Les dommages collatéraux de la crise sanitaire se font durement ressentir pour ce restaurateur de pianos d’Avion (Pas-de-Calais). Privé de son gagne-pain, il a été expulsé de son lieu de travail et se retrouve aujourd’hui sans domicile fixe. Une pétition a été lancée sur change.org.
Jérôme Riquez, un accordeur de piano âgé de 62 ans, ne peut plus exercer son travail, victime de la crise du Covid-19, causé par le virus du PCC (Parti communiste chinois). L’homme qui, depuis 36 ans, règle des pianos de marque Steinway, Yamaha ou Fazioli lors de concerts, a en effet été privé de ses clients en raison du confinement. En conséquence, il n’a plus pu payer ses loyers, ainsi que le rapporte 20 Minutes.
« Le propriétaire a quand même déclenché une procédure d’expulsion »
« La vie artistique et culturelle s’est arrêtée net et elle a été très affectée pendant deux ans. D’ailleurs, elle n’est pas encore totalement repartie », a expliqué à 20 Minutes Jérôme Riquez, qui intervenait principalement au théâtre municipal de Calais et au Colisée de Lens. « Je suis l’un des rares à faire ça sur le secteur de Lille, Lens et Arras », a-t-il encore souligné.
La descente a alors commencé pour l’accordeur de piano, qui a perçu 3 000 € d’aide de l’État, « en tout et pour tout au début du confinement », a-t-il déclaré, ajoutant que cette somme était insuffisante « pour compenser les pertes financières de [son] métier ». Ne pouvant plus payer ses 1 000 € de loyer mensuel, ses dettes se sont accumulées. « Avant, j’avais toujours honoré mon loyer, mais le propriétaire a quand même déclenché une procédure d’expulsion », poursuit-il. Le 15 avril dernier, il a donc été sommé de quitter les lieux, trois policiers et une demi-douzaine de déménageurs ayant embarqué les sept pianos qu’il avait en charge, a précisé 20 Minutes.
Alors que ses « engagements professionnels commençaient à repartir doucement »
« On m’a tout pris », s’est désolé le soixantenaire, détaillant avoir perdu son outil de travail, sa voiture, son ordinateur, mais aussi son logement puisqu’il occupait, « par tolérance », une petite dépendance qui lui servait d’habitation, a-t-il indiqué. « Je n’aurais jamais imaginé que ça puisse m’arriver », a encore confié le nouveau SDF, dont les « engagements professionnels commençaient à repartir doucement ».
Malgré les efforts de la mairie d’Avion pour s’opposer à cette expulsion, cela n’a pas été possible « dans la mesure où il ne s’agissait pas d’un bail d’habitation », a stipulé le restaurateur de pianos, qui se fait héberger par une amie résidant à Boulogne-sur-Mer.
Sur change.org, une pétition a été mise ligne pour soutenir Jérôme Riquez qui espère trouver 7 000 €, afin de récupérer ses pianos avant qu’ils ne soient vendus en salle de vente, ce qui est prévu le 5 mai prochain. Cette pétition a recueilli plus de 28 000 signatures à ce jour.
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