L’humoriste de France Inter Guillaume Meurice a été licencié « pour faute grave » par Radio France après avoir réitéré ses propos polémiques sur le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-il annoncé mardi à l’AFP.
La radio publique lui a notifié par courrier la « rupture anticipée de (son) contrat pour faute grave », a-t-il indiqué alors qu’il était suspendu depuis début mai. C’est la « fin d’un faux suspense », a-t-il estimé.
Sur son compte X, mardi, l’animateur fraîchement licencié s’en prend pêle-mêle à des candidats de partis nationalistes comme à des journalistes du Figaro ou encore de Cnews, à qui il semble faire porter la responsabilité.
Bravo à @PascalPraud, @ZemmourEric, @MLP_officiel, @EugenieBastie, @ELevyCauseur, @rabbidelphineH etc… Cette victoire, c’est avant tout la vôtre ! 🥂🥳 https://t.co/tnjNDrQOub
— Guillaume Meurice (@GMeurice) June 11, 2024
« Cette décision, je l’ai prise pour déloyauté répétée à l’égard de l’entreprise », a justifié la présidente de Radio France, Sibyle Veil, dans un mail envoyé au personnel. « Ni la liberté d’expression, ni l’humour, n’ont jamais été menacés à Radio France », a-t-elle assuré, en reprochant à M. Meurice d’avoir « envenimé la polémique des mois durant ».
Guillaume Meurice avait eu le 16 mai un entretien préalable à un possible licenciement avec les ressources humaines de Radio France, puis était passé en commission de discipline le 30 mai, avant la décision annoncée mardi.
Les « conséquences de son obstination »
Figure de l’émission Le grand dimanche soir, présentée par Charline Vanhoenacker, M. Meurice avait été écarté de l’antenne le 2 mai, quatre jours après avoir réitéré ses propos polémiques sur M. Netanyahu tenus une première fois fin octobre.
Il l’avait comparé à une « sorte de nazi mais sans prépuce », ce qui lui avait valu des accusations d’antisémitisme et une plainte, finalement classée sans suite. Ces propos avaient également valu à Radio France une mise en garde de l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel.
« En réitérant finalement ses propos à l’antenne en avril, Guillaume Meurice a ignoré l’avertissement qu’il avait reçu, la mise en garde de l’Arcom et détourné la décision du procureur » de classer la plainte sans suite, a argumenté Mme Veil. « Il ne nous a pas laissé d’autre choix que de tirer les conséquences de son obstination et de sa déloyauté répétée », a-t-elle jugé.
La suspension de Guillaume Meurice avait provoqué une grève à France Inter le dimanche 12 mai. Fin mai, les syndicats de Radio France et la rédaction de France Inter avaient demandé à leur direction de renoncer « à une décision de licenciement » de l’humoriste, estimant que cela « créerait un précédent grave » pour « la liberté d’expression ».
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