Quelques jours avant la fin de la session parlementaire canadienne, un projet de loi destiné à protéger la langue française au Québec a été déposé par la ministre du Développement économique et des Langues officielles Mélanie Joly.
Depuis 1969, la loi sur les langues officielles proclame l’anglais et le français en tant que langues officielles du Canada à égalité. Le projet de loi du gouvernement fédéral de Justin Trudeau prévoit une réforme importante afin, entre autres, que seul le français devienne la langue officielle de la province du Québec.
« Je suis convaincue que plus on renforce le sentiment de sécurité linguistique des francophones, plus tu renforces dans le fond le fédéralisme », a déclaré Mélanie Joly au Devoir. Pour la ministre, cette loi permettra aux Québécois francophones de se dire : « Il y a une place pour moi dans cette idée-là du pays, le Canada. »
La réforme va à l’encontre de tout ce qu’a farouchement défendu le père du Premier ministre du Canada Justin Trudeau, Pierre Elliott Trudeau (celui-là même qui a mis en place cette loi), qui prônait le bilinguisme officiel dans tout le pays, même au Québec, tout comme les autres libéraux qui se sont succédé au pouvoir.
Opportunisme électoral ?
Le nouveau projet de loi C-32 sur les langues officielles semble être une véritable avancée dans la protection de la langue française au Québec, en danger puisque la province n’est qu’une petite enclave francophone située au milieu d’un vaste océan anglophone. Cependant, l’opposition dénonce un opportunisme électoral, rapporte Le Figaro.
En effet, les prochaines élections fédérales sont prévues en 2023, mais il est fort possible que Justin Trudeau déclenche prochainement des élections en vue d’un scrutin fin septembre 2021, indique L’Actualité, selon la stratégie choisie. En cas de déclenchement des élections pendant la pause estivale parlementaire, tous les projets de loi non adoptés seront automatiquement rejetés.
Toutefois, la ministre Mélanie Joly, en poste depuis 6 ans, affirme qu’elle n’a pas été influencée par le calendrier parlementaire pour déposer son projet de loi à quelques jours seulement des vacances. « C’est l’aboutissement des années de travail », assure-t-elle. « On est en gouvernement minoritaire, et on va utiliser chaque jour à notre disposition. »
Du côté de l’opposition, on voit d’un autre œil la démarche de la ministre, quel que soit le parti. « La session parlementaire tire à sa fin et les libéraux veulent déclencher des élections le plus tôt possible », remarque Alain Rayes, député conservateur. « Dans ce contexte, il est clair qu’un projet de loi, même déposé cette semaine, n’aurait pas le temps d’être adopté, et les libéraux le savent très bien. Si cet enjeu avait été réellement important pour eux, ils auraient déposé un projet de loi bien avant. »
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