Le Français par la seule force des courants en quittant la petite île d’El Hierro, dans les Canaries, d’où il espère rallier les Caraïbes en trois mois.
« J’ai un temps formidable avec une houle d’un mètre et je me déplace à 2 ou 3 km/h. Pour l’instant, ma capsule se comporte très, très bien et j’ai des vents favorables annoncés jusqu’à dimanche », a dit au téléphone à l’AFP ce sportif septuagénaire qui préparait sa tentative depuis des mois dans le petit chantier naval d’Arès, sur le bassin d’Arcachon, dans le sud-ouest de la France.
Trois mètres de long, 2,10 m de diamètre et un poids de 450 kg à vide : son tonneau aux airs de capsule spatiale, avec sa forme oblongue et ses côtés biseautés, est construit en contre-plaqué époxy, procédé qui durcit la matière pour la faire résister à l’assaut des vagues, et accessoirement aux attaques éventuelles d’orques.
À l’intérieur, sur 6 m2 d’espace de vie, un coin couchette, un coin cuisine, un bureau des cartes et un côté stockage. Au sol, un hublot pour voir les poissons.
L’ancien militaire parachutiste, qui a baroudé en Afrique où il a également travaillé comme pilote privé et conservateur de parc national, est déjà prêt pour la Saint-Sylvestre : « J’ai emmené un petit Sauternes (un vin liquoreux français, NDLR) et du foie gras ». Avant d’embarquer, il avait aussi prévu une bouteille de Bordeaux Saint-Emilion pour fêter ses 72 ans le 14 janvier.
L’aventurier espère que les courants le porteront naturellement, sans recours à une voile ou des rames, jusqu’aux Caraïbes : « peut-être les Barbades, mais j’aimerais bien une île française comme la Martinique ou la Guadeloupe. ce serait plus facile pour les papiers, et pour ramener le tonneau », dit-il.
Pour la science, le septuagénaire doit aussi larguer des balises de la JCOMMOPS (organisation internationale qui observe les océans) afin d’étudier les courants. Et il fera lui-même l’objet de tests sur la solitude en milieu clos. Même le vin sera à l’épreuve: du Bordeaux dans une amphore en terre cuite sera comparé au même vin resté à terre.
L’aventure, sponsorisée par le fabricant girondin de tonneaux Boutes, repose sur un budget de 60.000 euros, rassemblés notamment grâce à du financement participatif.
D.C avec AFP
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