Le 9 septembre, des dizaines de civils ont été tués après l’attaque d’une localité du nord du Mali par des djihadistes affiliés à l’organisation terroriste État islamique (EI) et des combats avec d’autres groupes armés de la région, y compris des djihadistes rivaux, ont indiqué un élu local et un responsable de groupe armé.
Talataye, située à environ 150 km de Gao, est régulièrement le théâtre de combats depuis le début du conflit malien en 2012, étant donné sa situation à la confluence des zones d’influence de différents groupes armés.
Un élu local et un responsable du MSA (Mouvement pour le salut de l’Azawad) s’exprimant sous couvert d’anonymat ont fait état vendredi, l’un de 45 civils tués, l’autre de plus de 30. Ils ont fait état de l’incendie d’habitations et du marché. Un humanitaire a parlé de plusieurs dizaines de civils tués.
L’élu local et le responsable du MSA ont tous deux fait état d’un retrait, au moins partiel, des combattants de l’EIGS (État islamique dans le Grand Sahara). « Actuellement nous contrôlons la ville, et le GSIM une autre partie », a dit le responsable du MSA.
30 civils tués à Talataye
« Ce qui nous inquiète vraiment c’est la situation humanitaire, les populations sont abandonnées à elles-mêmes », a indiqué l’élu local sous couvert d’anonymat pour des raisons de sécurité.
« Il y a eu plus de 30 civils tués à Talataye. Les djihadistes de l’EIGS ont brûlé le marché et plusieurs habitations. Il y a de nombreux déplacés civils aussi », a déclaré un responsable du Mouvement de salut de l’Azawad (MSA), l’un des groupes armés impliqués dans les combats.
« La situation sur place est très difficile selon les témoins. Les combats entre les différents groupes djihadistes ont entraîné la mort de plusieurs dizaines de civils. Des blessés qui n’ont pas pu être assistés sont morts par la suite », a complété anonymement un humanitaire travaillant dans la région.
Une région habitée de nomades touareg
Talataye comptait quelque 13.000 habitants en 2009, date du dernier recensement au Mali. Le GSIM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans) passe pour être très influent dans cette région majoritairement habitée de nomades touareg dahoussahak (également appelés Idaksahak).
Toute cette immense région de Gao et de Ménaka, plus à l’est, est la proie depuis des mois de combats mettant aux prises des djihadistes entre eux ou les djihadistes avec d’autres groupes armés essentiellement touareg.
L’EIGS, créé d’une scission avec d’autres groupes djihadistes en 2015, a prospéré ces dernières années dans une zone d’action limitée aux bandes frontalières entre Mali, Burkina Faso et Niger. Le groupe, qui a largement recruté dans des communautés nomades historiquement marginalisées par les États centraux, s’est rendu coupable de nombreux massacres de civils, notamment à Seytenga au Burkina Faso où 86 civils ont été tués en juin dernier.
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