Les corps de 17 migrants guatémaltèques et de 6 honduriens morts dans l’incendie d’un centre de détention au Mexique fin mars ont été rapatriés par avion mardi.
Au Honduras, les dépouilles ont été remises aux familles par des représentants du ministère des Affaires étrangères, après avoir été déposées au quartier général de l’armée de l’air hondurienne à l’aéroport de Palmerola, à quelque 54 kilomètres au nord de Tegucigalpa.
« Le gouvernement de la République a demandé au gouvernement mexicain de mener une enquête exhaustive sur ces événements et de condamner les auteurs de ce crime », a déclaré le ministère hondurien des Affaires étrangères dans un communiqué, au sujet de l’incendie qui a fait 40 morts, le 27 mars, à Ciudad Juárez dans le Nord du Mexique.
Les corps des 6 migrants honduriens ont été transférés depuis le Mexique à bord d’un avion de l’armée de l’air mexicaine, qui avait auparavant fait escale au Guatemala, où les dépouilles de 17 des 19 migrants guatémaltèques morts dans le même incendie ont également été rapatriées. Les cercueils seront pour la plupart enterrés dans des régions indigènes de l’Ouest du Guatemala.
« Un procès, un punition et des réparations »
Selon les autorités mexicaines, l’incendie a été provoqué par un migrant qui a mis le feu à un matelas dans la cellule qu’il partageait avec 67 autres hommes pour protester contre une possible expulsion. Au total, 19 Guatémaltèques, 7 Salvadoriens, 7 Vénézuéliens, 6 Honduriens et un Colombien ont perdu la vie.
Les images des caméras de sécurité ont montré qu’une fois l’incendie déclaré, ni le personnel des services d’immigration ni les agents de sécurité ne sont venus en aide aux migrants enfermés dans leur cellule au départ du feu.
Le ministre des Affaires étrangères guatémaltèque, Mario Búcaro, a déclaré que son pays et les autorités mexicaines travailleraient main dans la main « pour obtenir un procès, une punition et des réparations » pour cette tragédie.
Enquête pénale pour « omissions » contre deux directeurs
Mardi, le bureau du procureur général mexicain a annoncé que deux directeurs de l’Institut national mexicain des migrations (INM) faisaient l’objet d’une enquête pénale pour « omissions » dans deux affaires : celle de la tragédie de Juárez fin mars et celle d’un autre incident « similaire » survenu le 31 mars 2020 à Tenosique, Tabasco (sud), qui a fait un mort et 14 blessés.
Le gouvernement mexicain a commencé vendredi le rapatriement des personnes décédées dans la tragédie de Juárez, avec le transfert des corps d’un Colombien et de sept Salvadoriens défunts. Les corps de deux autres migrants, dont l’identité n’a pas encore été confirmée par des tests ADN, seront également rapatriés dans les prochains jours, a indiqué M. Búcaro.
Dans l’enquête ouverte pour homicide, cinq personnes ont été arrêtées, dont le migrant accusé d’avoir déclenché l’incendie. Les quatre autres personnes arrêtées sont des fonctionnaires de l’INM et un agent de sécurité.
Le sixième suspect, un autre garde, est toujours en fuite. Le président mexicain Andrés Manuel López Obrador a garanti que cette affaire ne resterait pas « impunie ».
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