Il y a un an, un terrible incendie tuait une centaine de leurs poules. Les actes malveillants et les violences n’ont jamais cessé depuis. Un couple de jeunes maraîchers installé à Gignac-la-Nerthe près de Marseille dénonce le fait que leurs voisins les harcèle en toute impunité. La dernière agression a été particulièrement violente et a visé Caroline.
Il y a deux ans, Thibaud Beysson et sa femme Caroline se sont installés sur les terres qu’ils louent à la commune de Gignac-la-Nerthe (Bouches-du-Rhône) dans le but de proposer des paniers de légumes biologiques. « Les problèmes ont démarré à partir du moment où on a fait vente directe à la ferme », raconte le maraîcher à France 3.
Selon le couple, ces voisins, à qui appartient le chemin d’accès à l’exploitation, n’ont pas arrêté d’enchaîner les actes de malveillance et de violence : saccages des cultures, destruction du circuit d’arrosage, acide sulfurique dans le réservoir du tracteur, harcèlement en tout genre. « Ils ont brûlé mon poulailler, ils ont frappé ma femme », raconte l’agriculteur sur le plateau de BFMTV.
« Il a tapé, tapé, tapé et tapé »
En avril 2021, leur poulailler a été incendié, tuant une centaine de poules. Puis, à deux reprises fin mai 2022, c’est à Caroline qu’ils s’en sont pris physiquement, au point que la jeune femme s’est fait diagnostiquer 10 jours d’Incapacité Temporaire Travail (ITT).
Alors qu’elle venait de tourner dans son chemin, elle a été bloquée par une voiture. Une autre est arrivée par l’arrière. « Il est descendu, il m’a insultée », raconte Caroline. « Je n’ai pas eu le temps de remonter la vitre de ma voiture, et là il a tapé, tapé, tapé et tapé, ça s’arrêtait jamais, j’ai cru que j’allais mourir, je me suis protégée la tête comme j’ai pu. »
En toute impunité malgré une quinzaine de plaintes
Le couple dénonce le fait que leurs agresseurs agissent toujours en toute impunité et que la police ne fait rien. « On a fait au moins une quinzaine de plaintes, des mains courantes, sans suite, je n’ai jamais été indemnisé et ils n’ont jamais été inquiétés », se désole l’agriculteur.
Le maraîcher qui ne dort que d’un œil se demande ce qu’il faudrait pour que la police intervienne. Faudra-t-il qu’il y ait mort d’homme ? « La police nous a dit : ‘Le mieux c’est de partir, face à des gens comme ça, on n’a jamais de repos' ».
Le couple a pourtant tout investi dans ce projet, en plus de travailler fort tous les jours sur la ferme. L’idée de partir n’est donc pas facile à accepter, mais ils y pensent de plus en plus, surtout depuis l’agression de Caroline.
Une zone de non-droit
Pour Christian Amiraty, le maire de Gignac-la-Nerthe, la situation n’est pas seulement problématique pour sa commune de 10.000 habitants, mais pourrait se passer ailleurs aussi. Selon lui, il y a deux choix : « Ou des zones de non-droit se multiplient sur la commune, ou nous stoppons ensemble cet état d’esprit en réaffirmant le caractère agricole intouchable de ces zones et en donnant un exemple fort en punissant les personnes qui se rendent coupables d’agression ».
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