INTERNATIONAL

Le navire espion russe Yantar détecté dans la Manche : le Kremlin dénonce des accusations de sabotage « intenables »

janvier 23, 2025 15:45, Last Updated: janvier 23, 2025 20:52
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La Russie a nié jeudi avoir jamais visé des câbles sous-marins de télécommunications, le Royaume-Uni ayant mis en garde la veille le Président Vladimir Poutine après la détection supposée d’un navire espion russe dans ses eaux. 

Plus tôt le Kremlin avait refusé jeudi de commenter la récente détection, selon Londres, d’un navire espion russe dans les eaux britanniques, les Occidentaux soupçonnant Moscou de chercher à saboter des infrastructures sous-marines occidentales. « Je ne possède pas d’informations (…) donc je m’abstiens de commenter », avait déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.

L’ambassade russe à Londres a affirmé jeudi que « de telles menaces n’ont jamais émané de la Russie », selon un communiqué cité par les agences russes.

« Les accusations formulées par l’establishment de la défense britannique à l’égard de la Russie concernant la création d’une sorte de menace contre les communications sous-marines sont absolument intenables », a assuré l’ambassade. Elle a accusé Londres d’« attiser les tensions » dans la mer Baltique et la mer du Nord.

Le navire militaire russe Yantar est entré lundi dans les eaux britanniques et a été repéré ce jour-là dans la Manche, selon le ministère britannique de la Défense.

« Cartographier les infrastructures sous-marines du Royaume-Uni »

Le ministre, John Healey, a averti mercredi le président Vladimir Poutine que Londres n’hésiterait pas à prendre « des mesures énergiques pour protéger le Royaume-Uni ».

« Ces deux derniers jours, la Royal Navy a déployé les (navires, NDLR) HMS Somerset et HMS Tyne pour le surveiller à chaque minute dans nos eaux », a indiqué le ministre.

La frégate HMS Somerset de la Royal Navy. (Photo OLI SCARFF / AFP / Getty Images)

En novembre, un sous-marin de la Royal Navy avait fait surface à proximité du Yantar, « pour montrer clairement que nous avions surveillé secrètement ses moindres mouvements », a-t-il ajouté. Il s’était ensuite dirigé vers la Méditerranée, selon John Healey.

Le navire russe, qui se trouve désormais en Mer du Nord, est « utilisé pour recueillir des renseignements et cartographier les infrastructures sous-marines essentielles du Royaume-Uni », a-t-il affirmé mercredi devant les députés.

Le Yantar avait déjà été détecté il y a quelques semaines au-dessus de câbles sous-marins dans les eaux britanniques, a aussi indiqué le ministère britannique de la Défense.

Côté français, la Préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord (Prémar) a indiqué que des « moyens militaires français » étaient aussi mobilisés dans le suivi du Yantar mais que le navire « n’avait pas d’intention avérée hostile ».

« Cela arrive régulièrement qu’il y ait un passage de bâtiment russe et il y a toujours une surveillance étroite qui est mise en place avec des moyens de sécurisation et une mobilisation de la chaîne maritime », a ajouté la Prémar auprès de l’AFP.

L’état-major des armées à Paris a précisé à l’AFP que « sur son retour de déploiement en Méditerranée, le navire russe Yantar a été accompagné depuis le nord-ouest de l’Espagne par une frégate française avant le relais par un bâtiment anglais. Cette escorte a été réalisée en parfaite coordination avec les alliés présents dans la zone ».

Soupçons de sabotage de câbles sous-marins par la Russie

Plusieurs câbles sous-marins de télécommunications et d’alimentation électrique ont été endommagés ces derniers mois dans la mer Baltique. Dirigeants européens et experts soupçonnent des actes de sabotage orchestrés par la Russie.

L’Otan déploiera des navires, avions et drones en mer Baltique en réaction à ces dégradations de câbles sous-marins, a annoncé la semaine dernière son secrétaire général, Mark Rutte.

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