« On ne critique pas quelqu’un qui est sur un lit d’hôpital », a déclaré lundi l’avocat de la septuagénaire blessée dans une charge de police à Nice samedi, jugeant « grossiers et indélicats » les commentaires du chef de l’État estimant qu’elle n’avait rien à faire dans un périmètre interdit.
« Au-delà du débat juridique, ces propos sont grossiers et indélicats », a commenté Me Arié Alimi, qui doit formaliser la plainte de la famille dans la journée. « Ça me rappelle un peu les propos de Robert Pandraud à l’égard de la famille de Malik Oussekine », a-t-il ajouté, dans une référence au ministre délégué à l’Intérieur après les manifestations étudiantes de 1986 qui avait fait un mort.
Septuagénaire gravement blessée hier à #Nice : son avocat annonce qu’une plainte est déposée par sa famille pour « violence volontaire en réunion avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique et sur personne vulnérable »#GiletsJaunes. #Macron#ActeXIX#Acte19 pic.twitter.com/zfbZTdzQs9
— Pablo Neruda (@Pabloneruda54) 24 mars 2019
« On ne critique par quelqu’un qui est sur un lit d’hôpital et nos aînés ont le droit d’exprimer leurs convictions politiques », a ajouté Me Alimi.
Dans une interview à Nice-Matin lundi, Emmanuel Macron a souhaité « un prompt rétablissement, et peut-être une forme de sagesse » à la septuagénaire. Geneviève Legay, 72 ans, porte-parole d’Attac dans les Alpes-Maritimes, est toujours hospitalisée pour de multiples fractures du crâne et une enquête judiciaire en cours pour rechercher la cause des blessures.
« Quand on est fragile, qu’on peut se faire bousculer, on ne se rend pas dans des lieux qui sont définis comme interdits et on ne se met pas dans des situations comme celle-ci« , a estimé le chef de l’État.
L’avocat de la LDH affirme que « le préfet des Alpes-Maritimes a donné à l’hôpital des instructions extrêmement fermes de ne pas communiquer à l’extérieur, y compris avec la famille [de Geneviève Legay] qui a beaucoup de mal à obtenir des informations ».https://t.co/lo54Gz3HpQ
— Sylvain Ernault (@SylvainErnault) 24 mars 2019
« Ça suffit de taper sur la police! Il y avait une interdiction de manifester. Je souhaite un prompt rétablissement à cette dame qui (…) qui aurait pu parfaitement manifester à 14H00 là où c’était autorisé », a également considéré le maire Les Républicains (LR) de Nice Christian Estrosi, accusé par ses détracteurs d’avoir surmédiatisé les risques dans une ville où les « gilets jaunes » ont toujours manifesté dans le calme.
Contesté par l’avocat de la dame, le président #Macron « souhaite un prompt rétablissement à la personne blessée à #Nice lors de l’#ActeXIX,
pas moins de… » sagesse! » Le président annonce que « la Police n’était pas au contact! »#Elysée #GiletsJaunes #Senat #AssembléeNationale pic.twitter.com/EiD1yF8ccQ— Didier REMER (@DidierREMER) 25 mars 2019
« Qu’il y ait une interdiction de manifester, que la manifestation soit faite sans déclaration, cela importe peu : du point de vue du droit, la question est de savoir si la charge des forces de l’ordre était proportionnée, ou pas et si l’infraction (de la part des policiers) est constituée », a de son côté souligné Me Alimi.
#ActesXIX
Geneviève Legay, la femme âgée blessée à #Nice samedi lors d’un rassemblement de #GiletsJaunes, est «aujourd’hui dans un état extrêmement grave», a déclaré dimanche 24 mars Arié Alimi, avocat et membre de la Ligue des Droits de l’Homme. pic.twitter.com/dradKI48qy— Le Chien Déchaîné (@LeChienDechaine) 24 mars 2019
Il doit déposer plainte pour « violence en réunion avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique contre personne vulnérable », et contre le préfet.
Une vingtaine d’associations ont appelé à manifester lundi à 18H00 place Garibaldi, là où Geneviève Legay a été blessée.
D. S avec AFP
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