Lors des révoltes urbaines qui avaient secoué la France après la mort de Nahel, des milliers de messages illicites avaient été retirés des réseaux sociaux. Mais ces réseaux sociaux ont-ils réellement joué un rôle déterminant lors de ces violences ? Un groupe de travail parlementaire s’est penché sur cette question et le constat est surprenant.
Après la mort de Nahel – un jeune de 17 ans tué par un policier le 27 juin dernier à Nanterre, pour avoir refusé d’obtempérer – un groupe de travail parlementaire a été constitué afin d’« analyser à froid la place qu’ont pu occuper les réseaux sociaux » lors de ces violences urbaines, a relayé Le Point en septembre dernier. Il en est ressorti que sur ces réseaux sociaux, les appels au calme recensés étaient largement supérieurs aux incitations à la violence et à la haine.
Les appels au calme « huit fois plus importants en volume que les incitations à la violence et à la haine »
L’Assemblée nationale a récemment étudié le projet de loi porté par Jean-Noël Barrot – ministre délégué auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique – visant à « sécuriser et réguler l’espace numérique » (SREN), texte qui avait déjà été adopté par le Sénat en juillet dernier. Reprenant ainsi la proposition que le sénateur Patrick Chaize avait faite le 5 juillet lors du premier examen du texte en chambre haute, le député Victor Habert-Dassault a déposé, ce jeudi 5 octobre, un amendement visant à forcer les plateformes à retirer des contenus « incitant de manière manifeste à l’émeute, à l’atteinte aux bâtiments publics ou à l’atteinte aux personnes ».
Ce jour-là, Jean-Noël Barrot a rapporté les résultats de l’enquête menée par le groupe de travail parlementaire, ainsi que le relate France Soir ce 20 octobre. Il a indiqué que « 15% des contenus diffusés sur les principaux réseaux sociaux durant cette semaine étaient liés aux violences urbaines ».
« C’est considérable, mais ce n’est pas 100% », a-t-il pointé, précisant avoir « ensuite affiné ces données et constaté que, parmi les contenus liés aux émeutes, les dénonciations des violences et les appels au calme étaient huit fois plus importants en volume que les incitations à la violence et à la haine ».
Des « signaleurs de confiance »
Le ministre du numérique a également tenu à préciser : « Nous manquions d’éléments tangibles permettant de mesurer le rôle des réseaux sociaux lors de la semaine de la fin du mois de juin et du début du mois de juillet. »
Par ailleurs, dans les objectifs de son projet de loi, Jean-Noël Barrot a « proposé la création d’une réserve citoyenne du numérique », a encore indiqué Le Point. L’idée étant de rassembler « les associations et les acteurs engagés dans l’apaisement de l’espace numérique » et ceux-ci seront des « signaleurs de confiance ». Le but est donc de traiter « les notifications » de ces signaleurs de confiance « avec un niveau de priorité élevé ».
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