La nouvelle coalition du centre pour les législatives, menée par Renaissance sous la bannière « Ensemble la République », cherche les nouvelles pistes pour convaincre. Un « comité stratégique » de campagne a été créé autour du Premier ministre Gabriel Attal et de plusieurs ministres et chefs des partis de la majorité, Stéphane Séjourné (Renaissance), Édouard Philippe (Horizons), François Bayrou (MoDem), mais également le président de l’UDI, Hervé Marseille.
Le parti « Ensemble la République » se trouve actuellement en troisième position dans les sondages, à 18 %, derrière le RN à 33 % et le Nouveau Front populaire à 28 %. La difficulté pour le nouveau parti gouvernemental des législatives est de faire du neuf avec les mêmes formations politiques du centre et le même programme libéral-progressiste, alors qu’il est au pouvoir depuis sept ans.
Les résultats des élections européennes, à l’origine de la dissolution, ont d’ailleurs été une sanction adressée à la politique d’Emmanuel Macron. Lui sont reprochés, entre autres, la perte de pouvoir d’achat, une insécurité de plus en plus présente dans le quotidien des Français et une immigration incontrôlée.
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Un contexte difficile de dissolution
Au lendemain de l’annonce de la dissolution, plusieurs députés Renaissance sortants ont appelé Gabriel Attal à s’engager pleinement dans la campagne des législatives, avec « en sous-texte » l’idée que le président de la République reste en retrait, ont affirmé des participants à une réunion de groupe à l’AFP.
« Il y a eu beaucoup d’appels à ce que Gabriel Attal s’engage », non pour reprocher au Premier ministre de ne pas le faire assez, mais avec l’idée « qu’il ne faut pas que ce soit quelqu’un d’autre, très clairement cela voulait dire pas (Emmanuel) Macron », a affirmé un cadre du groupe.
De manière « symptomatique », « certains ont demandé à pouvoir mettre leur photo à côté de celle de Gabriel Attal […] et donc pas le président de la République », a ajouté cette source. « Je ne ferai pas campagne aux législatives », promettait le 12 juin Emmanuel Macron, semblant avoir entendu les appels de se mettre en retrait.
Gabriel Attal a dévoilé en fin de semaine dernière une première série de mesures du programme de la majorité présidentielle en mettant l’accent sur une des priorités des Français dans les sondages : le pouvoir d’achat.
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Le pouvoir d’achat
Pour accroître le pouvoir d’achat des Français, le Premier ministre veut étendre le plafond de la prime Macron à 10.000 euros. Elle était jusqu’à présent plafonnée à 3.000 euros par an. La prime de partage de la valeur, anciennement appelée prime Macron ou prime de pouvoir d’achat, est un dispositif qui permet à l’employeur de verser une prime entièrement exonérée de charges fiscales et sociales aux salariés gagnant jusqu’à trois fois le Smic.
Gabriel Attal promet également une baisse des factures d’électricité de 15 % à l’hiver prochain, alors que le gouvernement annonce au même moment une hausse de 12 % des prix du gaz en juillet. Cette baisse promise représentera « 200 euros de moins » sur la facture des Français, selon le Premier ministre. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a aussi promis une baisse de 10 à 15 % en février 2025, « parce que nous avons relancé le nucléaire », a-t-il déclaré.
En cas de victoire, les retraites seront également indexées sur l’inflation promet le camp Macron, visant ainsi l’électorat retraité de la majorité, et une complémentaire santé publique à 1 euro par jour sera mise en place pour ceux qui ne sont pas couverts, c’est-à-dire « trois millions de retraités, étudiants, indépendants, demandeurs d’emploi qui aujourd’hui n’ont pas de mutuelle privée et sont au-dessus du seuil de la CMU-C », estime le gouvernement.
Dans son programme « pour gagner plus et dépenser moins », Gabriel Attal veut également la mise en place d’achats groupés pour les fournitures scolaires (réduction de facture de 15 %) et une exonération des frais de notaire pour l’achat d’un premier logement « pour les Français de classes moyennes qui souhaitent accéder pour la première fois à la propriété », pour une valeur inférieure à 250.000 euros.
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Le vœu d’un retour à une autorité républicaine
Emmanuel Macron a promis dans sa déclaration du 12 juin le retour à une « autorité républicaine à tous les étages » et un « renforcement d’un axe régalien ».
Le président depuis sept ans a proposé « plus de fermeté, mais dans le cadre de la République et de ses valeurs », sous-entendant le risque d’un passage aux extrêmes. « C’est aussi cela qui nous oppose […] aux deux extrêmes », a-t-il jugé.
« Ce qui est proposé aujourd’hui par l’extrême gauche, c’est une réponse par le communautarisme et le laxisme » et « ce qui est proposé par l’extrême droite et ceux qui s’y allient, c’est une réponse à l’insécurité par la sortie de la République, de ses valeurs, de son socle même », a-t-il déclaré, en proposant une nouvelle fois la troisième voie du centre pour la France.
Cette première série de mesures sera complétée par un programme plus détaillé dans la semaine.
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