Le Parlement britannique a adopté mardi une loi controversée contre l’immigration illégale, qui restreint drastiquement le droit d’asile, au point d’être, critique l’ONU, en contradiction avec le droit international sur les réfugiés.
Le gouvernement a érigé en priorité la lutte contre l’immigration illégale et a promis de « stopper » les arrivées par la Manche de migrants à bord de petites embarcations.
En vertu de la nouvelle loi, les migrants arrivés de manière illégale sur le territoire britannique ne pourront plus demander l’asile dans le pays. Le gouvernement veut aussi que les migrants, après avoir été placés en détention, soient rapidement expulsés, soit vers leur pays d’origine, soit vers un pays tiers tel que le Rwanda, d’où qu’ils viennent.
Très critiqué jusque dans la majorité, le projet de loi est resté bloqué des semaines au Parlement, la Chambre des Lords ayant réclamé de nombreux amendements, notamment des limites à la détention des enfants et des protections contre l’esclavage moderne. Le texte a été finalement adopté dans la nuit de lundi à mardi et doit désormais simplement être promulgué par le roi Charles III, une formalité.
L’ONU a vivement condamné la loi, disant qu’elle est « en contradiction » avec les obligations du Royaume-Uni au regard du droit international sur les droits humains et les réfugiés. Les migrants n’auront « aucune garantie de pouvoir bénéficier d’une protection dans le pays » où ils seront expulsés, dénonce l’ONU.
En 2022, plus de 45.000 migrants ont traversé la Manche, surtout depuis la France, à bord de petites embarcations, un record. Ils sont plus de 13.000 à avoir fait la traversée depuis le début de l’année. Au premier trimestre, il s’agissait principalement d’Afghans.
Le gouvernement accuse les migrants venant illégalement de « sauter la file d’attente » au détriment de ceux qui arrivent par des « voies sûres » ou légales. Mais « la plupart des personnes fuyant la guerre ou la persécution n’ont pas accès à des documents comme les passeports ou les visas », répond l’ONU.
Londres a aussi passé un accord l’an dernier avec le Rwanda pour y envoyer des migrants en situation illégale, mais aucune expulsion n’a encore eu lieu. Un premier vol prévu en juin 2022 avait été annulé après une décision de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH). Fin juin, la justice a déclaré illégal ce projet, mais le gouvernement a immédiatement annoncé un recours.
Pour muscler sa lutte contre l’immigration illégale, Londres a également signé un accord en mars avec Paris prévoyant un financement britannique afin d’appuyer les efforts de la France pour empêcher les départs vers l’Angleterre.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.