Emmanuel Macron reçoit jeudi Elon Musk, le milliardaire très engagé en faveur du retour de Donald Trump à la Maison Blanche, ainsi qu’une quarantaine d’autres patrons de groupes internationaux présents à Paris pour les JO 2024, pour tenter de les « rassurer » face la crise politique française.
Lors d’un déjeuner, le président français va accueillir à l’Élysée le patron du groupe automobile Tesla, du réseau social X et de l’entreprise aérospatiale SpaceX, mais aussi James Quincey (Coca-Cola), Joe Tsai (Alibaba), Brian Chesky (Airbnb) et Shou Zi Chew (TikTok), selon une liste non exhaustive fournie par la présidence, qui précise qu’il s’agit notamment de PDG étrangers présents en France pour les Jeux olympiques, à la veille de la cérémonie d’ouverture.
L’entourage du chef de l’État a expliqué à la presse que le rendez-vous, prévu de longue date, serait l’occasion de « rassurer » les investisseurs étrangers à la lumière de l’incertitude politique créée par les élections législatives, qui n’ont débouché sur aucune majorité claire.
Il va leur « expliquer les choix qui ont été les siens, avec notamment la dissolution » de l’Assemblée nationale, et les « inviter à continuer à investir dans notre pays », a dit une conseillère présidentielle. Elle a évoqué un « mini-Choose France », du nom de ce forum annuel visant à attirer les investissements étrangers, qui a enregistré des engagements record cette année.
L’Élysée met en avant les cinq années consécutives qui ont vu la France décrocher la première place des pays européens pour les investissements étrangers, selon le baromètre du cabinet EY. Et insiste sur la nécessité de « continuité » et de « stabilité ».
« L’incertitude n’est jamais bonne »
Or, faute de visibilité sur le futur gouvernement et la politique qu’il mènera, Emmanuel Macron ne peut pas certifier aux patrons que les orientations économiques ne changeront pas.
« L’incertitude n’est jamais bonne pour l’économie. Donc oui il y a aujourd’hui beaucoup d’entreprises qui ont ralenti leurs investissements et qui attendent de savoir quelle sera la situation politique », avait dit le ministre de l’Économie Bruno Le Maire peu après le scrutin. En petit comité, il allait jusqu’à mettre en garde contre le risque que des investissements de Choose France parfois négociés pendant des années restent lettre morte.
« Le président va devoir rassurer », a d’ailleurs estimé jeudi sur la radio franceinfo le président du Medef Patrick Martin. Côté entreprises françaises aussi, « il y a beaucoup de décisions d’embauches, de recrutements, qui sont suspendues parce que le panorama politique est très inquiétant pour nous », a-t-il expliqué. Le patron des patrons français a pointé du doigt avant tout le programme de l’alliance de gauche arrivée en tête des législatives, mais sans majorité absolue, et qui revendique jusqu’ici en vain de gouverner. « Le Smic à 1600 euros nets ça peut générer jusqu’à 200.000 destructions d’emplois, des secteurs entiers s’effondreront », a-t-il averti.
La balle est « dans le camp des forces politiques »
Interrogé par l’AFP sur les engagements que pourra prendre le président dans ce contexte incertain, l’Élysée a relevé que la balle était « dans le camp des forces politiques » pour former un gouvernement. Mais une conseillère a assuré qu’Emmanuel Macron donnerait « des gages » sur le fait qu’il a, lui, « l’attractivité chevillée au corps », et que cet élément sera « non négociable » malgré les compromis que chaque camp sera appelé à faire.
Selon l’Éysée, le déjeuner doit aussi réunir Jaz-Yong Lee (Samsung) Aditya et Lakshmi Mittal (ArcelorMittal), Neal Mohan (YouTube), Mukesh Ambani (Reliance Industries) ou encore Paul Caine (Endeavo). Parmi les Français dont l’entreprise est partenaire du rendez-vous sportif, seront notamment présents Bernard Arnault (LVMH), Nicolas Namias (BPCE), Alexandre Bompard (Carrfour) et Sébastien Bazin (Accor).
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