Israël va autoriser un « supplément minimal de carburant » qu’il juge « nécessaire pour éviter un effondrement humanitaire » à Gaza, territoire palestinien où l’armée israélienne est en guerre contre l’organisation terroriste Hamas, a annoncé mercredi le bureau du Premier ministre.
Cette annonce intervient dans un contexte de pression internationale accrue au moment où les combats s’intensifient dans le sud de la bande de Gaza. Mercredi, le secrétaire général de l’ONU a dit craindre qu’« une aide humanitaire même limitée » devienne « impossible », soulignant « les bombardements constants des forces armées israéliennes » et « l’absence d’abris ou du minimum pour survivre ».
Antonio Guterres a invoqué pour la première fois depuis son arrivée à la tête des Nations unies en 2017 l’article 99 de la Charte qui lui permet d’« attirer l’attention du Conseil » sur un dossier qui « pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la sécurité internationale ». En réaction, le ministre israélien des Affaires étrangères Eli Cohen a qualifié de « danger pour la paix mondiale » le mandat d’Antonio Guterres.
Le G7 appelle à une action « plus urgente »
Les dirigeants des pays du G7, dont des partenaires clé d’Israël, ont appelé mercredi à une action « plus urgente » face à la crise humanitaire à Gaza. L’annonce israélienne intervient deux jours après l’appel de leur principal allié, les États-Unis, à laisser davantage de carburant entrer à Gaza, la diplomatie américaine ayant évoqué des « conversations très franches ».
Depuis l’attaque sans précédent contre Israël menée le 7 octobre par le mouvement islamiste terroriste palestinien Hamas – des hommes armés avaient massacré 1200 personnes, des civils en majorité et enlevé environ 240 otages, Israël impose un « siège complet » et pilonne massivement la bande de Gaza. Nourriture, eau, carburant et médicaments n’y entrent qu’au compte-gouttes, alors qu’environ 1,8 million de personnes, soit 80% de la population, a dû quitter son logement depuis le début des hostilités. Une partie de ces déplacés ont fui les intenses combats dans le nord vers le sud, désormais également champ de bataille.
Éviter un effondrement humanitaire et l’apparition d’épidémies
« Le cabinet de sécurité a approuvé ce soir la recommandation du cabinet de guerre d’autoriser un supplément minimal de carburant », a déclaré le bureau de Benjamin Netanyahu sur X, ancien Twitter.
The minimal amount will be determined from time to time by the War Cabinet according to the morbidity situation and humanitarian situation in the Strip.
— Prime Minister of Israel (@IsraeliPM) December 6, 2023
Selon lui, cette hausse est « nécessaire pour éviter un effondrement humanitaire et l’apparition d’épidémies, dans le sud de la bande de Gaza », contrôlée par le Hamas. « La quantité minimale sera déterminée périodiquement par le cabinet de guerre en fonction de la situation sanitaire et humanitaire dans la bande de Gaza », a-t-il ajouté.
Israël avait limité les approvisionnements en carburant à Gaza depuis le début de la guerre, en raison du détournement du carburant par le Hamas à des fins militaires.
« Nous essayons d’accroître l’aide humanitaire et plus de 60.000 tonnes d’aide sont entrées via Rafah », point de passage avec l’Égypte, a expliqué à la presse Elad Goren, chef du Cogat, organisme du ministère israélien de la Défense, supervisant les activités civile dans les Territoires palestiniens.
Israël « ne sera pas un problème » à l’entrée de l’aide qui est une « question de logistique » dépendant de l’ONU, a-t-il ajouté, mettant en avant les canalisations d’eau réparées par Israël ou avec son concours et l’installation d’entrepôts à Rafah pour abriter de l’aide.
Mercredi, le bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) avait indiqué que Rafah était la seule zone de la bande de Gaza « où ont lieu des distribution limitées d’aide », en raison d’intenses combats autour de Khan Younès et des restrictions de mouvements dans le nord.
Le Hamas avait affirmé mardi que le nord de Gaza était en « état de famine, en raison de la pénurie de produits alimentaires essentiels », mais le colonel Goren a accusé le mouvement de « s’accaparer la nourriture des convois humanitaires » pour lui-même, « au lieu de le donner à la population de Gaza ».
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