Le navire italien Grande America, qui a sombré le 12 mars, contenait 1 050 tonnes de matières dangereuses, selon l’inventaire détaillé de la cargaison rendu public jeudi par la préfecture maritime de l’Atlantique.
La liste détaillée du chargement a été communiquée à cinq associations environnementales lors d’une réunion à Brest avec le préfet maritime de l’Atlantique, avant d’être publiée sur internet. Dès le lendemain du naufrage, la préfecture maritime (Premar) avait dressé un premier inventaire, parlant de 365 conteneurs dont 45 répertoriés comme contenant des matières dangereuses.
Il y a un an jour pour jour je le croisais sur une plage de l’île d’Oléron, aujourd’hui les seules choses que je risque de croiser sont des résidus d’hydrocarbures, des oiseaux mazoutés… #GrandeAmerica
Il est urgent de défendre notre environnement! pic.twitter.com/TS0VDBjOlQ— Geron Nina (@GeronNina) 19 mars 2019
Parmi ces matières répertoriées par le code maritime international des matières dangereuses, figuraient 85 tonnes d’hydrogénosulfure de sodium utilisé notamment dans l’industrie du cuir, 62 tonnes de résine, 16 tonnes de substitut de térébenthine (White Spirit), 720 tonnes d’acide chlorhydrique, 25 tonnes de fongicides ou 9 tonnes d’aérosol.
Grande America : « La préfecture indiquait que sur les 365 conteneurs à bord, 45 contenaient des matières dangereuses dont 100 tonnes d’acide chlorhydrique et 70 d’acide sulfurique. De quels produits sont chargés les conteneurs restants ? », demande @StephaneBuchou.#DirectAN #QAG pic.twitter.com/bWquI0Y7si
— LCP (@LCP) 19 mars 2019
Parmi les matières considérées comme non dangereuses, 5 conteneurs de lubrifiants, 2 tonnes de pneus, 18 tonnes d’engrais ou encore 24 conteneurs d’acier. Sur les 2 100 véhicules transportés, le chargement contenait 190 poids lourds, 22 bus ou 64 engins de chantier.
Du côté des carburants, outre les 2 200 tonnes de fioul lourd déjà annoncés, le Grande America transportait 190 tonnes de diesel marin et 70 000 litres d’huile.
« Des informations complémentaires ont été demandées à Grimaldi Group (l’armateur)« , a précisé la Prémar dans un communiqué.
#GrandeAmerica #pollution
Les nappes se rapprochent des côtes
Le récit de #MichelPerrier avec nos équipes en régions pic.twitter.com/ZxrznqMdU4— JT du WE de France 3 (@JTweFrance3) 17 mars 2019
Pour Jacky Bonnemains, de l’association Robin des Bois, « c’est la première fois dans l’histoire de l’accidentologie maritime qu’un inventaire aussi détaillé est rendu public ».
« Tout est inquiétant dans cet inventaire », a-t-il estimé, « aussi bien les matières dangereuses que non dangereuses, avec probablement des ordinateurs, des pièces de rechange automobile, même un véhicule à hydrogène hautement explosif (au contact de l’air) et nous avons 55 conteneurs dont on ignore le contenu ».
Y-a-t-il des sources radioactives scellées à bord du #GrandeAmerica ? Le représentant de Robin des Bois a posé ce matin la question au Haut Comité pour la Transparence et l’Information sur la Sécurité Nucléaire. https://t.co/hUQp2g5iYK#grande_america #hctisn
— Robin des Bois (@robindesbois_tw) 19 mars 2019
L’association Robin des Bois a annoncé avoir déposé plainte ce jeudi à Brest contre l’armateur Grimaldi et le commandant du navire.
Nicolas Tamic, du Cedre, spécialisé dans les pollutions accidentelles des eaux, s’est voulu rassurant, rappelant notamment que l’acide, « plongé dans un élément liquide et notamment dans autant d’eau se dilue ».
Chacune des trois organisations a posté un message sur leur page Facebook : elles indiquent vouloir s’unir « pour prévenir cette catastrophe. » Sea Shepherd, le Biome et Darwin Coalitions « préparent un plan d’action pour sauver le vivant » https://t.co/89qBaygj6l
— Sea Shepherd France (@SeaShepherdFran) 15 mars 2019
« On est dans une zone où il y a très très peu de courants et en plein dans une grosse bulle anticyclonique. Nous n’avons donc pas de vent ce qui fait que la pollution reste sur place, mais elle n’est pas facile à attraper car elle est morcelée », a-t-il indiqué.
Dans un second communiqué, la Prémar a fait état de « bonnes conditions météorologiques » ce jeudi dans le golfe de Gascogne.
Et voilà, on y est, l’ #GrandeAmerica est bien arrivé en Gironde et a touché les plages d’Hourtin.
Photos via @SeaShepherdFranSi vous trouvez des animaux mazoutés, merci de prévenir le centre Alca Torda au 06.82.20.00.10 pour une prise en charge rapide pic.twitter.com/jcsPQbbvYS
— C.line (@un_hic) 16 mars 2019
Les remorqueurs espagnols Alonso de Chaves et Maria de Maetzu, ainsi que le VN Partisan sont positionnés à la verticale de l’épave, « où une irisation de surface parsemée d’amas de fioul lourd est toujours visible », précise-t-elle. Les BSAA Argonaute et VN Sapeur, le BSMA Rhône, le Ria de Vigo et le TSM Kermor sont par ailleurs toujours engagés sur la pollution initiale émise et qui a dérivé.
[#GrandeAmerica] Poursuite des opérations : plus d’une centaine de personnes @MarineNationale @EMSA_LISBON et espagnoles #BiscayePlan en mer pour lutter contre la pollution. Découvrez l’ensemble des moyens engagés #AEM@Min_Ecologie @SGMer @FdeRugy @salvamentogob pic.twitter.com/MPmLeZgVBm
— Premar Atlantique (@premaratlant) 21 mars 2019
La barge TSM Dora, affrétée par l’armateur, est arrivée sur place. Deux autres navires également affrétés par Grimaldi ont par ailleurs récupéré « 3 conteneurs de produits alimentaires, dont un en très mauvais état », selon la Premar. Un quatrième navire affrété par l’armateur, doté d’un véhicule sous-marin téléguidé, arrivera lundi sur place.
Naufrage du « Grande America » : la LPO se prépare à secourir les oiseaux mazoutés [Abonnés] https://t.co/jFGBvExIqg pic.twitter.com/9zqmhW9Yt5
— SO_LaRochelle (@SO_LaRochelle) 18 mars 2019
« À ce stade, compte-tenu des conditions environnementales au centre du golfe de Gascogne, de la distance à la côte et des résultats des modèles fournis par le comité de dérive, une arrivée sur le littoral français d’amas de fioul lourd semble très peu probable avant 10 jours », a de nouveau indiqué la Prémar.
Le Grande America a sombré le 12 mars à 333 km à l’ouest de La Rochelle par 4 600 mètres de fond après un violent incendie. Ses 27 occupants ont été secourus.
D. S avec AFP
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