Quelque 245 ressortissants français et étrangers récemment évacués du Soudan ont atterri mercredi matin à l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle dans un avion affrété par les autorités françaises, a constaté l’AFP.
Le Boeing 777-300 d’Air France, en provenance de Djibouti, s’est posé sur le tarmac vers 07h30 heure locale (5h30 GMT). Parmi les passagers figuraient 195 Français, mais aussi des Néerlandais, des Italiens, des Néo-Zélandais, des Marocains ou encore des Soudanais, a-t-on appris auprès du Quai d’Orsay.
245 personnes ont atterri ce mercredi à l’aéroport de #Roissy, près de #Paris, après avoir été évacuées du #Soudan ??.
Parmi elles, 195 Français ⤵️ pic.twitter.com/Em7HBwyE3B
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« On a vécu une semaine de chaos. C’était improbable qu’il n’y ait pas eu de mort (parmi les évacués). Il y a quelques blessés qui vont bien. C’était extrêmement compliqué. On a travaillé jour et nuit. On a eu une dose de chance », a expliqué Franck Haaser, conseiller coopération à l’ambassade de France, descendu de l’avion en tenant la main de ses deux jeunes enfants. « Tout le monde a eu peur. (…) Les tirs, c’est dans toute la ville (de Khartoum). L’intensité des combats fait qu’il y a des balles perdues partout », a-t-il souligné.
« Il y a des gens dans cet avion qui ont tout laissé derrière eux »
Également présent parmi les évacués mercredi, Nicolas Forgeard-Grignon, consultant en agriculture, était en voyage d’affaires au Soudan : « On a eu la chance de revenir exactement avec ce qu’on avait en partant. Mais ce n’est pas le cas de tous les gens qu’on a rencontrés. (…) il y a des gens dans cet avion qui ont tout laissé derrière eux », a-t-il expliqué.
Le Soudan connaît depuis onze jours de sanglants combats entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du Soudan, et son adjoint devenu rival, le général Mohamed Hamdane Daglo, qui commande les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). Les combats ont fait plus de 459 morts et plus de 4000 blessés, selon l’ONU. Un cessez-le-feu de 72 heures conclu sous l’égide des États-Unis entre mercredi dans son deuxième jour, mais il reste fragile, des combats et des raids aériens se poursuivant à Khartoum.
? DIRECT? – « Des missions extrêmement difficiles qui se déroulent dans un pays qui est en guerre. »
Catherine Colonna, ministre des Affaires étrangères, a accueilli ce matin à Paris des ressortissants français qui arrivent du Soudan.
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Évacuations par avion « terminées »
Présente à l’atterrissage, la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna a expliqué aux journalistes présents être venue pour dire « bienvenue » à tous les évacués et « rendre hommage » au corps diplomatique et aux forces armées impliqués dans les opérations d’évacuation.
« Nous avons profité d’accalmies (pour mener les évacuations, NDLR), mais il y a toujours eu des tirs. Ils n’ont jamais totalement cessé. Donc il faut procéder avec beaucoup de précaution », a-t-elle raconté avant l’arrivée des passagers. Les évacuations par voie aérienne conduites par la France sont « terminées », a indiqué Mme Colonna.
Une frégate française, La Lorraine, est en revanche en mer Rouge pour participer aux évacuations organisées par l’ONU entre Port-Soudan et Djeddah en Arabie Saoudite.
538 personnes évacuées
La France a évacué au total 538 personnes, dont 209 Français, du Soudan, avait annoncé mardi le président Emmanuel Macron, en détaillant l’opération « Sagittaire » montée par Paris. Quelque 150 militaires ont été mobilisés : « des éléments de protection, d’autres de reconnaissance, de soutien logistique et des personnels médicaux », dans une « situation volatile », où les deux camps « continuent de faire la guerre, même pendant les trêves », selon l’état-major des armées françaises. L’un d’entre eux a été blessé au cours de l’opération.
Malgré la trêve en cours depuis mardi, des affrontements autour de « lieux stratégiques » à Khartoum ont « largement continué et parfois même se sont intensifiés », a affirmé mardi soir devant le Conseil de sécurité le chef de la mission de l’ONU au Soudan, Volker Perthes, depuis Port-Soudan (est), où l’ONU a relocalisé une partie de son personnel.
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