Âgés de 6 ans et 9 ans, Ivan* et Nelly* dorment dans la rue dans une tente avec leurs parents et leur sœur, à Rennes en Ille-et-Vilaine. Une situation qui dure depuis cet été mais qui ne les empêche pas d’aller à l’école chaque matin.
Chaque jour, Ivan et Nelly, accompagnés par leurs parents et leur grande sœur, sont heureux de se rendre à leur école élémentaire de La Poterie à Rennes. Pourtant, lorsqu’il est l’heure de rentrer chez eux, ces deux enfants de 6 et 9 ans ne rentrent pas dans une maison, mais plutôt une tente, plantée au milieu du parc Saint-Cyr.
En effet, d’origine albanaise, toute la famille a quitté le pays natal en 2021 pour traverser l’Europe et arriver en France. Ayant d’abord résidé quelques mois à Strasbourg, tous sont ensuite arrivés à Rennes au cours de l’été 2022. Cependant, aucun logement d’urgence n’a pu leur être trouvé.
En plus d’Ivan et Nelly, leur sœur Myriam*, âgée de 12 ans, espère pouvoir entrer au collège. Ces trois enfants parlent très bien le français, contrairement à leurs parents. Heureusement, Myriam est là pour faire la traduction en albanais à ses parents.
Interrogé par Actu Rennes, le père a confié : « Les nuits sont dures. Il fait vraiment très froid, même si on a des couvertures ».
Depuis leur arrivée, tous se nourrissent grâce aux dons alimentaires, s’habillent avec des vêtements offerts, se lavent lorsque cela est possible, mais survivent en attendant d’avoir un logement d’urgence. Une situation que vivent d’autres familles réfugiées.
Leur situation administrative est très compliquée. En effet, la demande d’asile de cette famille a été refusée en juillet dernier. Depuis, elle a reçu une OQTF, une obligation de quitter le territoire français.
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— Actu Rennes (@Rennes24) September 27, 2022
En dernier espoir, cette famille a le soutien des parents d’élèves et des associations, qui se réunissent régulièrement en tant que « Solidarité Rennes quartier sud-est » pour les aider. « Environ 90 personnes vivent sous tente au square de la Touche, et 40 dans le parc de Saint-Cyr dans les mêmes conditions », explique l’un des bénévoles à Actu Rennes.
Sur place, une maman alerte également : « Nous adressons des courriers à la Ville, à la Préfecture et au Département pour venir en aide à cette famille. Nous lançons un cri d’alerte car la situation est urgente ».
Au courant des situations de ces familles, David Travers, adjoint aux Solidarités de la Ville de Rennes, s’est défendu en rappelant que le rôle de la commune « est d’alerter l’État qui est compétent pour trouver une solution de relogement », avant d’ajouter : « Nous hébergeons chaque soir 950 personnes et y consacrons, si l’on prend en compte l’hébergement et toutes les aides directes financières aux personnes exilées, plus de 6 millions d’euros chaque année ».
À noter que même avec un logement d’urgence, leur situation ne sera pas résolue. Selon un bénévole : « Les logements d’urgence sont des solutions temporaires, parfois de quelques jours. Certaines familles doivent appeler le 115 le matin avant d’emmener leurs enfants à l’école pour savoir s’ils pourront dormir à l’abri le soir même ».
En attendant, Ivan et Nelly, bien que conscients de leur situation, continuent de sourire en allant à l’école et d’espérer un changement.
*prénoms d’emprunt
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