La ministre britannique de l’Intérieur Suella Braverman a reçu jeudi son homologue français Gérald Darmanin pour évoquer leur coopération face à aux traversées illégales de la Manche par des migrants, dossier épineux sur lequel la coopération entre Londres et Paris s’est récemment renforcé.
Arrivé mercredi à Londres, le ministre français s’est entretenu avec Mme Braverman jeudi matin sur ce sujet qui a longtemps envenimé les relations franco-britanniques. Après plus de 45.000 traversées dans la Manche en 2022, un record, Paris et Londres ont trouvé en mars un nouvel accord prévoyant un financement britannique afin d’appuyer les efforts de la France pour empêcher les départs pour ce voyage extrêmement dangereux.
Plus généralement, alors que le gouvernement britannique accusait régulièrement d’inaction, le ton s’est apaisé entre les deux pays depuis l’arrivée en octobre de Rishi Sunak à Downing Street. « Notre coopération va de mieux en mieux, et nous sommes fermement déterminés à travailler ensemble sur nos défis communs, y compris l’arrêt des bateaux », a déclaré Suella Braverman dans un communiqué.
Une priorité depuis le Brexit
Londres, qui fait de la lutte contre l’immigration un de ses priorités depuis le Brexit, tente depuis des années de dissuader les migrants de demander l’asile au Royaume-Uni, jusqu’à présent sans grand succès.
Plus de 9000 personnes ont effectué la périlleuse traversée depuis janvier, selon les chiffres du gouvernement britannique. C’est moins que l’année dernière à la même époque, ce qui fait dire au Premier ministre Rishi Sunak que sa politique très dure commence à fonctionner, même si certains observateurs y voient surtout l’effet du mauvais temps du printemps qui a entravé les traversées.
Dans un nouveau projet de loi critiqué jusqu’à l’ONU, Londres prévoit d’empêcher les migrants arrivés par la Manche de demander l’asile. L’année dernière, le gouvernement a également fait passer une loi – pour l’instant bloquée par la justice européenne – pour envoyer des demandeurs d’asile au Rwanda.
Après Londres, le ministre français devait se rendre à Douvres pour échanger avec les services français de police aux frontières.
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