Un campement de gens du voyage, composé de dizaines de caravanes, s’est de nouveau installé sur le parking du personnel de l’université Bordeaux Montaigne depuis début mars. Les étudiants sont révoltés. Entre les chiens errants, les diverses tensions verbales, le détournement de l’alimentation électrique de l’université et la dégradation des lieux, leurs doléances sont nombreuses.
Sur le campus universitaire bordelais, la cohabitation entre les gens du voyage et certains étudiants est tendue et ces derniers craignent pour leur sécurité, rapporte Le Figaro. À tel point qu’un syndicat étudiant a lancé une pétition, dans le but de ne pas voir de nouveaux campements prendre possession des lieux, comme c’est le cas depuis plusieurs années.
Un « sentiment d’insécurité » au sein de la population estudiantine
Un « sentiment d’insécurité » règne aux abords de l’université, explique à nos confrères l’UNI (l’Union nationale interuniversitaire), un syndicat étudiant de Bordeaux. Ces gens du voyage « s’installent sur les parkings de la fac », alors même que les étudiants ont « déjà du mal à se garer », déplore-t-il. De plus, « ils utilisent les locaux et les toilettes, plusieurs personnes nous ont relaté des intimidations », mentionne encore le syndicat d’opposition, ajoutant que ce sentiment d’insécurité « s’ajoute à celui qui existe déjà en raison de la présence de militants d’extrême gauche ».
« On ne peut pas passer au milieu sans qu’il y ait des chiens qui aboient, qui protègent leurs caravanes. On peut se prendre deux, trois réflexions, c’est déjà arrivé », confie une étudiante. Une autre estime que ce campement n’a « rien à faire au milieu d’une fac » et pointe le fait qu’ils font du quad de façon dangereuse dans le couloir piéton menant aux amphithéâtres et aux foyers des étudiants, et ce, sans se soucier de la sécurité d’autrui. « Cela me révolte de voir cela, ils font ce qu’ils veulent ! » s’agace de son côté Dominique Organ, le président de ce syndicat étudiant. « Il n’y a aucune sécurité et la présidence continue à tout mettre sous le tapis en faisant la politique de l’autruche », dénonce-t-il par ailleurs.
« Une enseignante a été agressée verbalement et des étudiants se sont plaints des chiens plus ou moins attachés qui circulent sur le campus », a quant à elle indiqué l’université de Bordeaux Montaigne.
Des dégâts matériels à la charge de l’université
Pour couronner le tout, ces incidents s’accompagnent de dégâts matériels, qui représentent une charge coûteuse pour l’université. Les infrastructures sportives sont notamment dans un état déplorable après une longue occupation de ces personnes, empêchant par la suite toute pratique sportive.
« On a des installations électriques qui peuvent être dégradées ou des installations d’eau qui se branchent un peu là où ils trouvent une brèche. Parfois, c’est à l’université, parfois c’est au Crous, parfois sur le réseau du tram », détaille auprès d’Europe 1 Kevin d’Agneaux, le directeur de cabinet du président de Bordeaux Montaigne. De surcroît, l’université doit à chaque fois engager des procédures d’expulsion.
Une pétition pour « dire stop » à l’occupation illégale du campus
Une pétition a donc été lancée par l’UNI Bordeaux pour « dire stop » à l’occupation illégale de ce campus par les gens du voyage. Selon Le Figaro, plus de 200 personnes l’ont déjà signée. Le syndicat réclame en outre « des mesures fortes de la part du préfet de la Gironde », est-il indiqué sur cette pétition, afin que les lieux soient libérés, notamment les campus bordelais de Montesquieu et Bordeaux Montaigne.
Le syndicat souhaite par ailleurs une augmentation des effectifs de sécurité, ainsi que l’installation de caméras de vidéosurveillance, et veulent par-dessus tout que ces gens « soient empêchés de revenir après leur départ », précise Le Figaro.
Se doter de mobilier urbain anti-invasion
La direction de l’université souligne que son seul moyen d’action est « de multiplier les signalements et les plaintes auprès des forces de l’ordre, tout en faisant un travail de médiation ». Elle signale néanmoins un dialogue parfois « complexe », selon « les groupes qui s’installent ».
Un budget de 400.000 euros a été voté par l’institution l’année dernière, dans le but de se doter de mobilier urbain anti-invasion, car la priorité est de « sécuriser les abords des bâtiments en anticipant les déplacements et les intrusions à d’autres endroits ». Toutefois, cette enveloppe devrait augmenter en 2024, afin de voir s’achever les premiers chantiers au cours de cette année.
En ce moment, trois agents de sécurité sont chargés de surveiller le campus au quotidien, et lorsque cela est nécessaire, ils sont dotés de renfort, entre autres le soir et les week-ends.
Concernant le campement qui se trouve actuellement sur le campus, la préfecture de la Gironde a confirmé à nos confrères avoir été saisie d’une demande d’intervention de la force publique. L’évacuation des lieux devrait être effective au cours de la semaine prochaine.
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