« S’il le faut, nous le sortirons du bureau des héritiers du général de Gaulle », a prévenu mercredi le député LR Aurélien Pradié à propos d’Éric Ciotti, qui compte rester président des Républicains tout en prônant une alliance avec le Rassemblement national.
Président de LR, « il ne l’est plus à l’instant où il a pris cette décision folle », a estimé M. Pradié sur France 2. « S’il le faut, nous le sortirons du bureau qui est le bureau des héritiers du général de Gaulle. C’est une question d’heures », a-t-il ajouté.
Un bureau exécutif exceptionnel du parti a été convoqué en urgence mercredi à 15h00 au siège des Républicains par la vice-présidente du parti Annie Genevard. L’exclusion d’Éric Ciotti, qui a défendu la veille une alliance avec le Rassemblement national dans la perspective des législatives anticipées du 30 juin et 7 juillet, devrait être au programme.
Eric Ciotti toujours patron de LR ? « S’il le faut, nous le sortirons du bureau des héritiers du Général de Gaulle (…) Nous prendrons les décisions qu’il faut, il n’est plus notre chef »
💬 Aurélien Pradié, député LR du Lot
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— Telematin (@telematin) June 12, 2024
Mais ce dernier, élu président des LR en décembre 2022, a assuré mardi qu’il entendait rester à son poste, lançant : « Seuls les militants pourraient me l’enlever ».
Aurélien Pradié a expliqué que lui-même « ne partirait pas » de LR. Mais, a-t-il reconnu, « tant qu’Éric Ciotti reste président des Républicains, il n’y aura pas d’étiquette LR pour les candidats qui vont s’engager ». Un gros problème pour ces candidats en terme d’image et aussi de moyens financiers d’autant plus dans une campagne éclair.
« Éric Ciotti, dehors »
« Éric Ciotti, dehors : il a trahi, il a trahi pour une circonscription, il a trahi pour être ministre de Madame Le Pen, dehors, il doit quitter ses fonctions de président mais pas seulement, il ne doit plus être adhérent de LR », s’est indigné Xavier Bertrand sur BFMTV-RMC, rappelant que Rachida Dati, Bruno Le Maire ou Gérald Darmanin ont été « virés dans la journée », lorsqu’ils ont rejoint Emmanuel Macron.
Interrogé sur la question des candidatures qui doivent être déposées d’ici dimanche à 18h00, alors que la personnalité à exclure est le chef du parti, le président de la région Hauts-de-France a lancé : « On ne va pas coexister, cohabiter au sein d’un mouvement politique ! » Et pour les candidats qui se présenteront en alliance avec le RN, « qu’ils y aillent, mais ils sont dehors et tout de suite ! »
J’entends beaucoup d’élucubrations sur la fermeture du siège LR.
J’ai pris cette décision à la suite des menaces reçues et des désordres d’hier.
Je dois garantir la sécurité du personnel.
De surcroît, aucune réunion n’a jamais été prévue au siège cet après-midi. https://t.co/YdkTikAseC
— Eric Ciotti (@ECiotti) June 12, 2024
« Question pleinement politique »
« Ce n’est pas une question juridique ou statutaire, c’est une question pleinement politique », a abondé l’ancien député LR Guillaume Larrivé, proche d’Éric Ciotti, sur franceinfo.
Selon un des porte-parole de LR, Vincent Jeanbrun sur LCI, les statuts du parti « permettent de décider qu’un adhérent, quel qu’il soit puisse être sanctionné ». Il doit être « exclu » au moyen d’un vote « à l’unanimité ». « S’il y a le moindre atermoiement cet après-midi, alors effectivement LR risque d’imploser », a-t-il insisté.
Les modalités d’exclusion du député des Alpes-Maritimes, « c’est de la cuisine », a balayé sur BFMTV-RMC le patron des députés LR Olivier Marleix, pour qui M. Ciotti doit « faire preuve d’un minimum de sens de l’honneur » et « doit quitter ses fonctions ». Et aux législatives, LR présentera « des candidats dans toutes les circonscriptions, y compris la sienne », a-t-il prévenu.
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