Les réseaux sociaux actuels ont accru la prédisposition humaine à accepter la peur et l’hystérie. Des recherches récentes menées par le Département de psychologie de l’Université de Warwick en Grande-Bretagne révèlent qu’une propagation de la panique peut survenir même face à une information équilibrée et impartiale. Ici, les chercheurs ont analysé 154 participants des réseaux sociaux, en les divisant en 14 chaînes : « La première personne de chaque chaîne lisait un article de presse équilibré et concret et écrivait un message à la personne suivante à propos de l’histoire, puis le destinataire écrivait un nouveau message à la prochaine personne, et ainsi de suite. »
Le résultat ?
« Dans chaque chaîne, les histoires sur des sujets épouvantables sont devenues de plus en plus négatives jusqu’à la panique et la peur à mesure qu’elles se transmettaient d’une personne à l’autre et, surtout, cet effet n’a pas été atténué lorsque des faits impartiaux ont été réintroduits. »
Peut-on observer ce phénomène dans l’actualité en ce moment ?
Les preuves d’une possible tromperie à grande échelle, en particulier dans le domaine de la culture et de la politique, ne manquent pas de nous entourer. Un grand nombre de personnes pensent que le changement climatique va faire des ravages dans le monde au cours de la prochaine décennie. Greta Thunberg, 16 ans, est l’icône du mouvement pour le changement climatique. Elle a passé la plus grande partie de sa vie, malade de peur à cause de l’idée que la Terre arrive à ses derniers jours. Cette croyance reflète-t-elle la réalité ou est-ce une forme d’hystérie ? D’autre part, certains accusent le président Donald Trump d’être raciste et fasciste. Ce point de vue est-il fondé sur des preuves d’une malfaisance de sa part ou d’une tromperie ? Et que dire des parents qui encouragent leurs adolescents à se soumettre à des procédures de changement de genre. Vos motivations sont-elles sincères ou êtes-vous pris dans une vague d’hystérie ?
Poussée par les perceptions de catastrophes personnelles et politiques, l’anxiété chez les Américains a explosé au cours de la dernière décennie. Ce qui paraît incroyable à propos de cette épidémie d’anxiété, c’est que l’économie est florissante, le taux de crimes violents et de meurtres a chuté et nous ne sommes pas impliqués dans des guerres majeures. Cependant, les niveaux de stress des États-Unis sont parmi les plus élevés au monde, et une grande partie de cette anxiété est alimentée par les politiciens, les médias progressistes et les soi-disant « guerriers de la justice sociale ».
Cette anxiété s’en prend aussi à notre jeunesse.
Temps difficiles ?
Les taux de suicide chez les adolescents et les jeunes adultes ont augmenté et sont maintenant à un niveau record depuis 20 ans. La dépression chez les jeunes augmente également. Les experts imputent plusieurs facteurs à ces tristes statistiques sur le suicide, allant du manque de sommeil au harcèlement sur les réseaux sociaux.
Mais qu’en est-il des effets de la culture en général sur notre état émotionnel ? Les Américains ont jadis eu un regard fier sur leur passé et leur espoir pour l’avenir. Cependant, pour les étudiants d’aujourd’hui, un vent de négativité les submerge ; leur passé était un marais de mal et d’oppression et leurs perspectives d’avenir paraissent sombres, ne présageant que des problèmes. Même à l’école primaire, l’optimisme des jeunes est souvent enterré par un tel pessimisme. Et si vous êtes un père avec un petit enfant, il est probable que quelqu’un vous dise : « Le monde est un endroit terrible. Je ne voudrais sûrement pas élever un enfant aujourd’hui. »
Mais le monde est-il si terrible ? Et si oui, comparé à quoi ?
Revenons un siècle en arrière lorsque nos arrière-grands-parents vivaient sur la Terre.
Une visite dans le passé
En 1919, la Première Guerre mondiale venait juste de se terminer, laissant 17 millions de morts dans son sillage. En 1918-1919, une épidémie de grippe a tué 50 millions de personnes dans le monde. Les décès pendant l’accouchement et l’enfance dépassaient de loin les taux de notre époque, tout comme les décès dus à des maladies telles que l’intoxication par le sang, la tuberculose, la diphtérie et une multitude d’autres maladies.
En 1919, de nombreux Américains n’avaient ni électricité ni plomberie intérieure, peu possédaient un réfrigérateur, et la radio et la télévision n’existaient pas. Une minorité de jeunes fréquentait le collège. La majorité travaillait dans des fermes ou souvent dans des usines avec des conditions dangereuses.
Les Américains ont-ils été stressés dans les années 1920 ? Ont-ils vécu avec une peur constante ? Ils avaient certainement un idéal élevé.
Mais quand nous lisons l’histoire de cette époque, ou regardons leurs magazines, ou écoutons leur musique, nous n’avons pas le sentiment que ces personnes pensaient que le ciel allait tomber sur leurs têtes. Bientôt, ils allaient être confrontés à la Grande Dépression, à la Seconde Guerre mondiale et à la bombe atomique, mais même dans ces circonstances, ils semblaient plus optimistes que nous.
Alors, comment pouvons-nous nous empêcher, ainsi que nos enfants, de faire partie de ce que Charles Mackay appelle « la meute » dans son livre dont le titre peut se traduire par « Croyances populaires naïves extraordinaires et la folie des foules » (Extraordinary Popular Delusions and the Madness of Crowds) ? Comment pouvons-nous leur apprendre à résister à la peur et à l’hystérie de notre époque ?
Optimisme, gratitude, sérénité
Voici quelques suggestions :
Nous pouvons apprendre à nos enfants que la plupart des peurs sont sans fondement, que seul un petit pourcentage est réel et que nous perdons du temps et limitons nos chances lorsque nous cédons à une peur sans fondement. Ce monstre sous le lit n’est qu’un lapin de poussière ou un jouet.
Nous pouvons susciter un sentiment d’optimisme. Nous pouvons leur montrer avec des mots et des exemples qu’on peut voir les difficultés et les problèmes comme des défis à surmonter.
Gratitude. Voici la meilleure arme contre la panique et l’hystérie occasionnelle qui jette parfois un tel voile dans notre culture. Si nous trouvons des raisons d’être reconnaissants, allant d’être en vie sur cette planète à l’offre de la grand-mère pour payer notre appareil dentaire, nous éliminons le désespoir qui est en nous. La gratitude et le désespoir ne peuvent pas vivre sous le même toit, encore moins dans la même pièce.
Enfin, nous pouvons les amener à cette ancienne prière :
[…] Donnez-moi la sérénité d’accepter les choses que je ne peux pas changer, le courage de changer les choses que je peux et la sagesse d’en connaître la différence.
Si nous fournissons à nos enfants de tels outils, nous renforçons leur capacité à résister aux illusions culturelles.
Jeff Minick a quatre enfants et un nombre croissant de petits-enfants. Pendant 20 ans, il a enseigné l’histoire, la littérature et le latin à Asheville, en Caroline du Nord. Aujourd’hui, il vit et écrit à Front Royal, en Virginie. Visitez JeffMinick.com pour suivre son blog.
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