OPINION

Inscription de l’avortement dans la constitution, ou comment dire adieu à notre humanité

Comment pouvons-nous tolérer la désintégration des frontières morales en autorisant le meurtre de bébés ?
mai 4, 2024 14:11, Last Updated: mai 4, 2024 14:11
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À plusieurs reprises, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, les commandants de l’armée qui ont libéré les camps de concentration allemands ont forcé les populations locales à s’y rendre, sous bonne garde, à rencontrer certains des prisonniers et à constater par elles-mêmes l’horreur de la situation.

Pour la plupart de ces personnes, l’expérience a dû être profondément traumatisante, et l’on dit que certaines ont été poussées au suicide par la honte et le choc de la réalité.

Notre attitude face à ces gens est généralement de dire : « Ils n’ont que ce qu’ils méritent ! »

Lorsque l’on voit les images de ces lieux sur pellicule, la colère monte jusqu’à l’étouffement. Il est facile de se sentir vindicatif envers les civils qui vivaient à proximité des camps et qui ne savaient pas, ou faisaient semblant de ne pas savoir.

Avec un peu de recul, nous pourrions cependant arriver à la conclusion que la plupart d’entre eux ignoraient probablement les détails de ce qui s’y passait, la capacité humaine à se tromper soi-même et à nier les vérités désagréables est un mécanisme très développé.

La plupart des Allemands n’ignoraient evidemment pas que certains ennemis de l’État disparaissaient périodiquement, mais en ces temps difficiles, on ne se pose pas trop de questions et on préfère penser que ces suppressions étaient justifiées et exécutées avec humanité.

Joanna Howe, une professeur et militante des droits de l’homme, a été capable de montrer qu’entre 2010 et 2020, rien que dans les États de Victoria et du Queensland en Australie, 724 bébés ont survécu à l’avortement qui les visait, et ont été laissés pour mort. Affamés, assoiffés, abandonnés et seuls.

Ce n’est que la partie émergée de l’iceberg : une quantité de violations de droits de l’homme existent de façon complètement légale, et sont même saluées par nos États.

En tant que nation, nous nions complètement ces faits ou nous prétendons qu’ils n’ont pas d’importance – signe que nous avons perdu toute prétention à une quelconque supériorité morale.

Certains trouveront peut-être que ce que je dis est exagéré, mais comment oser pointer du doigt Adolph Hitler, Pol Pot ou Joseph Staline, alors que nous sommes nous-mêmes si engloutis dans le mal ?

En quoi sommes-nous meilleurs que ces villageois allemands qui ne savaient pas ce qui se passait, ou qui se persuadaient que ce n’était pas si grave et que ce genre de choses « n’arrive pas ici »?

Nous autorisons et pratiquons l’infanticide prénatal à grande échelle. Car il faut bandonner ce mot boiteux : « avortement » (tout comme l’autre mot fourre-tout de « santé des femmes ») et le nommer pour ce qu’il est.

De nombreux lecteurs penseront peut-être que je fais trop de cas de cette question, et que je néglige des menaces plus graves pour la survie de notre riche héritage civilisé. Mais à mon sens, il n’y a pas de menaces plus graves que le meurtre d’innocents, et le mensonge et la tromperie qui s’efforcent de le dissimuler.

Peut-être avons-nous une meilleure excuse que les villageois allemands : ils ont été forcés de voir les preuves réelles d’atrocités, alors que nos médias se donnent beaucoup de mal pour nous cacher la vérité sur l’ « avortement ».

À la télévision publique, vous pouvez voir toutes sortes d’émissions vétérinaires bienveillantes et assister à toutes sortes d’interventions chirurgicales sur des chiens et des chats très aimés, mais ils ne vous laisseront jamais voir un « avortement » humain, car s’ils le faisaient, le vent tournerait.

Vous auriez des problèmes avec la loi si vous faisiez à un chaton ce que certaines personnes font à des bébés.

L’inscription de l’avortement dans la constitution française

Les médias grand public ont beaucoup parlé du récent changement constitutionnel en France, et ils l’ont fait pour la plupart avec peu de détails, mais avec beaucoup de joie et d’euphorie.

Le texte de la nouvelle loi est le suivant : « La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse. »

On a beaucoup insisté sur le fait qu’une modification constitutionnelle est difficilement réversible, et c’est sans doute vrai.

Les féministes de gauche, non seulement en France mais dans tout l’Occident, exultent devant ce résultat apparemment sans compromis, tandis que les partisans de la vie sont profondément attristés et redoutent des conséquences durables et peut-être inéluctables.

Mais il y a des raisons d’espérer.

L’exhaustivité de ces mots pourrait s’avérer être une faiblesse : leur brièveté même pourrait être leur perte.

Par exemple, ils ne font pas de distinction entre les « interruptions de grossesse » précoces et tardives, et ne disent rien sur les interruptions de grossesse fondées sur le sexe. Un bébé doit-il être détruit parce qu’il n’est pas de sexe masculin ? Nous savons que cela arrive bien trop souvent.

Pour les chrétiens, mais aussi pour les vrais bouddhistes, musulmans, hindous, juifs et de nombreux non-croyants, le meurtre d’un être humain innocent reste un acte répréhensible.

Mais les gens convenables tentent souvent d’établir des distinctions au nom de sentiments d’humanité, ou d’une préoccupation pour les jeunes femmes qui sont tombées enceintes bien malgré elles, ou peut-être pour soulager leur propre conscience : Le cerveau est-il activé ? Le cœur bat-il ? A-t-on utilisé un anesthésique ?

Mais une question plus importante risque de se poser : se pourrait-il que le bébé ait été tué simplement en raison du fait qu’il n’avait pas le bon sexe? Peut-être ses parents, qui ont beaucoup d’ambition, auraient-ils préféré un garçon ?

Cette loi rencontrera des difficultés – même parmi les Français de gauche – au fur et à mesure que des cas réels de discrimination révoltante et narcissique seront révélés.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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