Bordeaux : il porte secours à une femme agressée dans la rue et reçoit deux coups de couteau

Un quadragénaire bordelais a été pris à partie par un groupe d’une dizaine d’individus après être venu en aide à une jeune femme agressée sur les quais.

Les faits se sont déroulés dans la nuit du vendredi 17 au samedi 18 juillet au niveau du miroir d’eau, un lieu de passage et de détente emblématique de la cité girondine situé en face de la place de la Bourse, entre le quai de la Douane et le quai Louis XVIII.

Vers 1 h, Alex et deux amis s’approchent afin de remplir une gamelle d’eau pour leur chienne de quatre mois lorsqu’ils entendent un cri. « Nous étions à côté des bosquets à quelques mètres du miroir d’eau, les cris venaient du fleuve », a expliqué Alex aux journalistes du site d’information actu.fr.

Intrigué, il s’avance vers le lieu d’où lui sont parvenus les cris et est alors témoin d’« une scène d’une violence inouïe ».

« Un homme était en train de frapper violemment une femme à terre. Je l’ai vu notamment lui asséner un coup de pied dans le thorax, comme on aurait tapé dans un ballon de football sur un terrain. C’était terrible », ajoute-t-il.

Le quadragénaire décide aussitôt de prêter main forte à la victime, sans se soucier du groupe composé d’une dizaine de jeunes individus qui se trouve à proximité, et s’élance vers l’agresseur.

« Je n’ai pas réfléchi, je lui ai mis une droite. Cela aurait sans doute été plus intelligent de tenter de discuter… Mais personne autour ne semblait prêt à réagir », raconte Alex.

Six jours d’ITT

Si l’agresseur de la jeune femme a pris la fuite sans demander son reste, le groupe qui entourait le quadragénaire l’a aspergé avec le contenu d’une bombe au poivre et lui a asséné deux coups de couteau au niveau du thorax. La lame atteindra Alex près du cœur, sans toutefois toucher l’organe vital.

« J’ai eu de la chance d’après les médecins qui m’ont fait passer une échographie. Aucun organe n’a été touché. Je pense que la lame a ripé », confie le Bordelais.

L’un de ses amis, resté en retrait, a immédiatement prévenu les secours. Les pompiers se trouvaient déjà sur les lieux, occupés à prendre en charge un homme blessé au visage et à la jambe à quelques centaines de mètres de l’endroit où le quadragénaire venait tout juste d’être poignardé. « Il saignait beaucoup », affirme Alex. Selon lui, une troisième victime aurait également été agressée à proximité cette nuit-là.

Un geste héroïque sur les quais de @Bordeaux https://t.co/kLVAChw5eZ

— Actu Bordeaux (@ActufrBordeaux) July 21, 2020

« Je suis né à Bordeaux il y a 44 ans. Je n’avais jamais connu ma ville si violente. Non seulement la fréquence des agressions a augmenté, mais d’après ce que je vois, on sort aujourd’hui un couteau à toute occasion », souligne-t-il.

Hospitalisé à la clinique de Bordeaux Nord, le quadragénaire s’est vu délivrer 6 jours d’Incapacité totale de travail (ITT). Si son état n’a pas nécessité d’hospitalisation, il présente toutefois deux plaies au thorax – dont l’une profonde de plusieurs centimètres.

Choqué par la violente agression dont il a fait l’objet et par la multiplication des attaques à l’arme blanche dans les rues de la ville, il a décidé de porter plainte.  

Début juillet, trois femmes avaient été sauvagement agressées à Bordeaux. L’une d’entre elles, une étudiante de 24 ans, avait été poignardée à neuf reprises à travers la fenêtre de sa voiture. Soupçonné d’être l’auteur des trois agressions, un migrant libyen en situation irrégulière avait été appréhendé par les forces de l’ordre.

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