Emmanuel Macron a donné le ton lors de ce premier Conseil des ministres qui s’est tenu vendredi au palais de l’Élysée, en demandant aux membres du gouvernement du « travail » et des « résultats ».
« Travail, travail, travail » est le nouveau mot d’ordre martelé lors du premier Conseil des ministres qui se tient désormais dans le Salon vert, beaucoup plus petit que celui des Ambassadeurs, qui est aussi le salon de travail du président. Ainsi, « le gouvernement rassemblé, au travail ! », a lancé le président Emmanuel Macron en début de réunion devant les caméras.
Du « travail » mais également des « résultats »
Emmanuel Macron a demandé aux ministres du gouvernement Attal, d’être « des révolutionnaires » « pas des gestionnaires » pour aboutir à des « résultats, encore des résultats et toujours plus de résultats ». Concernant la méthode, le chef de l’État met en avant « la discipline », « la solidarité » et « la vitesse ». « Je ne veux pas d’états d’âme, je veux des états de service », a encore affirmé le chef de l’État, visiblement décidé à marquer son autorité sur un gouvernement resserré. « Vous incarnez le retour aux sources de ce que nous sommes, le dépassement au service du pays, l’esprit de 2017. C’est une responsabilité historique. Soyez à la hauteur. »
Le premier Conseil des ministres du nouveau gouvernement, réuni à 11h00, a duré à peine 30 minutes. Ils étaient 14 ministres vendredi autour de la table, un gouvernement resserré. Les secrétaires d’État et autres ministres délégués doivent encore être nommés « sous dizaine », a-t-on précisé. Agnès Pannier-Runacher pourrait notamment être transférée de la Transition énergétique à la Santé.
Auparavant, Gabriel Attal a transmis le flambeau de l’Éducation nationale à Amélie Oudéa-Castera, qui conserve la Jeunesse et les Sports à sept mois des Jeux Olympiques de Paris. Avant un déplacement commun dans un collège des Yvelines en début d’après-midi.
« Priorité » absolue accordée à l’école
Le Premier ministre a assuré qu’il resterait « le garant » de la « priorité » absolue accordée par Emmanuel Macron à l’école. « Nous continuerons à construire une école des droits et des devoirs où le respect de l’autorité de l’enseignant est une valeur cardinale, où les valeurs de la République ne sont pas négociables », a-t-il insisté. Le président doit s’exprimer publiquement en début de semaine prochaine, probablement lors d’une conférence de presse, pour revenir sur la nomination du plus jeune Premier ministre de l’histoire de la République, et énoncer la feuille de route pour la suite de son second quinquennat.
Désormais chargée de la Culture, Rachida Dati, ex-Garde des sceaux de Nicolas Sarkozy et figure des Républicains (LR), a été immédiatement exclue par le patron du parti, Éric Ciotti. « Chacun sait que j’aime me battre (…) n’ayez pas peur », a glissé la nouvelle ministre lors de sa prise de fonctions, soucieuse de rassurer le monde de la culture.
« L’avènement de l’Europe sera ma priorité », a déclaré de son côté Stéphane Séjourné qui, à 38 ans, devient le plus jeune ministre des Affaires étrangères, succédant à la diplomate Catherine Colonna.
Pas de cérémonie en revanche pour ceux qui conservent leur attributions : Bruno Le Maire (Finances), Gérald Darmanin (Intérieur), Marc Fesneau (Agriculture), Sébastien Lecornu (Armées), Éric Dupond-Moretti (Justice), Christophe Béchu (Transition écologique) et Sylvie Retailleau (Enseignement supérieur et Recherche)
Autre recrue venue de la droite : Catherine Vautrin qui hérite d’un grand ministère social (Travail, Santé, Solidarités). Elle a rendu hommage à Simone Veil au moment où « son texte fondateur » légalisant l’interruption volontaire de grossesse (IVG) doit être « gravé dans le marbre de notre Constitution ». L’ex-ministre de Jacques Chirac avait rallié Emmanuel Macron en 2022 mais avait vu Matignon lui échapper in extremis au profit d’Élisabeth Borne, après une fronde interne des principaux cadres de la majorité.
La liste des 14 ministres comprend aussi les macronistes Marie Lebec, première femme nommée aux Relations avec le Parlement, et Prisca Thevenot, nouvelle porte-parole du gouvernement, à la place d’Olivier Véran pressenti pour mener la liste présidentielle aux européennes. Aurore Bergé est pour sa part rétrogradée des Solidarités et des Familles à l’Égalité femmes-hommes. En attendant le reste du gouvernement, une majorité de ses membres viennent de la droite.
« Des coups politiques au service d’une politique toujours plus à droite », a dénoncé le député insoumis Éric Coquerel sur France 2, tandis que le vice-président du RN Sébastien Chenu a pointé sur franceinfo la « double tutelle dans laquelle va évoluer Gabriel Attal », entre le président Macron et son prédécesseur « Nicolas Sarkozy qui a placé ses affidés ».
Le premier secrétaire du PS Olivier Faure n’a lui pas manqué de souligner « la nomination d’une ministre mise en examen pour trafic d’influence et corruption », sans nommer explicitement Rachida Dati. L’ex-maire du 7e arrondissement de Paris est soupçonnée depuis juillet 2021 de « corruption » et « trafic d’influence passif par personne investie d’un mandat électif public » dans une enquête sur des contrats noués par une filiale de Renault-Nissan, quand Carlos Ghosn en était le PDG. Elle nie toute irrégularité.
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