Le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer a infligé dans la nuit de vendredi à samedi des peines de 18 mois avec sursis à deux ans de prison ferme à cinq membres d’une filière de passeurs de migrants vers le Royaume-Uni.
Les prévenus — trois hommes et deux femmes, âgés de 20 à 29 ans — avaient été interpellés les 19 et 20 septembre dans la métropole lilloise.
Au cours de cette opération, les enquêteurs avaient retrouvé « 13 bateaux pouvant transporter 50 migrants chacun, 14 moteurs, 700 gilets de sauvetage, une centaine de gonfleurs, 700 litres de carburant », soit la plus grosse saisie de matériel nautique jamais réalisée en France, selon l’Office Central pour la Répression de l’Immigration irrégulière.
« Le réseau aurait permis 1.547 tentatives ou passages réussis, favorisant la traversée d’au moins 2600 migrants », du littoral nord de la France vers les côtes anglaises, a souligné la procureure, qui avait requis deux à cinq ans de prison ferme à l’encontre des prévenus.
Parmi eux – quatre Français et un ressortissant irakien – deux ont affirmé « exécuter les ordres » d’un certain Youssif, désigné comme la tête du réseau, mais que les forces de l’ordre ne sont pas parvenus à interpeller.
« Je ne savais pas que c’était interdit »
L’enquête avait débuté en janvier sur la base d’un renseignement néerlandais sur l’acheminement de « small boats » provenant d’Allemagne et transitant par les Pays-Bas. Les peines les plus lourdes ont été infligées à deux Français.
L’un d’entre eux, Fares S. a reconnu à la barre « un gros rôle »: il allait chercher des bateaux en Allemagne, et les ramenaient dans un hangar de la métropole lilloise.
Le matériel était ensuite convoyé vers la côte. « Sur place, il y avait une dizaine de migrants qui déchargeaient le camion », a affirmé son co-condamné, Alexander P.
L’Irakien Ahmed A., neveu de Youssif — 18 mois de prison — a lui affirmé être arrivé en France « en mai pour travailler ». « Mon oncle m’a demandé de l’aider à mettre des marchandises dans des voitures. Je ne savais pas que c’était interdit » s’est-il défendu.
Les deux femmes ont refusé de s’expliquer sur leur rôle, affirmant faire l’objet « de pressions ».
Une sixième prévenue, dont les emportements et fous rires à la barre ont dérouté l’audience, sera jugée le 24 février après une expertise psychiatrique réclamée par son avocate.
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