question pour le Royaume-Uni de revenir sur la décision de quitter l’Union européenne prise par les Britanniques au référendum du 23 juin 2016.
« Nous quittons l’UE et il n’y aura pas de second référendum », a coupé net un porte-parole du gouvernement dans un communiqué publié juste après le rapport.
Reste que l’OCDE, l’une des grandes institutions économiques internationales d’habitude prudente, a adopté un ton résolument inquiet quant aux perspectives de l’économie britannique à moins d’un an et demi du Brexit, prévu pour mars 2019.
« Le Royaume-Uni fait face à des temps difficiles, le Brexit entraîne de grave incertitudes économiques qui pourraient étouffer la croissance pendant les années à venir », a prévenu le secrétaire général de l’OCDE, Ángel Gurría.
Interrogé sur les incertitudes quant à l’issue des négociations, M. Gurría a recommandé au Royaume-Uni de « rester calme et de persévérer », lors d’une conférence de presse à Londres.
Se référant au « bon sens » britannique il a estimé par ailleurs qu‘ »il fallait donner du temps au temps » à propos d’une période de transition étendue.
Les incertitudes poussent nombre d’entreprises à se montrer prudentes avant d’investir dans le pays, voire les incitent à déplacer quelques activités hors du Royaume-Uni. Au-delà, selon l’OCDE, un « Brexit désordonné », sans accord sur les échanges commerciaux, constituerait un choc à moyen terme sur les perspectives de croissance.
« Nous travaillons pour atteindre le meilleur accord possible avec l’UE, qui protège les emplois et l’économie », a répondu le gouvernement britannique, qui veut conclure un accord de libre-échange « ambitieux et complet » avec Bruxelles.
Les prévisions de l’OCDE restent pour l’heure inchangées, avec une hausse du produit intérieur brut de 1,6% en 2017 puis d’à peine 1,0% en 2018.
Le ralentissement économique est à l’œuvre depuis le premier semestre de cette année, selon le rapport, qui souligne la baisse des salaires réels, malgré un taux de chômage sous 4,5%.
Le rapport a été publié le même jour que les données officielles montrant une nouvelle accélération de l’inflation, à 3% en septembre pour la première fois depuis avril 2012, ce qui risque de peser sur le pouvoir d’achat des ménages.
L’Office nationale des statistiques a directement mis en cause l’effet de la dépréciation de la livre consécutive au référendum.
L’OCDE estime par ailleurs que le Brexit met en lumière le problème de productivité auquel est confronté le Royaume-Uni depuis des années. Elle recommande au pays de soutenir l’investissement de manière à résoudre ce problème « rapidement si la croissance devait s’affaiblir significativement à l’approche du Brexit ».
La faible productivité britannique s’explique par différents facteurs, dont celui d’un manque d’investissement de nombreuses entreprises. L’OCDE pointe aussi le fait que la productivité est peu élevée dans le pays en dehors du grand Londres et du sud-est de l’Angleterre.
Sur ce point, le gouvernement a rappelé l’existence d’un fonds de 23 milliards de livres destiné à soutenir l’investissement dans la productivité du pays, notamment via les infrastructures, la recherche et la construction de maisons.
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