Travailler dur : un antidote aux fausses promesses de confort

Je me suis récemment retrouvé dans une mauvaise passe émotionnelle.

Ce marasme particulier se caractérisait par une aversion pour les choses que je savais qu’il fallait que je fasse et se traduisait, comme on peut s’y attendre, par une incapacité à apprécier (sans culpabilité) les choses qui me procuraient normalement du plaisir.

Les astuces habituelles pour me sortir de cette situation n’ont pas fonctionné. Mon cerveau trop analytique s’épuisait à chercher une solution à un problème trop flou.

Puis, peu à peu, au fil de plusieurs conversations avec ma femme, le problème s’est révélé. Mon problème était que j’étais sous le contrôle de cette petite voix dans ma tête qui me disait que la meilleure vie est celle qui recherche la facilité.

Confort et tentation

Au lieu de rechercher les défis et l’aventure, j’étais attiré par les promesses de confort et de facilité. Mais la facilité, en réalité, n’est jamais assez facile – c’est le grand mensonge qui se trouve au cœur de la facilité. Dès que quelque chose semble facile, la prochaine chose un peu plus difficile dans votre vie devient comme un caillou dans la chaussure.

Si vous suivez cette voie trop longtemps, tout ce qui va du rangement des vêtements au fil dentaire en passant par la réponse à un mail vous semblera bien trop fastidieux au regard de ce que vous pourrez en retirer.

La plupart d’entre nous ne choisissent pas explicitement le confort et la facilité comme principes directeurs, mais glissent plutôt vers cet état à la recherche de quelque chose de mieux. Malheureusement, ce ne sont pas de bons guides. Leurs promesses sont minces et rapidement dépassées. Mais pire encore, ils créent un piège. Si l’on cherche le confort, tout ce que l’on obtient, c’est un sentiment grandissant de lourdeur et de lassitude devant tout le travail à effectuer.

Travail et simplicité

Ironie du sort, la pensée qui m’a permi de sortir de cet état de démotivation a été de décider qu’à partir de maintenant je travaillerais plus dur. Non seulement je travaillerais dur, mais je ferai le point sur mes heures de travail. Je prendrai sur moi de me dépasser pour aller au-delà de ce qui est considéré comme un effort raisonnable.

Pourquoi ne pas viser une cible plus facile et avancer à petits pas vers mon objectif ? La réponse, je crois, est que l’idée d’éviter l’inconfort est ancrée dans l’état d’esprit des objectifs facilement réalisables. En d’autres termes, il s’agit d’une philosophie centrée sur le confort.

C’est cette philosophie qui m’a permis d’en arriver là, en réduisant peu à peu mon monde, mes objectifs et moi-même.

D’un autre côté, il y a quelque chose de glorieux, simple et attrayant dans une période de dur labeur. Elle met votre esprit à l’épreuve, met votre endurance au défi et vous permet de construire quelque chose de nouveau. J’aimerais partager avec vous une liste de changements positifs que vous pourriez apprécier en embrassant le travail acharné plutôt qu’en le fuyant. Certains sont évidents, mais mon expérience me dit que nous avons tous besoin d’un rappel de temps en temps pour ne pas perdre le nord.

Ma liste de points positifs

Voici quelques-uns des principaux avantages qu’il y a à travailler dur plutôt que de se la couler douce.

Un chemin vers le succès contrôlable

Les recherches menées par Angela Duckworth et publiées en 2007 dans le Journal of Personality and Social Psychology débouchent sur la conclusion que la « détermination » (que l’on peut définir comme étant la capacité à travailler dur et longtemps pour atteindre un objectif) est un puissant indicateur de réussite dans de multiples domaines. Parmi les autres facteurs fondamentaux figurent le talent et le quotient intellectuel, mais comme le travail est la variable sur laquelle nous avons le plus d’influence, il est logique que, pour la plupart des personnes qui cherchent à réussir, le travail soit le levier sur lequel il faut se concentrer.

Un temps de loisir mieux apprécié

Il y a peu de choses plus douces dans la vie qu’une récompense bien méritée. Lorsque vos loisirs viennent après une période de travail acharné, les plaisirs du repos et de la nouveauté sont exacerbés au plus haut point. En fait, plus vous travaillerez dur, moins vous devrez consacrer de temps et d’efforts à vous divertir. Les plaisirs simples de la vie chanteront plus fort que jamais face au contraste d’un effort concentré.

Un plus grand respect de soi et une plus grande confiance en soi

L’un des principaux obstacles au développement personnel est le manque de confiance en soi. Si, par le passé, vous n’avez pas réussi à tenir les promesses que vous vous étiez faites, il est facile de prédire que cela se reproduira. Au fil du temps, cela se traduit par une marche lente mais régulière vers des objectifs moins nombreux et moins ambitieux, afin de se protéger d’une nouvelle déception. D’un autre côté, un ou deux mois de travail acharné vous donne instantanément un regain de confiance et vous commencez à vous considérer comme une personne capable d’aller de l’avant et d’accomplir le travail qui doit être fait.

Moins de stress grâce à une plus grande clarté

Il va sans dire que l’objectif d’un travail acharné n’est pas simplement d’accomplir de grandes prouesses ou de mieux profiter du temps passé hors du travail, mais plutôt de trouver un plaisir tranquille dans le travail lui-même. Comment cela est-il possible ? Si vous êtes en plein marasme, il peut vous sembler désuet de parler de plaisir au travail. Mais croyez-moi, il y a la lumière au bout du tunnel. Lorsque vous travaillez dur pour atteindre un seul objectif, vous commencez à ressentir un sentiment de clarté et d’utilité qui vous remonte le moral et, presque comme par magie, repousse l’agitation qui occupe vos pensées lorsque vous êtes moins occupé.