Le Royaume-Uni va imposer une quarantaine de 14 jours aux voyageurs arrivant sur son sol afin de limiter la propagation du nouveau coronavirus, a confirmé le gouvernement britannique, détaillant vendredi une mesure controversée qui alarme notamment le secteur aérien.
Mise en oeuvre à partir du 8 juin, la mesure sera réexaminée toutes les trois semaines et doit accompagner le déconfinement progressif du pays à partir du 1er juin en cas de progrès dans la lutte contre le coronavirus.
La France a « regretté » vendredi cette décision, se disant « prête à mettre en place une mesure de réciprocité », selon une déclaration du ministère de l’Intérieur.
Protéger les Britanniques
« Alors que le monde commence à sortir de ce que nous espérons être le pire de la pandémie de coronavirus, nous devons regarder l’avenir et protéger les Britanniques en réduisant le nombre de cas qui franchiraient nos frontières », a déclaré la ministre de l’Intérieur Priti Patel lors de la conférence de presse quotidienne de Downing Street sur le coronavirus.
« Nous introduisons à présent ces mesures pour maintenir un taux de transmission bas et empêcher une deuxième vague qui serait dévastatrice », a-t-elle ajouté.
Pays le plus endeuillé au monde après les Etats-Unis, avec plus de 41.000 morts en comptant les cas suspects, le Royaume-Uni ne limite plus le nombre de sorties autorisées chaque jour depuis un peu plus d’une semaine. Les écoles doivent rouvrir en partie à partir du 1er juin.
Un formulaire à remplir
Les voyageurs devront remplir un formulaire avec leurs coordonnées à leur arrivée et ils feront l’objet de contrôles aléatoires. Les contrevenants s’exposent à une amende de 1.000 livres (environ 1.117 euros).
Des exceptions sont toutefois prévues pour les transporteurs routiers et des personnels médicaux, ainsi que pour les Irlandais, mais pas pour les voyageurs arrivant de France, comme Londres et Paris l’avaient récemment laissé entendre.
Interrogée à cet égard, la ministre de l’Intérieur a fait valoir que parmi les exceptions se trouvent les travailleurs frontaliers et ceux qui sont impliqués dans l’acheminement de produits essentiels.
L’application de traçage
Les arrivants seront également encouragés à télécharger l’application de traçage qui doit être mise en oeuvre prochainement au Royaume-Uni pour continuer de limiter la propagation du virus, selon le ministère de l’Intérieur.
Critiqué pour sa gestion de la crise, le Premier ministre Boris Johnson a promis cette semaine qu’un système de traçage efficace serait en place d’ici au 1er juin.
La quarantaine de 14 jours instaurée par Londres alarme le secteur aérien, cloué au sol par la pandémie. La compagnie Virgin Atlantic, en grande difficulté financière, a prévenu vendredi que cette mesure empêcherait ses vols de reprendre. « Avec ces restrictions, il n’y aura pas assez de demande pour reprendre les vols passagers avant août au plus tôt », a souligné une porte-parole.
Le patron de la compagnie low cost Ryanair avait récemment qualifié cette approche d’« idiote » et « impraticable ». L’association sectorielle Airlines UK a estimé qu’une quarantaine « tuerait effectivement » les voyages internationaux vers le Royaume-Uni. John Holland-Kaye, le directeur général de l’aéroport d’Heathrow, le plus fréquenté en Europe, a estimé qu’une quarantaine devait être « limitée dans le temps ».
La mesure a même suscité des critiques au sein même de la majorité conservatrice de Boris Johnson. Le député David Davis a jugé sur Twitter « non judicieu » de restreindre ainsi l’accès aux voyageurs de « pays qui ont mieux fait face au coronavirus que nous ».
Selon le ministre chargé de l’Irlande du Nord, Brandon Lewis, aucune exemption n’est prévue « pour le moment » pour les voyageurs arrivant de pays présentant de faibles taux de transmission.
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