Législatives : déjà du plomb dans l’aile pour le Nouveau Front Populaire

Par Epoch Times avec AFP
18 juin 2024 10:20 Mis à jour: 19 juin 2024 18:19

Réunies lundi soir à Montreuil pour le premier meeting des législatives, les différentes formations du Nouveau Front populaire ont joué leur partition unitaire, mais ont eu du mal à cacher les tensions consécutives à la « purge » des frondeurs insoumis.

Sur une scène en plein air devant la mairie de Montreuil, plusieurs centaines de sympathisants de gauche ont vu se succéder le leader du PS Olivier Faure, la patronne des Écologistes Marine Tondelier, le sénateur et porte-parole du Parti communiste français Ian Brossat et l’ancienne présidente du groupe La France insoumise à l’Assemblée, Mathilde Panot.

Mais également l’eurodéputée insoumise nouvellement élue Rima Hassan et les députés LFI sortants « frondeurs » François Ruffin et Clémentine Autain, qui ont rompu avec leur direction après la décision de cette dernière de ne pas réinvestir d’autres élus sortants aux voix discordantes,  Raquel Garrido et Alexis Corbière.

Une soirée placée sous le signe de « l’unité »

Cette soirée animée par l’universitaire Julia Cagé, et placée sous le signe de « l’unité », avait pour but de mettre à l’honneur les personnalités de la société civile et des syndicats proches du Nouveau Front populaire, comme le journaliste Edwy Plenel ou la responsable de la CGT Sophie Binet.

« Je rêve d’un gouvernement qui permettra d’associer des Julia Cagé, des Thomas Piketty des Michaël Zemmour », a lancé Olivier Faure, en appelant à « faire ensemble le serment de rester unis jusqu’à la victoire ».

« Qui aurait pu croire qu’en quatre jours les chefs de parti se mettraient d’accord sur un accord électoral pour changer la vie des gens ? », s’est félicitée Marine Tondelier, promettant que le Nouveau Front populaire « n’est pas un coup d’un soir et ne fait que commencer ».

Une alliance avec de sérieuses tensions 

Mais la romance, vieille de seulement quelques jours, a déjà du plomb dans l’aile. La ville de Montreuil est dans la circonscription d’Alexis Corbière, et consigne était passée de ne pas parler des querelles d’investiture au sein du camp insoumis.

Avant le meeting, la candidate investie par LFI, Sabrina Ali Benali, n’a pas caché son agacement devant les questions des journalistes sur son rival, qui présente une candidature dissidente. « Je n’ai pas passé ma journée à passer des appels pour avoir des signatures ou des passages à la télé », a-t-elle taclé, en ajoutant : « On n’a pas le droit de parler nous-mêmes, il faut parler des gens. »

« On ne va pas passer la soirée là-dessus », répondait pour sa part Clémentine Autain, en insistant sur le mantra de l’événement : « Pour gagner, on a besoin de la société civile, les politiques n’y arriveront pas tout seuls. »

Mais sur scène, Rima Hassan a prévenu : « L’union ne peut pas venir avec le poison distillé de la trahison ». « Il n’y a pas de gauche sans les luttes anti-racistes et décoloniales », a-t-elle insisté, comme pour mettre la pression sur ceux à gauche jugés coupables de ne pas assez s’emparer de ces thématiques. « Plein soutien à Sabrina Ali Benali », a enfin lancé la nouvelle eurodéputée, sous un mélange d’applaudissements et de sifflets. « Plein soutien à mon camarade et ami Alexis Corbière », lui a répondu François Ruffin peu de temps après.

« Totalement contre-productif les règlements de comptes à gauche »

« L’esprit du Front populaire ne doit pas s’éteindre le 7 juillet au soir », après le second tour des législatives anticipées, a également insisté François Ruffin, qui a fourni sa meilleure imitation de Johnny Hallyday en fredonnant : « Nous allons retrouver l’envie, l’envie d’avoir envie. »

Au moment de la photo de famille, à la fin du meeting alors que les militants s’en allaient pour regarder le début du match de l’équipe de France de football, Raquel Garrido et Alexis Corbière sont montés sur scène et se sont placés au premier rang, comme pour souligner leurs bons rapports avec le reste de la gauche.

Au même moment, Mathilde Panot et Rima Hassan ont ostensiblement quitté la tribune. Et un élu présent sur place de soupirer : « Totalement contre-productif les règlements de comptes à gauche. On a le RN en face… »

 

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