L’Allemagne et l’Italie se sont dites lundi favorables à une solution diplomatique au Niger, après l’expiration de l’ultimatum ouest-africain adressé aux auteurs du coup d’État dans le pays du Sahel.
Même si l’ultimatum de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a expiré dimanche soir, « les discussions de médiation se poursuivent » avec les militaires qui ont pris le pouvoir à Niamey, a assuré un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères.
« La Cedeao a toujours souligné qu’elle épuiserait d’abord ses efforts de médiation (…), nous pensons que les efforts de médiation n’en sont qu’à leur début parce que les sanctions commencent seulement à produire leurs effets », a ajouté ce porte-parole, Sebastian Fischer, lors d’un point presse régulier à Berlin.
Il n’y a, selon lui, « pas d’automatisme » entre la fin de l’ultimatum de la Cedeao et une intervention armée au Niger. « Nous continuons d’espérer que les putschistes répondront aux efforts de médiation de l’Union africaine et de la Cedeao, et nous sommes en contact étroit avec ces deux organisations au sujet des prochaines étapes » de la crise, a-t-il encore assuré.
« Reporter l’option de la guerre le plus possible »
Côté italien, « j’espère que l’ultimatum des États de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qui a expiré hier soir, sera prolongé », a affirmé le ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani, dans un entretien publié lundi par le quotidien La Stampa.
« Il faut trouver une solution : il n’est pas dit qu’on ne trouvera pas une solution qui ne soit pas la guerre », espère-t-il. « L’Europe ne peut pas se permettre un affrontement armé, nous ne devons pas être vus comme de nouveaux colonisateurs », explique-t-il. « Au contraire, nous devons créer une nouvelle alliance avec les pays africains, qui ne soit pas basée sur l’exploitation ». « Nous devons reporter l’option de la guerre le plus possible », conclut-il.
Un coup d’État soutenu par le Mali et le Burkina Faso
Le coup d’État a été condamné par l’ensemble des partenaires occidentaux du Niger et la plupart des pays africains, mais les militaires nigériens ont reçu le soutien de leurs homologues du Mali et du Burkina Faso – également arrivés au pouvoir par des coups d’État en 2020 et 2022 et eux aussi confrontés à la violence jihadiste – qui affirment qu’une intervention au Niger serait une « déclaration de guerre » à leurs deux pays.
La perspective d’une intervention armée suscite inquiétudes et critiques. Samedi, les sénateurs du Nigeria, poids lourd de la Cedeao avec ses 215 millions d’habitants et qui partage une frontière de 1500 km avec le Niger, ont appelé le président Bola Tinubu à « renforcer l’option politique et diplomatique ».
La Cedeao et les pays occidentaux réclament un retour à l’ordre constitutionnel et la libération du président Bazoum, retenu prisonnier.
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